Ces dernières années une nouvelle technique permettant la lutte contre l'infertilité a été mise au point, elle a suscité des débats concernant son acceptabilité, sa légalité et sa moralité.
La maternité de substitution consiste à faire usage de l'utérus d'une tierce femme pour porter l’enfant d’un couple qui a des difficultés à procréer ou ne peut pas procréer. Cette méthode est couramment utilisée quand une femme est incapable d'avoir des enfants en raison de trompes de Fallope bloquées ou a un utérus défectueux.
Cette méthode a deux variantes, la première consiste à introduire le sperme du mari dans la mère porteuse, ce qui totalement inacceptable en l'Islam.
Dans la seconde, la fécondation est réalisée in vitro, le sperme et les œufs du couple sont réunis, puis l'embryon est placé dans l'utérus d'une femme qui fait du bénévolat ou qui est payée pour le porter.
Les questions qui se posent alors sont les suivantes : qui est la vraie mère de cet enfant ? Est-ce la mère de celui qui a contribué au partage des gènes ou celle qui a enfanté et a donné naissance à l'enfant ? Cette séparation de la relation entre l’utérus et l'ovaire est un phénomène nouveau et se trouve au centre du débat sur la substitution. Diverses conclusions ont été atteintes, mais quelle est la perspective islamique sur ce sujet ?
Dans le Noble Coran se trouvent de nombreuses références à la notion de la maternité. En voici quelques exemples :
- "… alors qu'elles ne sont nullement leur mères, car ils n'ont pour mères que celles qui les ont enfantés… " [Coran 58:2]
- "Et Nous avons enjoint à l'homme de la bonté envers ses père et mère : sa mère l'a péniblement porté et en a péniblement accouché ; et sa gestation et sevrage durant trente mois ; … " [Coran 46: 15]
"Nous avons commandé à l'homme [la bienfaisance envers] ses père et mère ; sa mère l'a porté [subissant pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans.” Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu'envers tes parents. Vers Moi est la destination." [Coran 31:14]
Dans la langue arabe, le terme qui est utilisé pour les parents est dérivé du verbe "Wilaada" qui signifie donner naissance. "Waalid" est le père et "Waalidah" est la mère. Les deux parents sont "Waalidaan." Nous sommes liés à la fois par les ovaires et par l'utérus à notre mère, les références dans le Coran mettent clairement l'accent sur la relation utérine en disant que nos mères sont celles qui nous donnent naissance. L'utérus se dit "Rahim" ("Arhom" est le pluriel) en arabe et se réfère à une "valeur" fondée sur la famille et le lien de compassion qui les lie. "Rahma" est un autre dérivé, qui signifie compassion.
Allah le Tout-Puissant dit dans le Noble Coran, ce que signifie :
- "Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci sont épouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement." [Coran 4: 1]
- "Si vous détournez, ne risquez-vous pas de semer la corruption sur terre et de rompre vos liens de parenté ? " [Coran 47: 22]
Encore une fois, nous voyons l'importance de la relation utérine et nous comprenons que celle qui donne naissance est la mère de l'enfant. Un enfant né d’un contrat de substitution serait illégitime en droit islamique car le mari n'a pas conclu de contrat de mariage avec la mère porteuse. Même si la mère porteuse était une des femmes de cet homme, cela ne serait pas autorisé car cela impliquerait l'introduction d'un œuf étranger, celui d’une coépouse.
En plus de tout cela, le contrat conclu par l'intermédiaire d’une mère porteuse serait considéré comme Baatil (invalide) puisqu'il s'agit de la «vente» d'une personne libre. Quelques derniers points à considérer sur les maux qui peuvent résulter de ce type de contrat : la réduction de la maternité à un prix, porter atteinte à l'institution du mariage et la vie familiale, création de confusion dans les liens du sang, encouragement des mères de substitution pour revendiquer des droits juridiques sur l'enfant, et interférer avec le Sunan d'Allah dans le processus normal de procréation.
De ce qui précéde nous pouvons conclure que dans toutes les situations et quelles que soient les raisons, il est interdit en Islam d'avoir recours à une mère porteuse.
Puisse Allah nous guider vers la vérité et vers les actions qu’Il agrée. Puisse-t-Il accorder à ceux qui désirent les joies de la paternité et de la maternité Ses bontés.
La paternité est une véritable bénédiction qui mérite la reconnaissance des parents envers Notre Créateur chaque jour.
Et Allah sait mieux.