Dépense, ô Bilâl, et ne crains pas la pauvreté de la part de Celui qui détient le Trône

24/08/2025| IslamWeb

 

Dépense, ô Bilâl, et ne crains pas la pauvreté de la part de Celui qui détient le Trône

 

 

Notre Prophète, , ne refusait jamais la demande d’une personne dans le besoin ou de quiconque, même si cela était à son propre détriment. Il donnait à la manière d’un homme qui ne craint nullement la pauvreté. Ainsi était l’Archétype parfait, , illustrant la générosité, le don et l'altruisme. Jâbir Ibn ʻAbdullah (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: « Personne n’a jamais demandé quelque chose au Messager d’Allah, , à laquelle il aurait répondu: ‘‘Non’’». (Boukhari). Cela signifie que s'il était en possession de ce qu’on lui demandait, il le donnait, sinon il répondait avec bonté en promettant de satisfaire la demande ou en priant pour le demandeur. Cela ne signifie pas qu'il donnait tout ce qui pouvait lui être demandé, mais plutôt qu'il ne disait jamais: « Non ». C’était dans la mesure du possible, comme nous l’avons dit ci-dessus, qu’il donnait, sinon, il promettait le bienfait. Al-Nawawi a dit: « Tout cela démontre la grande générosité du Prophète, , et l'abondance de ses dons. Cela signifie qu'il ne souhaitait rien garder des choses qu’on lui demandait concernant les biens de ce monde».

 

 

Jamais il ne prononça le mot « non », sauf dans son témoignage de foi, sinon son « non » aurait été un « oui ».

 

 

Sahl Ibn Saʻd (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: « Une femme est venue au Prophète, , avec une Burda, et Sahl a dit aux gens: ‘‘Savez-vous ce qu'est une Burda?’’ Les gens répondirent: ‘‘C'est un pardessus’’. Sahl a dit: ‘‘C'est un pardessus tissé avec une bordure’’. La femme a dit: ‘‘Ô Messager d’Allah, j’ai un présent pour toi’’. ‘‘Le Prophète, , l'accepta car il en avait besoin et l'a porté. Un homme parmi les compagnons l'ayant vu lui dit: ‘‘Ô Messager d’Allah, comme elle est belle ! Donne-la-moi’’. Le Prophète, , répondit: ‘‘Oui’’. Quand le Prophète, , se leva, les compagnons le blâmèrent en disant: ‘‘Tu as mal agi en demandant ce pardessus au Prophète , alors qu'il en avait besoin, sachant qu'il ne refuse jamais ce qu'on lui demande’’. Il répondit: ‘‘J'espérais obtenir sa bénédiction comme le Prophète l’a porté, et en faire mon linceul’’» (Boukhari). Dans une autre narration, le compagnon a dit: « ‘‘Par Allah, je ne l'ai pas demandé pour le porter, mais pour en faire mon linceul’’.Sahl a dit: ‘‘Il fut son linceul’’».

 

 

Cette situation prophétique contient de nombreux enseignements, notamment:

- La générosité et la charité illustrées par le Prophète, , durant sa vie étaient si grandes qu'il ne refusait jamais de satisfaire la requête de quiconque ; son altruisme envers ses compagnons, à son propre détriment reflétait son caractère habituel, comme l'a dit le bédouin: « Sachant qu'il ne refuse jamais ce qu'on lui demande». Dans une autre narration : « Je savais qu'il ne refuse jamais». Cela signifie que ne pas refuser de satisfaire un demandeur faisait partie d’une constance de son caractère, . Ainsi le Prophète retira ce pardessus et il l’offrit à celui qui l’avait sollicité après qu’il l’ait porté, et malgré le fait qu’il en avait réellement besoin.

- Il existait une véritable vénération des compagnons pour tout ce qui touchait le corps du Prophète, .

 L’homme en question ne réclamait pas le pardessus pour le porter, mais pour être enterré avec. Le bédouin a dit: « J'espérais obtenir sa bénédiction, en le portant comme linceul». Dans Al-Boukhari, Sahl a dit: « Et il fut son linceul ». Si les compagnons (qu'Allah soit satisfait d'eux) n'avaient pas su que c'était permis et qu'il pourrait en bénéficier dans sa tombe, ils l'auraient désapprouvé. La bénédiction du Prophète, , est prouvée par de nombreux témoignages authentiques acceptés par tous les musulmans, et les compagnons (qu'Allah soit satisfait d'eux) ont assistés à cette bénédiction et l’ont vu de leurs propres yeux. Ils se disputaient pour obtenir de l'eau de ses ablutions, prenaient de sa salive et de sa sueur, se frottaient le corps avec sa main, et s'efforçaient de le toucher, tout cela en sa présence et avec son approbation, , ce qui est rapporté dans des hadiths authentiques.

- Il est permis de disposer d'un cadeau en le donnant, le vendant ou le transmettant de toute manière légale. Une fois que l'homme accepte un présent, il en devient le propriétaire et n'a pas besoin de l'accord de celui qui l'a offert pour en disposer. Le Prophète, , recevait des cadeaux, gardait ce qu'il voulait et donnait ce qu'il voulait. Celui qui fait don de quelque chose ne doit pas se sentir blessé si celui qui le reçoit en dispose pour une bonne cause. Cependant, si le destinataire sait que l'offrant pourrait être affecté de voir le cadeau donné à quelqu'un d'autre, il doit le faire discrètement par respect pour les sentiments de celui qui lui en a fait présent.

