Une femme âgée a reçu en héritage de son mari une somme d’argent. Elle vit actuellement avec son frère. Sa situation matérielle est très modeste. Est-il possible à ce frère de bénéficier de cet argent en achetant un commerce à son nom et de rendre les bénéfices à sa sœur jusqu’à ce qu’il lui ait rendu le montant emprunté dans son intégralité, via des petits paiements échelonnés issus des bénéfices du commerce ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’est pas permis de prendre cet argent ni de l’investir sans la permission de sa propriétaire. Les biens d’un musulman ne sont pas licites s’il n’y consent pas de bon cœur. Lors du serment d’adieu, durant les derniers jours du pèlerinage, le Prophète () a dit : « Votre sang, vos biens et votre honneur sont aussi sacrés que ce jour, cette cité et ce mois. Vous rencontrerez votre Seigneur qui vous interrogera sur vos actes… Ne soyez pas injustes. Ne soyez pas injustes. Ne soyez pas injustes. Les biens d’un musulman ne sont pas licites s’il n’y consent pas de bon cœur. » Rapporté par Ahmad et jugé authentique par Al-Albânî.
Le Prophète () a dit : « Tout chez le musulman est sacré pour les autres musulmans : son sang, ses biens et son honneur. » Rapporté par Mouslim.
Il a dit également : « Quiconque, par un faux serment, usurpe les droits d’un musulman rencontrera Allah qui sera en colère contre lui. » Rapporté par Boukhari et Mouslim et aussi Ahmad dont c’est la version.
Si cette sœur autorise son frère à prendre cet argent de façon conforme aux règles de la religion alors il n’y a aucun mal à le faire. Ceci peut se réaliser par un emprunt qui devra être remboursé à un délai convenu. Dans ce cas, celui qui emprunte en est garant et devra rembourser la somme empruntée. Les bénéfices du commerce lui appartiendront à lui seul de même qu’il assumera seul les pertes.
Il peut aussi disposer de cet argent par le biais d’un investissement permis – comme une association dite Mudâraba dans laquelle une personne contribue avec son capital et l’autre en se chargeant de faire fructifier le capital et les bénéfices sont réparties entre eux – dans ce cas, le frère et la sœur partagent les bénéfices et assument les pertes en fonction de l’accord conclu. Et là, le frère serait dépositaire du capital, il n’en serait pas garant sauf s’il l’a géré en commettant une transgression aux règles de la religion ou s’il a été négligeant.
Et Allah sait mieux.
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