Pourquoi, dans le coran, Allah s’adresse-t-Il dans la plupart des cas aux hommes et non aux femmes ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons : Si ce que vous entendez par là est que le Coran s’adresse aux hommes à travers les termes qu’il emploie, mais que cela ne signifie pas qu’il s’adresse exclusivement à eux, alors cela est exact. En effet, dans la plupart des cas, l’emploi du masculin est soit explicite, soit revient à un pronom masculin, ou encore il ait fait allusion au genre masculin. Il arrive même que le genre masculin soit employé pour désigner un objet ou une personne du genre féminin alors que le cas inverse n’existe pas. C’est notamment le cas dans les versets qui mentionnent la vierge Marie qui « fut de ceux qui se soumettent humblement à Ses commandements. » (Coran 66/12). Ou dans ce verset où il lui est intimé cet ordre : « prosterne-toi et sois du nombre de ceux qui s’inclinent en prière. » (Coran 3/43). Abu Hayyân dit dans son exégèse al-Bahr al-Muhît : ‘ Est employé le verbe prosterne-toi au masculin ( la distinction apparaissant clairement en arabe) et non pas au féminin comme cela aurait pu être le cas en principe parce que l’utilisation du masculin permet à cette injonction d’englober les deux genres, hommes et femmes, selon un procédé linguistique appelé de prédominance ( ‘ala sabîl al-taghlîb, et cela apparait plus clairement dans l’autre verset où il est dit ‘ fut de ceux qui se soumettent’ alors qu’il était possible de dire ‘ fut de celles qui se soumettent’. NdT.) Fin de citation. Il en va de même de la reine Balqîs : « Elle appartenait, en effet, à un peuple impie. » (Coran 27/43). De la femme de l’intendant d’Egypte, Al-‘Azîz : « Et toi, implore pardon pour le péché dont tu t’es rendue coupable.» (Coran 12/29). De la femme de Loth : « excepté sa femme, vouée avec les autres à être exterminée.» (Coran 7/83). Al-Baydâwî dit dans son exégèse Anwâr al-Tanzîl : ‘ les termes vouée avec les autres à être exterminée signifient qu’elle est restée avec les autres dans leurs demeures et ils périrent. Si, en arabe, le masculin est employé pour la désigner, c’est parce que le masculin prévaut selon les règles de la langue arabe.’ Fin de citation. Les raisons du choix du masculin sont les suivantes : Il est plus aisé de le prononcer, il est plus facile de l’employer, ajoutons à cela que c’est le genre masculin qui est à priori employé, tout comme on emploie en principe le singulier plutôt que le pluriel ou l’indéfini plutôt que le défini. Le singulier et l’indéfini sont initialement employés parce qu’il est plus facile de faire ainsi et qu’ils sont plus aisés à prononcer. Sîbâwayhî a dit dans son livre : ‘ Sache que, pour les arabes, il est plus facile d’employer et de prononcer un nom indéfini plutôt qu’un même nom défini car un nom indéfini est supposé venir en tête en premier lieu, ce n’est qu’ensuite que l’on pense à apposer un article défini à ce nom … Sache aussi qu’il en est de même pour le singulier par rapport au pluriel et pour le masculin par rapport au féminin. De plus, le féminin procède du masculin. Ne vois-tu pas que le mot ‘chose’ (en arabe shay, qui est masculin) peut-être employé pour tout ce qui est nommé avant même que l’on sache si cette chose est de genre masculin ou féminin.’ Fin de citation. Al-Râzî a dit dans son livre Mafâtih al-Ghayb : ‘ La raison pour laquelle le masculin prévaut est qu’il constitue la nomination initiale des choses de laquelle découle le féminin. Ceci vaut pour le terme employé comme pour sa signification. Pour ce qui est du terme, ce qu’on désigne est, en arabe, nécessairement employé au masculin. On ajoutera ensuite une lettre ou tout autre élément qui renseignera sur le genre féminin de l’objet désigné. Et pour ce qui est de la signification, il en est ainsi parce que le caractère de complétude est attribué au genre masculin et celui de déficience au genre féminin. C’est pour ces raisons que lorsque les deux genres sont cités conjointement, le masculin prévaut.’ Fin de citation. Ainsi, les savants de la langue arabe ne divergent pas pour assigner au genre masculin un caractère de prédominance sur le genre féminin pour ce qui relève de la désignation des choses. Shanqîtî a dit dans son livre Adwa’ al-Bayân : ‘les savants de la langue arabe ne divergent pas pour assigner au genre masculin un caractère de prédominance sur le genre féminin pour désigner les pluriels et autres.’ Fin de citation. En revanche, pour ce qui est de la signification du discours coranique, il s’adresse tant aux hommes qu’aux femmes pour ce qui est des règles religieuses. En effet, à priori, les hommes et les femmes sont tenus de se conformer aux mêmes préceptes religieux, c’est un principe de base. Seul doit être excepté de cette règle un discours qui s’adresse spécifiquement à un des deux genres, preuve scripturaire à l’appui. Et ce, en raison de la portée générale du discours coranique tel qu’indiqué par le hadith suivant : « Les femmes sont semblables aux hommes. » (Abû Dâwûd, Tirmidhi, Ibn Mâjah, Ahmad et jugé bon par al-Albânî). Et ici, nous attirons l’attention sur le fait que le style coranique relative à cette question peut varier. Certains versets mentionnent les hommes et les femmes distinctement. Et ces versets sont nombreux. Citons les suivants : « Aux musulmans et aux musulmanes, aux croyants et aux croyantes, à ceux, hommes et femmes, qui sont sincères dans leur foi, pleins d’obéissance et de constance, à ceux et celles qui sont remplis de crainte et d’humilité, qui font la charité et ne cessent de jeûner, aux hommes et aux femmes qui préservent leur chasteté, à ceux et celles qui invoquent souvent Son nom, à tous ceux-là Allah réserve Son pardon et une immense récompense.» (Coran 33/35). « Les croyants et les croyantes, quant à eux, sont solidaires les uns des autres.» (Coran 9/71). « Allah a promis aux croyants et aux croyantes des jardins traversés de rivières où ils vivront pour l’éternité et des demeures agréables dans les jardins d’Eden. Mais rien ne les comblera plus que d’être agréés par Allah. Voilà le bonheur suprême.» (Coran 9/72). « Allah effacera ainsi les péchés des croyants et des croyantes, avant de les admettre dans des jardins traversés de rivières où ils demeureront éternellement, leur assurant ainsi auprès de Lui le salut éternel.» (Coran 48/5). « Un jour viendra où l’on verra la lumière des croyants et des croyantes courir devant eux et sur leur droite » (Coran 57/12). « Les hommes et les femmes qui, par leurs aumônes, font à Allah un prêt sincère obtiendront en retour une récompense décuplée et une généreuse rétribution.» (Coran 57/18). « Ceux qui accusent injustement les croyants et les croyantes, en leur imputant ce dont ils sont innocents, se chargent d’une infâme calomnie et d’un péché flagrant.» (Coran 33/58). « Ceux qui persécutent les croyants et les croyantes, sans ensuite se repentir, sont voués au châtiment de la Géhenne et aux tourments d’un feu ardent.» (Coran 85/10). « Si seulement, lorsqu’ils ont entendu ces rumeurs, les croyants et les croyantes avaient eu une meilleure opinion de leurs coreligionnaires et avaient dit : « Il s’agit de toute évidence d’une calomnie. »» (Coran 24/12). « Sache donc qu’il n’est de divinité digne d’être adorée qu’Allah et implore le pardon de tes péchés, ainsi que ceux des croyants et des croyantes. » (Coran 47/19). « Veuille, Seigneur, me pardonner, ainsi qu’à mes père et mère, à quiconque franchira mon seuil, le cœur rempli de foi, et à l’ensemble des croyants et des croyantes. » (Coran 71/28). Le Coran peut s’adresse également spécifiquement aux femmes à l’exclusion des hommes comme dans ce verset : « Ô Prophète ! Lorsque les croyantes viennent s’engager devant toi à ne point associer de fausses divinités au culte d’Allah, à ne point voler, à fuir le péché de la chair, à ne point tuer leurs enfants, à ne point attribuer à leurs maris des enfants qui ne sont pas les leurs et à ne transgresser aucun de tes ordres, alors reçois leur allégeance et implore pour elles le pardon d’Allah. Allah est Très Clément et Très Miséricordieux.» (Coran 60/12). Et Allah sait mieux.
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