J’ai promis à Allah, exalté soit-Il, de ne plus recommencer un péché que j’avais l’habitude de commettre et je Lui ai promis que si je recommençais, je jeûnerais cent jours. J’ai consulté un jurisconsulte pour savoir s’il m’était permis de nourrir soixante nécessiteux au lieu de jeûner cent jours, mais il m’a dit que je devais jeûner si j’en étais capable. Je ne vous cache pas que je suis jeune – louange à Allah, exalté soit-Il – et que je suis capable de jeûner. Ma question est : m’est-il permis, en jeûnant le mois de Ramadan de combiner l’intention de ce jeûne avec celle de mon vœu ? Concernant le jeûne des six jours du mois de Chawwâl, des jours blancs (13,14 et 15 du mois lunaire), du jour d’Arafat, du jour de ‘Âchûrâ` et des autres jours de jeûnes surérogatoires, m’est-il permis de combiner l’intention de ces jeûnes avec l’intention de jeûner pour remplir mon vœu ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Sachez tout d'abord que le musulman doit éviter les péchés par crainte d’Allah, exalté soit-Il, et pour s’éloigner de Son châtiment. D’autre part, si la promesse que vous avez faite à Allah, exalté soit-Il, de ne plus revenir à ce péché émane de votre cœur et si vous n’avez pas exprimé oralement votre engagement de jeûner les cent jours au cas ou vous recommenceriez ce péché alors, vous n’êtes redevable de rien, selon la majorité des savants, car un vœu exprimé uniquement par l’intention n’est pas effectif. En effet, le vœu nécessite que l’on exprime explicitement son engagement en disant par exemple : « Je voue à Allah... » Le Prophète () a dit :
« Allah, exalté soit-Il, a pardonné à ma Communauté les pensées qui travaillent son âme tant qu'elle ne les concrétise pas ou qu’elle n'en parlent pas. » (Boukhari)
Si au contraire vous avez exprimé explicitement votre engagement de jeûner cent jours au cas ou vous recommenceriez ce péché, il s’agit dans ce cas d’un vœu que l’on appelle un vœu d’al-Ladjâj (d’obstination) et fait sous l’emprise de la colère. Vous devez alors faire l’une de deux choses : respecter votre vœu en jeûnant cent jours, ou l'expier en nourrissant ou en habillant dix nécessiteux ou encore en affranchissant un esclave. Si vous êtes incapable de faire l’une de ces choses, vous devez alors jeûner trois jours. Cet l’avis est l’avis prédominant des savants. Le Cheikh de l’Islâm ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Le vœu d’al-Ladjâj fait sous l’emprise de la colère nécessite l’une de ces choses : faire une expiation ou accomplir l'acte que l’on s'est engagé à faire. Il ne fait aucun doute que l'acte que l’on s'engage à accomplir en disant par exemple : « Si je fais telle chose, je fais la promesse d’accomplir deux Rak’âts, de faire aumône de mille dinârs, d’accomplir le Hadj ou de jeûner un mois…», ne devient obligatoire que lorsque la condition à laquelle on a lié cet acte se réalise. On a alors le choix entre accomplir l'acte en question ou expier son vœu. Si on n’accomplit pas l'acte qu'on s'est engagé à faire, l’expiation du vœu devient obligatoire. L’une des deux choses est donc obligatoire et chacune d’elles est confirmée par le non accomplissement de l’autre, comme c’est le cas pour toute obligation où un choix existe. »
Si vous choisissez de respecter votre voeu, vous devez jeûner cent jours avec l’intention de remplir votre vœu et il ne vous est pas permis de combiner l’intention de ce jeûne avec l’intention de jeûner le mois de Ramadan. Il ne vous est pas non plus permis de combiner l’intention de jeûner les cent jours du voeu avec l’intention de jeûner un jeûne surérogatoire comme les six jours du mois de Chawwâl, les jours blancs ou tout autre jeûne surérogatoire.
Et Allah sait mieux.
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