Le soutien aux opprimés dans la vie du meilleur des messagers

24/09/2025| IslamWeb

 

Le soutien aux opprimés dans la vie du meilleur des messagers

 

 

Parmi les caractéristiques et les valeurs de notre Prophète, , une de celles qui lui tenait le plus à cœur était de prendre la défense des opprimés et de ceux qui n’avaient pas le pouvoir de se défendre« Lorsqu’après avoir reçu la révélation, il revint tremblant, son épouse Khadija () lui dit: ‘Non, par Allah, certes, jamais Allah ne te déshonorera ; car tu maintiens les liens familiaux, tu portes les fardeaux de quiconque t’appelle, tu aides les pauvres et les démunis, tu viens au secours des éprouvés, tu honores tes invités et tu tiens un langage de vérité’». (Rapporté par Al-Bukhari).

Al-Kirmânîa dit: « (Maintenir les liens familiaux) signifie être bienveillant envers ses proches, la bienveillance, selon bien sur les moyens de celui qui se propose et en fonction de celui qui la demande, peut se réaliser grâce aux biens matériels, parfois par le service qu’il est possible de rendre, ou encore le fait de rendre visite, d’adresser simplement le salut, et ainsi de suite. Et (porter les fardeaux) signifie aider celui dont la faiblesse ne permet pas de supporter sa charge, qu’elle soit physique ou morale». La biographie prophétique, qui illustre avec maints détails ces événements, témoigne clairement de l'encouragement et de l’attention de notre Prophète, , à servir de rempart aux opprimés et aux faibles. De très nombreuses situations et de hadiths prophétiques sont portés à notre connaissance concernant ce vaste et important sujet, parmi eux:

 

 

1-    Hilf al-Fuḍoul (le pacte des vertueux):

Hilf al-Fuḍoul (le pacte des vertueux) fut un traité signé à La Mecque bénie avant même que la prophétie se déclare, il eut lieu entre des tribus de Quraysh. Le Prophète, , a témoigné lui-même de son bienfait, de sa justice et de son soutien aux opprimés. Ce pacte était une alliance et un engagement où la solidarité universelle avait pour devoir de se manifester afin de soutenir quiconque devait faire face à l’oppression, et prendre la défense de ce dernier dans l’intention de faire triompher la vérité. Il fut considéré comme l'une des fiertés des Arabes avant l'Islam. Lors du mois de Dhû al-Qaʻdah, dans la quinzième année de la vie du Messager, , Hilf al-Fuḍoul fut conclu. Son origine remonte à l’histoire d’un homme de Zubyd (une ville au Yémen) qui s’était rendu à La Mecque afin de commercer. Il crut trouver un acheteur en la personne d’al-ʻȂss ibn Wâʼil qui lui prit ses marchandises mais refusa de lui payer son dû. Indigné, l'homme nommé Zubaydî chercha l'aide des notables de Quraysh, mais la haute position d'al-ʻȂss parmi eux rendit sa démarche vaine. En désespoir de cause, près de la Kaʻbah, il tenta d’interpeler le clan de Fihr, qu’il vit comme des hommes d’une haute moralité. Parmi ceux-là, al-Zubayr ibn ʻAbd al-Mutalib se leva et dit: « Comment laisser cet homme ainsi ?». Ainsi, les Banû Hâshim, Zuhrah et les Banû Taym  ibn Murrah se réunirent dans la demeure d’un homme juste, ʻAbd-Allah ibn Judʻân et ce dernier les convia autour d’un repas mémorable. En ce mois sacré de Dhû al-Qaʻdah, ils firent ensemble le serment de se soutenir mutuellement et de prendre la défense de tout opprimé contre tout oppresseur, jusqu'à ce que justice soit rendue. Ibn Hishâm dans La biographie prophétique rapporte: « Ce fut un engagement solennel et le serment fut conclu avec l’objectif de ne laisser quiconque subir une injustice à La Mecque dans l’indifférence, qu’il fasse partie de ses habitants ou qu’il soit un simple visiteur. Ainsi ils prirent cette noble décision de porter secours à celui qui a été transgressé et de lui rendre justice. Ils appelèrent ce pacte : le pacte d'al-Fudoul».

