Sourate Al-Masad : les fibres tressées (1)
· La sourate Al-Masad expose l’histoire de Abu Lahab et de son épouse. Deux conjoints qui ont vécu pour la mécréance, se sont soutenus et entraider pour la réussite de leur entreprise. Ils ont payé le prix de tout ce qu’ils possédaient de plus précieux pour y parvenir. Et ils n’ont eu de cesse de fournir tous les efforts possibles pour soutenir leur action jusqu’à ce qu’ils rencontrent Allah en tant que mécréants égarés. Qu’Allah nous en préserve ainsi que tous les musulmans. Ils avaient foi et adhéraient à ce qu’on appelle : le projet d’une vie. Dites-moi ce qu’il en est vous concernant : Avez-vous une idée de la façon dont vous pouvez servir votre religion ? Y a-t-il une cause à laquelle vous pouvez consacrer votre vie jusqu’à rencontrer Allah le Jour de la Résurrection ? Quelles sont vos préoccupations concernant votre religion et votre méthodologie pour y arriver ? Abu Lahab a été capable de vivre toute sa vie pour la mécréance, l’égarement et la perdition et vous, en contrepartie, vous ne seriez pas capable de vivre pour votre religion et d’appliquer la méthodologie requise pour la servir jusqu’à rencontrer Allah ?!
· Le projet d’une vie est un concept dont le principe est le suivant : regardez de quelle énergie vous disposez, quelles sont vos capacités, vos possibilités et vos aptitudes et ensuite, regardez quelle activité vous correspond. Quel est le domaine adéquat qui s’accorderait avec votre énergie et vos capacités pour servir votre religion ? Qu’est-ce qui vous permettrez d’accomplir vos obligations dans ce cadre ? Il est possible que vous soyez un étudiant qui se spécialise dans son domaine et apprend comment devenir un meneur pour servir la religion d’Allah à travers ce domaine. Il est possible que votre domaine soit celui de la prédication. Vous pouvez donc être un prédicateur qui prêche la religion d’Allah et être utile aux musulmans. Il est possible que votre domaine de compétence soit celui des médias et vous pouvez contribuer à une grandiose renaissance de votre communauté de façon étonnante, avec le temps. Mais il est possible que vos compétences concernent un tout autre domaine en lien avec la société, la pensée, l’aide humanitaire. L’essentiel est de se spécialiser dans des domaines qui correspondent à vos aptitudes et servir la religion en les utilisant.
· Si vous demandez à ce que je clarifie davantage mes propos parce que l’idée n’est pas assez claire pour vous, alors je vous dis : du temps du Prophète () il y avait une vieille femme qui voulait servir la religion. Elle a donc évalué quelles étaient ses compétences et ses capacités et a constaté qu’elles étaient vraiment faibles. Puis, elle en conclut que ce qu’elle pouvait faire de mieux était de servir la religion en construisant un abri dans la mosquée et de la nettoyer régulièrement. Et c’est ce qu’elle fit jusqu’à sa mort. La nuit où elle décéda les compagnons furent ce qui était de leur devoir envers elle. La femme fut lavée, mise dans un linceul, la prière funéraire fut faite et elle fut enterrée. Ils n’avaient pas réveillé le Prophète () et avaient agi comme s’ils n’avaient pas accordé suffisamment d’importance à cette femme. Mais le Prophète () fut effrayé par sa mort et demanda à ce qu’on l’emmène jusqu’à sa tombe où il effectua à son tour une prière funéraire.
· Le projet de votre vie ne doit pas nécessairement être faramineux. En revanche, il faut absolument regarder quelles sont vos capacités, votre énergie et vos possibilités et ensuite les employer de la façon la plus adéquate possible dans une activité à travers laquelle vous servirez la religion.
· Ce qu’il y a de plus étonnant dans le projet d’une vie est qu’on présente une œuvre grandiose et qu’il en reste des traces même après notre mort. Le compteur des bonnes actions ne s’interrompt pas que l’on soit vivant ou mort. Et c’est cela le véritable investissement en ce monde. Le Prophète () a dit : « Lorsqu’un homme meurt, ses bonnes actions s’interrompent. » Ceci est le principe de base. A la mort d’un homme il ne peut plus lui être compté de bonnes actions puisqu’il est mort et n’œuvre plus. Mais ensuite il dit « à l’exception de trois : une aumône continue, un savoir dont les gens tirent profit ou un enfant vertueux qui invoque Allah pour lui. » En méditant le hadith, vous constaterez qu’une des conditions est que les gens tirent profit du savoir en question. Que l’enfant soit vertueux et que l’aumône soit continue. Et c’est cela le sens du projet d’une vie.