Éminents Cheikhs, quelle est la sentence relative à celui qui prétend que le Coran n’est pas la parole d’Allah, mais plutôt celle de Djibrîl ou de Mohammad ? Y a-t-il une preuve que celui qui dit qu’il s’agit des paroles de Mohammad ou de Djibrîl ('Alaihima Asalâm) devient ainsi incroyant ? Faut-il tuer celui qui prétend que le Coran est une parole humaine ? Merci.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La doctrine des premières générations et des adeptes de la Sunna stipule que le Coran est la Parole révélée et incréée d’Allah, qu’il provient d’Allah et qu’il retournera à Lui lorsque plus personne sur Terre ne sera croyant. Allah, exalté soit-Il, a prononcé Sa parole réellement. Djibrîl (') l’a écoutée et l’a révélée à Mohammad (Salla Allahou Alaihi wa Salam). Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
«Dis à qui se déclare ennemi de Gabriel que c’est lui qui, sur ordre d’Allah, a déposé progressivement dans ton cœur le Coran» (Coran 2/97).
Quiconque dit que le Coran est créé, ou que son sens vient d’Allah, mais que son texte ne vient pas de Lui, mais de Djibrîl ou de Mohammad, est jugé incroyant et apostat. Cependant, une personne ne sera jugée mécréante qu’après que les preuves de son erreur lui soient parvenues ; ce sont ces preuves envoyées par les prophètes qui permettent de juger incroyant celui qui les délaisse et de mettre un terme à toute allégation ou mauvaise interprétation. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
§ «Nous n’avons jamais sévi contre un peuple, avant de lui avoir envoyé un messager» (Coran 17/15)
§ «Allah ne laisse jamais s’égarer un peuple qu’Il avait mis sur la bonne voie, avant de le mettre en garde contre les périls qu’il doit craindre» (Coran 9/115)
Abû Mohammad ibn Hazm a dit : «Tant que le message du Prophète n’est pas encore transmis à l’homme, ce dernier n’est pas jugé égaré pour un acte qu’il aurait commis, et Allah ne laissera s’égarer l’homme qu’après lui avoir fourni les preuves nécessaires, pas avant».
Cheikh al-Islam ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : «La parole de l’homme peut être de l’incroyance, comme celle des Jahmiya qui dirent qu’Allah ne parle pas. Pourtant, certains peuvent ignorer que cela est de l’incroyance. Dans ce cas, on dit de manière générale que l’auteur de cette parole est incroyant, conformément à la manière d’agir des savants des premières générations lorsqu’ils disaient : celui qui prétend que le Coran est créé est un incroyant. Mais on ne jugeait pas incroyante une personne en particulier avant de lui avoir apporté les preuves irréfutables de son erreur ».
Néanmoins, si les preuves sont fournies et que l’auteur insiste toujours sur sa parole, il est jugé incroyant et apostat. Au souverain alors de l’inviter à se repentir, et s’il refuse il sera tué ; à noter que ses sujets ne sont pas autorisés à exécuter eux-mêmes les châtiments corporels sans l’ordre du souverain.
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