 

 

À propos de cette alliance, al-Zubayr ibn ʻAbd al-Mutalib a dit :

« Dans ce pacte des vertueux, ils se sont engagés et se sont alliés pour qu'aucun oppresseur ne reste en sécurité dans les murs de La Mecque.

Ils se sont engagés et ont fait serment que le voisin et le visiteur soient en sécurité parmi eux.»

 

 

Le Messager d'Allah, , fut témoin de ce pacte, et avant même sa mission prophétique, il décida de se joindre à ces hommes pour rendre justice et de faire triompher la vérité, soutenant ainsi les opprimés, et rejetant de l'autre côté la tyrannie des conceptions erronées, des croyances polythéistes et des valeurs morales corrompues. Le contentement et la joie pour ce pacte semblaient évidents dans les paroles du Messager d'Allah, , où il exprima sa totale approbation, en disant, comme rapporté par Ahmed dans son Musnad d'après ʻAbd al-Rahmân ibn ʻAwf (qu'Allah soit satisfait de lui): « J'ai certainement témoigné d'un pacte dans la maison d'Abd-Allah ibn Judʻân avec mon oncle, ce que je ne voudrais pas échanger contre des chameaux rouges. A présent, si je suis appelé à me rallier à une alliance similaire dans le cadre de l'islam, je n’y manquerai pas».   Et dans une autre narration: « J'ai été appelé au pacte des vertueux avec mon oncle alors que j'étais un jeune homme, et je ne voudrais pas échanger contre des chameaux rouges, même si je devais le rompre». Par «les vertueux», il est donc question des hommes du pacte d'al-Fudoul qui eut lieu dans la demeure d'Abd-Allah ibn Judʻân et auquel le Prophète, , assista alors qu'il avait juste quinze ans.

 

 

2-    Le Prophète, , et l'homme d'Irash :

Ibn Hishâm dans La biographie prophétique, ibn Kathîr dans Al-Bidaya wa'n-Nihayah, al-Bayhaqî dans Dalâʼil al-Nubuwwah, al-Suyûtî dans Al-Khasâʼis al-Kubrâ, et d'autres ont rapporté: « Un homme d'Irash (et c’est le nom d’une tribu), qui était arrivé à La Mecque dans l’espoir d’y vendre ses chameaux, crut trouver en Abou Jahl son acheteur. Celui-ci prit effectivement ses chameaux mais refusa de lui payer son dû. L'homme d'Irash, lourdement lésé, s'adressa donc à un rassemblement de Quraysh alors que le Prophète, , était assis à proximité. Il leur parla en ces termes: 'Ô gens de Quraysh, qui prendra ma défense contre  Abou al-Hakam ibn Hishâm, car je suis ici un étranger sans protection et il m'a traité de façon inacceptable? Les hommes de Quraysh qui étaient réunis lui répondirent : ‘Ne vois-tu pas cet homme assis là-bas ? Va lui demander de l’aide et lui te soutiendra’. En réalité, cette proposition ne cachait qu’une provocation, car Abou Jahl détestait le Prophète. L'homme, ignorant ce fait, s'approcha du Messager, ,  et s’adressa à lui en disant : ‘Ô ʻAbd-Allah, Abou al-Hakam ibn Hishâm a refusé de payer mon dû, et je suis ici un étranger sans protection. J'ai demandé à ces gens de me guider vers quelqu'un qui me rendrait justice, et c’est vers toi qu’ils m’ont envoyé. De grâce, demande-lui de me payer ce qu’il me doit, qu'Allah te fasse miséricorde’. Le Prophète, , consentit à sa demande sans réserve et se leva pour l’accompagner. Voyant la scène, les hommes de Quraysh dirent à un des leurs : ‘Suis-le et regarde ce qui se passe’. Le Prophète, , arriva au seuil d’Abou Jahl et frappa à la porte de ce dernier qui demanda : 'Qui est-ce ?' 'C'est Muhammad,' lui-fut-il répondu. Il ouvrit la porte et sortit, le visage si blême qu’on aurait cru qu’il ne contenait pas une goutte de sang, la terreur semblait avoir changé sa couleur. 'Donne à cet homme son dûʼ, a dit le Prophète, , 'oui, je le ferai tout de suite, je vais lui rendre de ce pas, ce que je lui doisʼ, répondit Abu Jahl. Il rentra donc, récupéra la somme due et l'a remis à l'homme. Le Prophète, , ayant accompli sa mission, se retira alors en disant à l'homme d'Irash : ‘Ton dû t’a été rendu’. L'homme, satisfait de ce qui venait de se passer, retourna voir les hommes rassemblés en leur disant : ‘Qu'Allah le récompense, par Allah j'ai obtenu mon dû grâce à son intervention’. Etonné, l'homme qui l’avait envoyé vers le Messager d’Allah partit interroger Abou Jahl sur ce qui venait de se passer : ‘Malheur à toi ! Qu'as-tu vu? Malheur à toi ! Que s’est-il donc passé?’ Celui-ci répondit : ‘Consterné ! Je suis consterné par cette histoire, par Allah, il est arrivé chez moi sans même avoir un bâton et m’a dit : ‘Donne à cet homme son droit’. Il a dit aussi: ‘Nous ne partirons pas tant que tu ne lui auras pas donné son droit’: 'Malheur à moi ! Par Dieu, quand il a frappé à ma porte et en entendant sa voix, j'ai été glacé de terreur, et en sortant vers lui j’ai vu au-dessus de sa tête, un chameau mâle ! Je n'ai jamais vu une bosse aussi imposante, ni un cou aussi court, ni des crocs aussi effrayants sur un mâle de quelque espèce que ce soit. Par Allah, s'il m'avait défié, il m'aurait dévoré’».

