Les secrets de la secte nusayrî :
Il est nécessaire que le musulman qui ne connaît rien sur la charlatanerie de la Bâtiniyya s’étonne qu’une secte ou un courant religieux recèle certains secrets, car, en effet, il n’y a pas dans l’Islam de secrets ni de clergé gardien de ces secrets. En fait, tout dans l’Islam est ouvert et disponible pour tout le monde, de même qu’un non-musulman peut connaître aisément les piliers, les préceptes fondamentaux et règles de notre religion, et ce, par le truchement de la lecture des textes révélés qui sont compréhensibles par tous ainsi que par le biais des nombreux ouvrages écrits par le passé et aujourd’hui par les savants musulmans.
Ainsi, la secte nusayrî comporte de nombreux secrets, mais si nous voulons être plus précis nous pouvons dire qu’elle n’est faite quasiment que de secrets, lesquels sont même cachés à la plupart des adeptes de cette dernière ; en effet, ces derniers ne peuvent commencer à accéder à certains secrets qu’après avoir atteint un certain âge – au minimum dix-huit ans – mais rares sont ceux qui pénétreront vraiment les secrets de cette religion mécréante fondée sur un mélange d’éléments polythéistes et associationnistes les plus divers. C’est en tout cas ce qu’a révélé un Nusayrî appelé Sulaymân Afandî al-Adhnî, ce dernier a donc dévoilé les secrets de cette secte dans un livre célèbre dont le titre est : Les prémices sulaymaniennes dans la révélation des secrets de la secte nusayrî ; le choix de ce Sulaymân de révéler ces secrets intervint après que celui-ci eut quitté la secte, puis il se convertit au christianisme et s’enfuit à Beyrouth où il rédigea et publia son livre explosif. Le titre de ce livre indique que son auteur avait l’intention de révéler par la suite encore plus de choses sur la secte, mais les membres de cette dernière décidèrent de couper cours à son projet, c’est ainsi qu’ils l’approchèrent après l’avoir persuadé qu’il ne risquait rien, puis ils l’étranglèrent et brûlèrent son corps.
L’auteur des Prémices est né à Antioche en 1250 de l’Hégire, puis il quitta cette cité à l’âge de sept ans pour s’installer dans la ville d’Adhna, et à dix-huit ans il commença à s’initier progressivement aux secrets de la secte ainsi qu’à ses rites sataniques d’initiation qui ressemblent par de nombreux aspects à ceux des loges maçonniques. Durant ces rites l’impétrant boit beaucoup de vin et on le prévient en le terrorisant qu’il n’a pas intérêt à révéler les secrets qu’il est sur le point d’apprendre ; de plus, le novice est parrainé par douze personnes qui sont elles-mêmes parrainées par douze autres personnes, et les règles de ce parrainage sont claires, si l’impétrant en vient à révéler les secrets de la secte, alors ses « parrains » le trouveront là où il se trouve pour lui couper le corps en morceaux, de manière barbare afin que cela serve d’exemple pour les autres.
Le livre évoque d’autres points que de la secte nusayrî a l’habitude de nier comme la déification de ‘Alî ibn Abî Tâlib (Radhia Allahou Anhou), c’est ainsi que Sulaymân rapporte le premier verset du livre secret des Nusayrites, verset qui met clairement évidence leur mécréance en ce sens que la déification du quatrième calife est manifeste.
Abû Chu’ayb Muhammad ibn Nusayr a dit à Yahya ibn Mu’în al-Sâmirî : « Ô Yahya, si tu reviens à la vie après être mort, alors fais une grande invocation pure et purifiée par la blancheur alaouite qui rayonne de tout son éclat, laquelle te débarrassera de ton enveloppe humaine ». Le lecteur de ce petit texte comprendra que les sectateurs nusayrites croient en la réincarnation qui est une croyance erronée selon laquelle l’âme humaine s’incarne dans une autre enveloppe terrestre après la mort, enveloppe qui peut être celle d’un animal !
Cet Abû Chu’ayb dont il vient d’être question a pour nom exacte Muhammad ibn Nusayr al-Basrî al-Namîrî, il est né en 270 de l’Hégire et il est le fondateur de la secte nusayrî, il est contemporain de trois des douze imams des chiites duodécimains qui sont ‘Alî al-Hâdî (le 10e), al-Hasan al-‘Askarî (le 11e) et Muhammad al-Mahdî al-Sardânî (le 12e). Cet Abû Chu’ayb a prétendu qu’il était la « porte » de l’imam al-Hasan al-‘Askarî et l’héritier de son savoir ainsi que la preuve et l’autorité des chiites après lui, de plus il affirma que les signes de l’autorité suprême et de la « porte » étaient restés en sa possession après la disparition du pseudo Mahdî !
Abû Chu’ayb prétendit en outre qu’il était un envoyé et un prophète, de plus il dépassa toutes les bornes lorsqu’il déifia les imams, le chiisme duodécimain n’accepta pas ses vues ce qui aboutit à la séparation d’Abû Chu’ayb de ce courant et donc à la fondation par ce dernier de la secte nusayrî qui porte son nom. Un chercheur syrien, commentant les Prémices sulaymaniennes, a dit la chose suivante au sujet d’Abû Chu’ayb ibn Nusayr : « Sa doctrine est devenu par la suite l’une des polythéistes et l’une de celles qui sanctifiaient le plus des êtres humains. Et ‘Abd al-Husayn al-‘Askarî a dit sur son compte : « Ibn Nusayr a parlé de la divinité d’Abû al-Hasan al-‘Askarî, il a prétendu qu’il était un prophète envoyé par Abû al-Hasan ». La secte nusayrî tire donc son nom de son fondateur et premier chef Muhammad ibn Nusayr al-Namîrî, celui-ci est d’origine perse, il autorisa les relations sexuelles incestueuses et celles entre hommes ; par ailleurs, Zakariyya ibn Khâqân a dit avoir vu de ses yeux cet Ibn Nusayr avoir des relations avec un jeune garçon, Zakariyya le blâma donc, mais Ibn Nusayr lui répondit que cette pratique est un plaisir et qu’elle est un marque de modestie ».
Notons pour finir que lors de la colonisation de la Syrie par la France au début du siècle dernier, les Nusayrites demandèrent aux maîtres du moment le droit de changer leur nom historique, c’est-à-dire al-Nasiriyya, car elle était devenue péjorative, ils se choisirent donc de se camoufler derrière le nouveau terme de « Alaouites », terme faisant référence de manière abusive et mensongère au quatrième calife de l’Islam ‘Alî ibn Abî Tâlib (Radhia Allahou Anhou). Il faut signaler en sus que l’occupant français récompensa largement les Nusayrites pour les services que ces derniers leur rendirent dans leur action coloniale, et l’une de ses rétributions est que les Français obligèrent le peuple syrien à employer le terme erroné d’« Alaouites » pour désigner les membres de cette secte durant toute la durée de leur domination sur le pays, à telle enseigne que ce terme mensonger se diffusa largement et fit oublier leur nom d’origine.