Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement

26/08/2025| IslamWeb

 

Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement

 

 

Ainsi, Allah, exalté soit-Il, s’adresse aux incroyants par ce message de proclamation, et aux musulmans en tant que conseil bienveillant, et dit, exalté soit-Il : « Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence, afin que vous obteniez la miséricorde (d'Allah) » (Coran 7/204). Découvrons dans les lignes suivantes la raison de la révélation de ce verset.

Ibn Abou Chaybah dans son Musannaf, Ibn Abou Hâtim dans son Tafsîr, al-Tabari dans Jâmiʻ al-Bayân, et al-Bayhaqi dans al-Sunan al-Kubra ont rapporté d’après Abou Hurayrah (qu'Allah soit satisfait de lui), qu’il a dit : « Ils parlaient durant la prière; alors fut révélé: ‘‘Et lorsque le Coran est récité, observez le silence afin que vous obteniez la miséricorde’’ ».  Hadith Sahîh li-ghayrih (authentique par d'autres chaines de transmission).

Ibn Abou Hâtim a rapporté dans son Tafsîr d’après ‘Abd-Allah Ibn Massʻoud (qu'Allah soit satisfait de lui) qu’il avait salué le Messager d’Allah, , alors qu’il priait, mais celui-ci ne lui avait pas répondu, car auparavant, les gens parlaient durant leur prière et exprimaient leurs besoins. Quand le Prophète, , termina sa prière, il lui répondit en disant : « Allah fait ce qu’Il veut », et ce verset fut révélé : « Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence, afin que vous obteniez la miséricorde (d'Allah) ». Hadith Hassan (bon).

 

 

Al-Tabari a rapporté d’après ‘Abd-Allah Ibn ‘Abbâs (qu'Allah soit satisfait d’eux) qu’il disait au sujet de ce verset : « Et invoque ton Seigneur en toi-même, en humilité et crainte » (Coran 7/205) : « Ceci concerne al-Maktoubah (la prière prescrite); mais en ce qui concerne les récits ou les lectures après cela, ce sont des actes surérogatoires. Le Prophète d’Allah, , récita durant une prière prescrite, et ses compagnons récitaient derrière lui, ce qui le perturba. Alors ce verset fut révélé: ‘‘Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence, afin que vous obteniez la miséricorde (d'Allah)’’; ceci concerne donc la prière prescrite». Hadith Hassan.

Al-Tabari a rapporté d’après Abou Hurayrah (qu'Allah soit satisfait de lui) au sujet de ce verset : « Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence », qu'il a dit : « Ce verset fut révélé à propos du fait d'élever la voix derrière le Messager d'Allah, , durant la prière ».

Al-Tabari a également rapporté d’après Bashîr Ibn Jâbir que lorsqu’Ibn Massʻoud (qu'Allah soit satisfait de lui) pria et entendit des gens réciter avec l’imam, il leur dit, après avoir achevé sa prière: « N’est-il pas temps pour vous de comprendre? N’est-il pas temps pour vous de raisonner? Puis il récita : ‘ Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence’’, comme Allah vous l’a ordonné ».

Dans le Tafsîr d'al-Qurtubi, il est mentionné que Saʻîd Ibn al-Musayyib rapporte : « Les polythéistes venaient au Prophète, Salla Allahou alaihi wa Sallam, lorsqu’il priait, et certains d’entre eux disaient aux autres : ‘‘Ne prêtez pas l'oreille à ce Coran, et faites du chahut (pendant sa récitation)’’ (Coran 41/26). Alors Allah, exalté soit-Il, leur répondit par la révélation de ce verset : ‘‘Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence’’ ».

 

 

Al-Tabari a rapporté d’après Talhah Ibn ‘Ubayd Allah Ibn Karîz qu'il a dit: « J'ai vu ‘Ubayd Ibn ‘Umayr et ‘Atâʼ Ibn Abou Rabâh en train de discuter pendant qu’un conteur faisait un discours, alors je leur ai dit: ‘‘Ne devriez-vous pas écouter le rappel pour obtenir la promesse (de miséricorde)?’’ Ils m’ont regardé, puis ont repris leur conversation. Je le leur ai répété, et ils m’ont encore regardé avant de continuer. Je le leur ai dit une troisième fois, et ils m’ont regardé puis ont dit: ‘‘Cela concerne la prière: ‘‘Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence’’».