 

3 - Comment Allah, qu’Il soit glorifié, sanctifierait-il une nation qui ne prête pas assistance à ses faibles contre ses puissants ?

Jâbir ibn ʻAbd-Allah (qu'Allah soit satisfait de lui) a rapporté: « Quand ceux qui avaient émigré en l'Éthiopie retournèrent en compagnie du Messager d'Allah, , il leur dit: ‘Ne me raconterez-vous pas les merveilles dont vous avez été témoins en Éthiopie?’ Certains parmi les jeunes répondirent alors : 'Certes, ô Messager d'Allah ! Un jour, alors que nous étions assis, une vieille femme parmi leurs religieuses, passa devant nous, portant sur sa tête un récipient contenant de l'eau. Un jeune homme se leva et, posant sa main entre ses épaules, la poussa au point de la faire tomber à genoux, cassant ainsi son récipient. En se relevant, elle lui fit face et lui dit : 'Tu sauras, ô traitre, ô oppresseur, que lorsqu’ Allah, Qu’Il soit glorifié, installera Son trône, rassemblera les premiers et les derniers, et donnera la parole aux mains et aux pieds afin de rendre compte des actes, tu sauras ce jour-là quel sera mon sort et le tien.' Le Messager d'Allah, , dit : ‘Tu as dit vrai... tu as dit vrai. Comment Allah, Qu’Il soit glorifié, pourrait-Il sanctifier une communauté qui n'assiste pas les démunis contre les puissants ?’» (Rapporté par Ibn Mâjah). Al-Sindi a commenté: « Allah les sanctifie", signifie l’action de purifier de la souillure et des péchés». Al-Munâwî a dit: « (Comment Allah, Qu’Il soit glorifié, sanctifierait-il une nation qui n'assisterait pas les faibles contre les forts?) C'est une interrogation exprimant le déni et l'étonnement, et avec la précision suivante : Dites-moi comment Allah purifierait-il un peuple qui ne porte pas assistance au faible contre la force de l’oppresseur injuste, alors que ce peuple en est capable ?! Allah, Qu’Il soit exalté, ne les purifiera jamais, donc ne soyez pas étonnés de ne pas être purifiés tant que vous persistez dans cette lourde négligence !».

 

 

4 - Abou Masʻ ûd al-Badrî:

