Je suis célibataire et je vis avec ma famille. J’ai demandé une femme en mariage et je me prépare pour ce faire – si Allah le veut -. Je veux savoir si je peux donner une part de mon salaire pour aider ma famille aux dépenses quotidiennes – alimentaires et vestimentaires – et donner de l’argent à mes sœurs pour qu’elles puissent acheter des légumes, des fruits pour la maison. Est-ce que cela est considéré comme une aumône puisque je veux faire aumône ? Cela est-il suffisant pour faire les deux à la fois, une aide et une aumône ? Merci.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les dépenses que vous faites pour votre famille sont considérées comme une aumône si vous espérez en être récompensé. Plus encore, les dépenses pour votre famille sont plus méritoires qu’une aumône donnée à d’autres gens puisque cela concilie aumône et lien de parenté. Zaynab, la femme d’Ibn Mas’ûd – qu’Allah soit satisfait d’eux – rapporte qu’elle dit : « Messager d’Allah, nous est-il permis de faire l’aumône à nos maris qui sont pauvres et à des orphelins dans nos girons ? Le Prophète () dit : « Tu obtiendras deux récompenses : celle de la parenté et celle de la charité. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Il dit aussi : « Celui qui fait l’aumône à un pauvre n’est récompensé qu’une seule fois, tandis que celui qui fait l’aumône à un parent est doublement récompensé : pour avoir fait la charité et pour avoir respecté les liens de parenté. » Rapporté par Ahmad, les auteurs des Sunans et Tirmidhi le juge bon.
Et dans un hadith : « Entre une pièce d’or que tu dépenses pour la cause d’Allah, une autre pour affranchir un esclave, une autre dont tu fais aumône à un nécessiteux et une dernière que tu dépenses pour ta famille, celle qui te vaudra la meilleure récompense est celle dépensée pour ta famille. » Rapporté par Mouslim.
Et le Prophète () a dit : « Lorsqu’un homme effectue une dépense pour sa famille avec l’espoir d’en être récompensé, elle lui est comptée comme une aumône. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Et dans le hadith de Sa’d ibn Abi Waqqâs, le Prophète () a dit : « Il vaut mieux laisser tes héritiers au-dessus du besoin plutôt que dans le besoin, contraints de tendre la main. Et sache que tu ne feras aucune dépense pour plaire à Allah - y compris la bouchée que tu places dans la bouche de ton épouse - sans en être récompensé. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Dans l’explication de ce hadith, Al-Nawawi a dit : « L’expression dans le besoin signifie pauvre. Et l’expression tendre la main signifie demandez aux gens de leur faire la charité en tendant la main… Ce hadith nous enjoint à entretenir les liens de parenté, être bienfaisant envers les proches, compatissant envers les héritiers ; et que maintenir les liens de parenté avec qui est proche est plus méritoire qu’avec celui qui est lointain. » Fin de citation.
D’après Thawbân, l’esclave affranchi du Prophète, le Messager d’Allah () a dit : « La dépense la mieux récompensée est celle effectuée pour son foyer, puis pour sa monture destinée au combat pour la cause d’Allah et enfin pour ses compagnons d’armes au djihad. » Rapporté par Mouslim.
Dans son ouvrage Fayd Al-Qadîr, Al-Munâwî a dit : « L’objectif du hadith est d’encourager à dépenser pour sa famille puisque cela procure une récompense plus grande que pour toutes les autres dépenses comme le dit clairement la version de Mouslim : ‘’ celle qui te vaudra la meilleure récompense est celle dépensée pour ta famille.’’ » Fin de citation.
Dans ce cas se valent les dépenses faites à ceux qui sont à sa charge comme à ceux qui ne le sont pas.
Dans son ouvrage Al-Majmû’, Al-Nawawi a dit : « Les savants de notre école (Shâfi’ite) affirment : Il est recommandé de faire des aumônes surérogatoires à des personnes de sa famille et de les faire passer avant celles faites à des étrangers, que ce proche soit à sa charge ou non, il n’y a pas de différence entre les deux cas. » Fin de citation.
Al-Baghawî a dit : « Donner son aumône à un proche de sa famille qui est à sa charge est plus méritoire que de la donner à un étranger… » Fin de citation.
Dans son ouvrage Fayd Al-Qadîr, Al-Munâwî a dit au sujet du hadith précédent : « Celui qui fait l’aumône à un pauvre n’est récompensé qu’une seule fois, tandis que celui qui fait l’aumône à un parent est doublement récompensé : pour avoir fait la charité et pour avoir respecté les liens de parenté. » Il dit : « Une aumône à un pauvre étranger est comptée comme une aumône, seulement. Alors qu’une aumône donnée à un proche vaut deux aumônes : une pour l’aumône donnée et une pour l’entretien des liens de parenté. C’est donc plus méritoire puisque sont réunis ces deux mérites. »
Ce hadith nous enjoint donc à faire l’aumône aux proches et à les faire passer avant les gens qui sont plus éloignés. Ceci dit, c’est ce qui doit être fait le plus souvent, et dans certains cas, la situation peut impliquer qu’il soit mieux de faire l’inverse.
C’est pour cette raison qu’Ibn Hajar dit à la suite de ce hadith : « Ce qui est dit n’oblige pas à ce que le don à un proche soit plus méritoire dans tous les cas de figure puisqu’il est possible qu’un pauvre soit vraiment dans le besoin et que l’utilité du don peut avoir des répercussions multiples, alors que pour l’autre, ce serait l’inverse. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.
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