 

 

D'après ʻUmar Ibn al-Khattâb (qu'Allah soit satisfait de lui): « Un homme est venu voir le Prophète, , et lui a demandé de lui donner quelque chose. Le Prophète, , a répondu : ‘‘Je n'ai rien, mais achète en mon nom, et quand j'aurai de quoi rembourser ce que tu vas obtenir, je rembourserai’’. ʻUmar a dit: ‘‘Ô Messager d’Allah, tu lui as déjà donné. Allah ne t'a pas imposé ce que tu ne peux pas supporter’’. Le Prophète, , n'apprécia pas les paroles de ʻUmar. Alors un homme des Ansars a dit: ‘‘Ô Messager d’Allah, dépense et ne crains pas la pauvreté de la part de Celui qui détient le Trône’’. Le Prophète, , sourit, et sur son visage apparut la joie, à la parole de cet Ansarite. Puis il dit: ‘‘C'est ce qu’il m’a été ordonné de faire’’». (Al-Tirmidhi et jugé faible par al-Albâni).

 

 

Avec cette noble qualité de générosité, de charité et d'altruisme, le Prophète, , éduquait ainsi ses compagnons. Al-Tabarâni dans al-Kabîr, Ahmad dans al-Zuhd, al-Bayhaqi dans al-Shuʻab, al-Bazzâr dans al-Musnad et d'autres ont rapporté de plusieurs compagnons, avec des termes proches, que le Prophète, , a dit à Bilâl (qu'Allah soit satisfait de lui): « Dépense, ô Bilâl, et ne crains pas la pauvreté de Celui qui détient le Trône». Al-Albani l'a jugé authentique dans Sahîh al-Jâmiʻ.

 

 

Le Qâdi ʻIyâd a dit : « (Mais achète en mon nom) est un ordre d'achat, c'est-à-dire achète et emprunte... (et quand j'aurai de quoi rembourser ce que tu vas obtenir’), c'est-à-dire de la part d’Allah, le Tout-Puissant, (nous le rembourserons), c'est-à-dire nous en jugerons pour toi ou nous le paierons pour toi.   (Umar lui dit) par compassion pour lui (Allah ne t'a pas chargé de ce que tu ne peux pas supporter), c'est-à-dire de porter la dette... (Le Prophète, , n'a pas aimé cela) pour consoler le demandeur et ce qu'il pourrait ressentir de déception... (Un homme parmi les Ansar lui dit) certains disent que c'était Bilâl, mais ce dernier faisait partie des Muhajiroun. Il est possible de combiner les deux en disant qu'ils l'ont tous deux dit, et l'imam al-Ghazâli a tendance à dire que celui qui a parlé était le même que le demandeur, car il dit dans Ihyâʼ: L'homme dit: (Ô Messager d’Allah dépense), c'est-à-dire Bilâl (et ne crains pas), c'est-à-dire ne crains pas comme dans une version, (du Seigneur du Trône une diminution) c'est-à-dire une diminution, car le royaume tout entier appartient au Seigneur du Trône, exalté soit-Il, en grandeur et en vénération. (Le Prophète sourit), c'est-à-dire en se réjouissant de ce qui a été dit, (et la joie fut visible) au passif, c'est-à-dire que la gaieté, l'amabilité et les signes de la joie et de la lumière apparurent (sur son visage), c'est-à-dire par son éclat et la clarté de sa joue. Et comme l'a dit l'auteur:

Tu le vois, quand tu viens à lui, rayonnant comme si tu lui donnais ce que tu demandes

Il dit : ‘‘ce que j'ai reçu l'ordre de faire.’’, c'est-à-dire ce genre de générosité, Allah m'a ordonné cela auparavant ou Jibrîl (Gabriel), est venu avec cet ordre. Cité par al-Tirmidhi dans ses Shamâʼil. Dans le hadith rapporté par Mouslim, le Prophète, , a dit: « (Allah, exalté soit- Il, m'a dit : Dépense, Je dépenserai pour toi) ».

Sa générosité et sa pudeur, , étaient telles qu'il ne disait jamais non à une demande. Il répondait soit en donnant ce qui était demandé ou plus encore, soit en prononçant une douce parole si ce n'était pas possible. Un bédouin a exprimé la générosité et la bonté du Prophète, , en disant à son peuple: « Ô peuple, acceptez l'Islam, car par Allah, Muhammad donne comme quelqu'un qui ne craint pas la pauvreté». (Mouslim). Ses dons et sa charité, , étaient exclusivement pour Allah, le Tout-Puissant. Il donnait soit à un pauvre ou à quelqu'un dans le besoin, soit pour la cause d’Allah, soit il cherchait à attirer quelqu'un vers l'Islam. Il préférait les autres à lui-même, à sa famille et à ses enfants. Il a dit à Bilâl (qu'Allah soit satisfait de lui): « Dépense, Bilâl, et ne crains pas la pauvreté de la part de Celui qui détient le Trône».

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