Abou Masʻ ûd al-Badrî (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: « Alors que j’étais en train de frapper un esclave qui m’appartenait, j'ai entendu derrière moi une voix dire: ‘Sache, Abu Mas'ud, qu'Allah a plus de pouvoir sur toi que tu n’en as sur lui'. Je me suis retourné et j'ai vu le Messager d'Allah (). Je répondis alors: ‘Ô Messager d'Allah, il est libre pour l'amour d'Allah’. Il a dit: ‘Si tu ne l'avais pas fait, le feu t'aurait brûlé ou touché’» (Rapporté par Mouslim). Al-Harawîa a commenté: « (Si tu ne l'avais pas fait), est une légère réprimande pour attirer l'attention sur les conséquences d’un tel acte, (le feu t'aurait brûlé), c'est-à-dire tu aurais gouté à ses flammes, (ou touché), c'est-à-dire qu’il aurait payé le prix de l’acte, si l’injustice n'avait pas pu être expiée». Al-Nawawî a dit: « Cela encourage à faire preuve de douceur envers les esclaves et à les traiter de façon convenable, et les musulmans sont unanimes pour dire que bien que leur libération n'est pas une obligation, elle n’en demeure pas moins recommandée et peut servir d’expiation pour divers péchés, dont justement la maltraitance qu’ils auraient pu subir».

Le Cheikh Ibn ʻOthaymîn a dit: « Le hadith d'Abou Masʻûd al-Badrî (qu'Allah soit satisfait de lui) précise que l'homme qui frappait son serviteur, lorsqu'il entendit une voix derrière lui disant: (Sache, Ô Abou Masʻûd), n’entendit pas la suite de la phrase tout de suite et cela à cause de la colère dans laquelle il se trouvait. Mais quand il réalisa que l’homme qui lui parlait n’était autre que le Messager d’Allah, , lui rappelant que la puissance d'Allah, a bien plus de pouvoir sur lui qu’il n’en avait sur ce serviteur, le bâton tomba de sa main par respect pour le Prophète, , et en affranchissant le serviteur, il montra qu’il avait parfaitement compris l’enseignement qui lui était adressé (qu'Allah soit satisfait de lui)».

 

 

Les hadiths prophétiques sur le soutien de l'opprimé:

1 - Anas (qu'Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Messager d'Allah, , a dit: « Assiste ton frère, qu'il soit oppresseur ou opprimé. Un homme a dit: ‘Ô Messager d'Allah, je l'assiste s'il est opprimé, mais comment puis-je l'assister s'il est oppresseur?’ Le Prophète, , a répondu : ‘En l'empêchant d'opprimer, c'est ainsi que tu manifesteras ton assistance’». (Rapporté par Boukhari). Ibn Battâl a dit: « Le terme Nasr chez les Arabes signifie aider et assister, et son interprétation en aidant l'oppresseur est de l'empêcher d'opprimer. Cela vient de la manière de nommer les choses selon leur signification, et relève des subtilités de l'éloquence».

 

 

2 – ʻAbd-Allah ibn ʻUmar (qu'Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Prophète, , a dit: « Le musulman est le frère du musulman ; il ne l'opprime pas et ne le trahit pas. Celui qui répond au besoin de son frère, Allah répondra à son besoin. Celui qui soulage un musulman de sa détresse, Allah le soulagera d'une détresse parmi les détresses du Jour de la Résurrection. Celui qui couvre un musulman, Allah le couvrira le Jour de la Résurrection.» (Rapporté par Al-Boukhari). Ibn Hajar a dit dans Fat-h al-Bârî: « Le fait (qu’il ne l'opprime pas) est une affirmation, car l'oppression d'un musulman envers un autre est interdite. Et (ne le trahit pas) signifie ne pas l'abandonner avec ceux qui lui font du tort, ni dans ce qui lui cause du tort. Au contraire, il est de son devoir de l'aider et le défendre, et ceci est plus spécifique que de ne pas commettre l'injustice».

 

 

3 - Al-Barâʼ ibn ʻȂzib (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: « Le Prophète, , nous a ordonné sept choses et nous a interdit sept autres : il nous a ordonné de suivre les funérailles, de rendre visite aux malades, de répondre à l'appel, de soutenir l'opprimé, d’être fidèle aux promesses, de rendre le salut, et de répondre à celui qui éternue : "Yarhamuk Allah (Qu’Allah te fasse miséricorde) ". Il nous a interdit les récipients en argent, les bagues en or, la soie, le Dîbâj (brocart), le Qasiyy (vêtement composé de lin et de soie), et le Istabrqa (brocart épais)». (Rapporté par Al-Boukhari).

