J’ai acheté de l’or à mon frère qui habite dans une ville loin de la mienne. Je l’ai averti que je lui rendrai visite et que je lui paierai le montant et prendrai en possession l’or qui se trouve chez lui, au même prix de l’or en cours sur les marchés au moment de l’achat. Sachant que cet or est un héritage de notre mère et que nous souhaitons le conserver en raison de la valeur affective qu’il a pour nous. Et nous ne voulons pas le perdre.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il nous semble que l’or auquel vous faites référence sont des bijoux qui appartenaient à votre mère.
Si c’est le cas et que la discussion entre vous deux sur l’achat de l’or et son prix n’était qu’une promesse alors il n’y a aucun mal à cela.
En revanche, si votre discussion a consisté à établir un contrat de vente et d’achat c’est-à-dire que vous lui avez acheté cet or à un prix convenu que vous comptiez remettre lorsque vous le rencontreriez alors c’est un contrat qui n’est pas valide selon l’avis de la majorité des oulémas. En effet, l’or, qu’il soit sous sa forme pure ou en bijoux, pour être vendu contre de l’argent fiduciaire, doit être échangé de main en main sur le lieu de la vente, que l’échange se fasse physiquement ou de façon statutaire. C’est une condition de validité de la vente.
Or, rien de tout cela n’a eu lieu. Au contraire, l’échange de l’or contre l’argent a été ajourné au moment de votre rencontre. Et cela n’est pas valable en raison de la portée générale du hadith du Prophète () qui a dit : « Ne vendez l’or pour l’or excepté si c’est à poids égal, et ne vendez pas ce qui est de moindre poids pour ce qui est de poids supérieur. Ne vendez pas l’argent pour l’argent sauf si c’est d’égal poids et ce qui est de poids inférieur pour ce qui est de poids supérieur. Ne vendez pas de même de l’or ou de l’argent présent au moment de l’échange pour de l’or ou de l’argent qui n’est pas disponible … » (Rapporté par Boukhari et Mouslim).
Les billets de banque ont le même statut que l’or puisqu’ils ont en commun le fait d’être une valeur d’échange.
Certains savants établissent une distinction entre le statut de la vente d’or qui n’a pas été travaillé pour lequel ils émettent la condition que l’échange se fasse au même moment sur le lieu de vente si l’or est vendu contre de l’argent fiduciaire, ceci d’une part, et d’autre part, si l’or en question est vendu alors qu’il a été travaillé et se présente sous forme de bijoux. Ils affirment : Les bijoux sont considérés comme une marchandise qu’il est permis de vendre sans poser comme condition que l’échange se fasse sur le lieu de vente.
Quoi qu’il en soit, le plus prudent et ce qui est le plus à même de vous disculper de toute responsabilité et d’ajourner ce contrat de vente au jour où vous allez rencontrer votre frère et lui remettrez l’argent en échange duquel il vous remettra l’or. Les propos que vous avez eu à ce sujet ne doivent être considérés uniquement comme une promesse et non comme un contrat contraignant.
Et Allah sait mieux.
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