Les spécialistes de l'exégèse ont ensuite divergé sur la situation dans laquelle Allah, exalté soit-Il, a ordonné d’écouter le récitant du coran et de l'écouter en silence. Certains ont dit: « Cela concerne celui qui prie derrière un imam, pendant qu’il entend la récitation de l’imam; il lui incombe alors de l’écouter». Ils ont affirmé que ce verset a été révélé à ce sujet. D’autres ont dit : « Ce verset ordonne l'écoute silencieuse durant le sermon, lorsque le Coran est récité dans le prêche ». Un autre groupe a affirmé: « Il concerne à la fois la prière et le sermon».

 

 

At-Tabarî a commenté : « L’avis le plus juste est celui de ceux qui disent qu’il est ordonné d’écouter le Coran pendant la prière, lorsque l’imam récite et que ceux qui prient derrière lui l’entendent, et pendant le sermon ».

Nous avons affirmé que cet avis est le plus juste, en raison du hadith authentique rapporté du Messager d’Allah, , qui a dit : « Et lorsqu'il récite, observez le silence » (Mouslim), et de l'unanimité des savants sur l’obligation pour ceux qui entendent le sermon de l’imam lors de la prière du vendredi d’écouter et d’observer le silence. De nombreux récits rapportent cet ordre du Messager d'Allah, , et il n’y a pas de moment où l’écoute du Coran et le silence à l’écoute de celui qui récite sont obligatoires, excepté dans ces deux cas: lors de la prière derrière un imam avec divergence sur ce point, et lors du sermon du vendredi. Ce hadith authentique du Messager d’Allah, , en atteste.

Ibn ‘Âchour a dit: « Il ne fait aucun doute que ce verset a été révélé dans le contexte des versets qui le précèdent et en lien avec eux, qu’il s’adresse aux polythéistes et aux musulmans ensemble, ou bien qu’il vise les musulmans directement et les polythéistes de manière implicite, ou encore qu’il s’adresse aux polythéistes pour les guider, et aux musulmans de manière plus évidente pour renforcer leur foi. L’écoute et le silence ici sont des moyens d'inviter le cœur à la réflexion et à la méditation sur le message du Coran, lequel prouve la véracité du Messager, , et conduit à la foi en lui, ainsi qu’à ce qu’il a apporté pour la réforme des âmes. Ainsi, l’ordre d’écouter vise la transmission, l’incitation à la réflexion et la mise en pratique de ce qu’il contient. Chaque auditeur progressant selon son niveau de compréhension».

 

 

Il ajouta: « Les savants de la communauté sont unanimes sur le fait que le sens littéral de ce verset, en lui-même, nécessite une interprétation dans de nombreuses situations. Aucun d’entre eux ne dit qu’il est obligatoire pour chaque musulman, dès qu’il entend quelqu’un réciter le Coran, de se consacrer à l’écoute et de rester silencieux; car il peut se trouver en présence d’un artisan en train de travailler, et s’il lui était imposé d’écouter, il lui faudrait interrompre son activité. L’interprétation de ce verset varie donc selon les contextes et les circonstances d’écoute. Parmi les exégètes, certains ont restreint ce verset à une raison précise qu’ils considèrent comme la cause de sa révélation. Ils ont rapporté d’Abou Hurayrah qu’il a été révélé pour la récitation de l’imam à voix haute. Certains ont également rapporté qu’un homme des Ansârs priait derrière le Prophète, , durant une prière à voix haute, et récitait pendant que le Prophète récitait; alors ce verset fut révélé pour ordonner aux gens d’écouter la récitation de l’imam. Ces exégètes ont ainsi limité l’obligation d’écoute à une récitation spécifique, qu’ils considèrent comme une restriction de portée générale en fonction de la raison particulière de la révélation, semblable à ceux qui restreignent un texte général par sa cause spécifique. Cependant, cette interprétation est faible; car il n’existe pas de narration authentique confirmant que ce verset ait été révélé pour cette raison, et la structure du verset et de ceux qui l’accompagnent ne soutient pas cette explication. Ce qu’ils ont avancé n’est qu’une interprétation et une explication sans rien de bien fondé provenant du Prophète, ... De plus, les récits mentionnés comme raisons de la révélation de ce verset ne concordent pas, car ce verset est mecquois, et ces incidents ont eu lieu à Médine ».

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