 

 

4 - Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Prophète, , a dit: « Celui qui défend son frère en son absence, Allah l'assistera dans ce monde et dans l'au-delà». (Rapporté par al-Tabarânî). L'assistance dans l'absence signifie d’empêcher quiconque tente de le calomnier sans qu’il ne puisse répondre, de ne pas participer à ceux qui le mentionnent en mal alors qu’il n’est pas là, mais au contraire le défendre. Celui qui réalise cela sera récompensé par Allah dans ce monde, car pour lui aussi Allah enverra une personne qui prendra sa défense comme il le fit pour son frère musulman en son absence. Dans l'au-delà, Allah lui accordera de surcroit la récompense et la rétribution pour la noblesse de son acte.

 

 

5 - Jâbir ibn ʻAbd-Allah et Abou Talhah al-Ansârî ont rapporté que le Messager d'Allah, , a dit: « Nul n’abandonne un musulman dans une situation où l’on porte atteinte à son honneur sans qu’Allah, Qu’Il Soit glorifié, ne l’abandonne dans une situation où il aurait aimé obtenir Son soutien, et nul ne soutient un musulman dans une situation où l’on porte atteinte à son honneur sans qu’Allah ne le soutienne dans une situation où il souhaite obtenir Son soutien». (Rapporté par Ahmad et Abû Dâwûd). Ibn Qayyim al-Jawziyyah a dit: « Cela signifie que personne ne doit jamais abandonner l’occasion de soutenir un musulman s’il en a la capacité, par la parole ou l'action, en sa présence ou son absence, il doit le protéger de toute humiliation, agression quelle qu’elle soit, ou même au pire des cas, d’une tentative d’assassinat, sinon Allah, Qu’Il soit glorifié, l'abandonnera le jour où lui-même aura besoin d’aide».

 

 

La sagesse à tirer de cet enseignement:

Le soutien du musulman envers son frère lorsqu'il est injustement traité est un devoir incontournable et non pas une simple recommandation. Ibn Taymiyyah a dit: « Le soutien à tout musulman se trouvant en difficulté relève d’un devoir, comme l'a dit le Prophète, : ‘Soutiens ton frère, qu'il soit oppresseur ou opprimé’ et il a également dit : ‘Le musulman est le frère du musulman, il ne le livre pas à l'ennemi ni ne lui cause aucun tort’». Al-Shawkânî a déclaré: « Il est obligatoire de soutenir l'opprimé et de repousser quiconque chercherait à l'humilier sous quelque forme que ce soit. L’unanimité existe sur ce sujet, et cela relève de la volonté de s’opposer, d’une façon générale, au mal». Ce soutien à l'opprimé exige les mêmes conditions que celles requises pour l'obligation d'ordonner le bien et d'interdire le mal, à savoir la capacité, les moyens et l'absence de danger. Al-Nawawîa déclaré: « Quant au soutien de l'opprimé, il relève des devoirs de la communauté. Il fait partie intégrante de l'obligation d'ordonner le bien et d'interdire le mal, mais il est spécifiquement adressé à ceux qui en ont la capacité et ne risquent pas de subir en retour, de dommages». Ibn Hajar a dit: « Il s'agit d'un devoir collectif, tous les opprimés sont concernés ainsi que ceux qui ont la possibilité de leur venir en aide. Ainsi, l'obligation collective s'adresse à tous, c'est la conclusion à laquelle nous parvenons, mais néanmoins cela peut parfois ne concerner qu'une seule personne, celle qui a la capacité d'agir, si son refus n'entraîne pas de dommages plus graves que le mal lui-même». Ibn Battal a déclaré : « Le soutien de l'opprimé est un devoir pour ceux qui en ont la capacité et doivent obéir à ses ordres». Il a également dit : «Soutenir l'opprimé est un devoir et une obligation pour les croyants de manière collective, et celui qui l'accomplit libère les autres de cette responsabilité».

 

 

Parmi les vertus et les caractéristiques de notre Prophète, , connues avant et après sa mission prophétique, nous avons connaissance qu’il ne manquait jamais, dès qu’il en avait la possibilité, de soulager celui qui n’était pas en mesure de porter son propre fardeau, nous savons également qu’il répondait toujours présent, pour soutenir les causes justes et défendait les opprimés quels qu’ils soient. Sa vie foisonne de situations qui illustrent et confirment son secours aux démunis, le soulagement qu’il offrait aux affligés et le soutien qu’il accordait sans relâche, à ceux qui ont subi une injustice.

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