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Que dois-je faire de cet argent ?

Question

Mon frère qui a passé toute sa vie à l’étranger est mort suite à un accident de circulation. Il n’a jamais fait la prière, ni le jeûne, ni donné la Zakate de ses biens. J’ai une somme d’argent dans mon compte bancaire qui lui appartient. Que dois-je faire de cet argent ? Dois-je la remettre à sa fille âgée de trois ans (je vous signale que la mère de cette fille est de nationalité française), ou à ses héritiers (sa mère, ses frères et ses sœurs) ou il serait préférable de la dépenser dans les actes de bienfaisance (assistance aux orphelins et aux personnes âgées) ?

Réponse

Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.

Cher frère,

Tout d’abord nous vous dirons : « Que la paix d’Allah et Sa miséricorde soient sur vous ».

En ce qui concerne votre question, toute la communauté musulmane considère à l’unanimité que celui qui renonce à la pratique de la prière en niant son obligation est un mécréant. De ce faite ses proches parents musulmans ne peuvent pas hériter de lui les biens qu’il a laissé après sa mort.

Les Oulémas ont cependant divergé au sujet de celui qui délaisse la prière par négligence et paresse tout en reconnaissant sont verdict obligatoire. Certains parmi eux pensent qu’en renonçant à la pratique de la prière cet homme a commis un acte de mécréance qui le fait sortir l’Islam. Ils avancent comme preuve le hadith rapporté par Muslim où le Prophète, , a dit : « La ligne qui sépare la personne de la mécréance et du polythéisme, est l’abandon de la prière.». Pour ceux-là une telle personne est un apostat qui ne peut en aucun cas être hérité par ses proches parents musulmans ni par les autres, selon la loi musulmane.

L'imam Ibn Koudama dans son livre Al Moughni a dit : « Si deux personnes qui s’héritent mutuellement renoncent toute deux à l’Islam et que l’une d’elles meurt, l’autre ne peut pas hériter de la première. Car l’apostat n’hérite pas et ne peut pas être hérité ».

L’auteur de Moughni al Mouhtadj qui est chafiite en parlant de l’apostat a dit : « Ses biens ne peuvent en aucun cas être hérités et doivent être remis à la caisse de l’état musulman, Bayte al Mal ».

Pour la majorité des Oulémas le renoncement à la pratique de la prière par paraisse et par négligence ne fait pas sortir de l’Islam pour celui qui reconnaît son obligation. Si tel était le cas de votre frère, les biens qu’il a laissés derrière lui doivent être partagés entre ses héritiers conformément aux prescriptions coraniques et sunnites. La femme non musulmane n’a aucun droit dans l’héritage de son mari musulman. En effet, le Prophète, , a dit : « Le musulman n’hérite pas du mécréant et le mécréant n’hérite pas du musulman. », rapporté par Boukhari et Muslim.

Nous vous conseillons de porter cette affaire devant un tribunal islamique si c’est possible qui doit l’analyser sous tous les côtés et de mettre en application le jugement qu’il va donner concernant le verdict de celui qui renonce à la pratique de la prière par paresse car sur les sujets de divergence seul le juge légal peut trancher.

Et Allah sait mieux.

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