Je suis une algérienne âgée de 21 ans et j’habite à Genève en Suisse. Il y a une année de cela je me suis marié à un syrien âgé de 40 ans et père de deux filles. C’est son troisième mariage (divorcé à deux reprises). Tous les gens qui le connaissent m’ont dit qu’il est un musulman pratiquant (Moultazim) et qu’il a accompli le Hadj. A l’époque j’étais dans une situation irrégulière (sans papiers), il m’a dit que le mariage civil va prendre beaucoup de temps alors on a fait le mariage religieux en présence de mon frère. L’imam de la mosquée a refusé ne nous marier en dehors de la mairie. Je suis resté avec lui 3 mois, il me battait et m’insultait avec de gros mots chaque jour. Il cherchait à me provoquer pour avoir un prétexte pour le divorce, chose qu’il a d’ailleurs fait à trois reprises séparées. L’imam est intervenu plusieurs fois pour arranger notre situation, mais sans résultat car il a dit qu’il ne veut plus de moi, qu’il s’est juste marié avec moi parce que j’étais vierge et lorsqu’il a eu son objectif il m’a jeté dans la rue sans me donner aucun papier qui prouve qu’il était mon mari. Je suis restée six mois sans trouver un logement. Quant à lui, il s’est marié avec une femme canadienne sans la présence de l’imam, juste lui, la femme et deux témoins. Il s’est chargé lui-même de faire l’acte de mariage.
Al-hamdoulillah après cette triste affaire, un jeune tunisien s’est présenté à l’mam de la mosquée, a demandé ma main et m’a épousé. Nous avons fait le mariage civil après avoir fait le religieux le 11-02-2006. Il a tout fait pour moi (les gens me disent que comme je n’étais pas fautive lors de mon premier mariage, Allah m’a récompensé). J’ai toujours souhaité habiter prés de la mosquée, maintenant -Al-hamdoulillah- j’habite à quelques mètres d’elle. Mais mon problème est que je n’arrive pas à oublier mon premier mari malgré tout le mal qu’il ma fait subir. Qu’Allah ne pardonne, il était le premier homme dans ma vie, quand je le croise dans la rue mon cœur commence à battre très fort et je ne sais plus quoi faire. Je vais régulièrement à la mosquée, je porte le voile et je suis pratiquante (tous les gens à la mosquée m’aiment). Mais je sens que je trahis mon mari et je crains qu’Allah me punisse pour mes sentiments envers cet homme (mon ex-mari). Je souhaiterais que vous me disiez ce que je dois faire pour l’oublier. Aidez-moi s’il vous plait car je souffre de cette situation.
Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Chère sœur :
Si la femme est répudiée irrévocablement par son mari, il devient complètement étranger par rapport à elle. De ce fait elle doit le sortir de son cœur et de sa pensée et ne plus y penser. S’il arrive qu’il revienne à son esprit, elle doit s’efforcer à mettre un terme à cette pensée passagère. Sinon elle sera désobéissante à son Seigneur et négligente des droits de son nouveau mari. Car le penchant du cœur pourrait conduire au péché. Le Prophète, , dans un hadith rapporté par Muslim l’a cité parmi les moyens qui conduisent à la fornication en les élucidant et en mettant en garde contre eux. Ainsi Il a, , attribué à chaque membre du corps humain sa part de fornication et Il a dit que le cœur désir et souhaite et que le sexe confirme (met en exécution ce désir) ou le dément (le refoule).
Boukhari et Muslim ont rapporté que le Prophète, , a dit: "Il a été prédestiné à chaque être humain une part de fornication qu'il commettra inévitablement : la fornication des yeux c'est le regard, celle des oreilles c'est l'écoute à ce qui est interdit , celle de la langue, c'est la parole, celle de la main, c'est le toucher, celle des pieds est le pas vers l'interdit, le coeur s'éprend et espère, puis le sexe exécute ou non "
Donc il vous incombe de vous méfiez de ce genre de réflexion et de prendre les précautions nécessaires qui permettent de les chasser de votre esprit et d’oublier cet homme. Parmi ces précautions :
1/ Se rappeler d’une façon permanente qu’Allah vous surveille et que Ses anges témoins inscrivent toutes vos œuvres bonnes ou mauvaises. Allah le Très-Haut dit : « [...] alors que veillent sur vous des gardiens, de nobles scribes, qui savent ce que vous faites. » (Sourate 82/Versets 10, 11 et 12).
2/ Se rappeler le mal qu’il vous a fait subir au cours de votre vie conjugale, son mauvais comportement et la laideur de ses agissements.
Nous rappelons que le mariage pour être valide doit répondre à certaines conditions dont les plus importantes sont la présence du Waliye de la femme et de deux témoins. Si ces conditions sont remplies, le mariage est légal même s’il n’est pas enregistré administrativement. Mais pour garantir les droits de tout un chacun, il serait préférable de l’enregistrer au niveau d’une autorité administrative.
Nous rappelons aussi qu’il est illicite pour la femme de se marier sans l’autorisation de son Waliye et si elle se hasarde à le faire, qu’elle sache que son mariage est invalide. Car Abou Dawoud a rapporté que le Prophète, , a dit : « Toute femme qui se marie sans l’autorisation de son Waliye, alors son mariage est invalide.»
Dans le cas où la femme n’a pas un Waliye musulman c’est le responsable de la communauté musulmane dans laquelle elle vie qui sera chargé de son mariage. Si elle vit dans un pays non musulman, cette responsabilité doit être assumée par les responsables du centre islamique le plus proche.
Et Allah sait mieux.
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