Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
La Chûrâ est le fait de se concerter avec les gens avisés afin de prendre la meilleure décision. La prescription de la Chûrâ est établie par le Coran et la Sunna. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « […] Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon (d'Allah). Et consulte-les à propos des affaires […] » (Coran 3/159) Al-Hasan a dit : « Allah, exalté soit-Il, savait qu’il (Le Prophète ) n’avait pas besoin d’eux, mais Il voulut en faire une pratique qui perdure après lui. » (Ibn Abî Hâtim) Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Ceux qui répondent à l'appel de leur Seigneur, accomplissent la Salât, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons. » (Coran 42/38)
Le Prophète () dit un jour à Abû Bakr et ‘Umar, qu'Allah soit satisfait d'eux : « Si vous vous accordiez sur une chose à propos de laquelle je vous consulterais, je ne vous contredirais pas. » (Ahmad)
Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Je n’ai jamais vu personne consulter ses compagnons autant que le Prophète () le faisait. » (al-Châfi’î, al-Bayhaqî)
Quant au fait de savoir si la Chûra est obligatoire pour l’émir et si ce dernier est obligé de se soumettre à l’avis de la majorité, les oulémas ont formulé deux avis sur la question : certains estiment que la chûrâ est obligatoire et que l’émir doit s'y soumettre. Ils s’appuient sur les précédents versets et sur le hadith dans lequel Khâlid ibn Ma’d rapporte qu’un homme demanda au Prophète () : « O Messager d’Allah, qu’est-ce donc que la résolution ? » Il répondit : « C’est de consulter les gens avisés puis de suivre leur conseil. » [al-Djasâs, Ahkâm Al-Qur'ân]
La question prête cependant à divergence entre les oulémas. La concertation est sans doute obligatoire dans certains cas et pas dans d’autres. Elle est obligatoire si elle se rapporte à un jugement légal que l'émir ne connaît pas ou une question technique que seules les personnes spécialistes et expérimentées connaissent. Par contre, en ce qui concerne les jugements nécessitant un effort personnel d'interprétation, il s’agit de questions qui requièrent un effort de jugement personnel et l'émir doit opter pour ce qui lui semble le mieux. Toutefois, il lui est permis, dans ce cas, de prendre l’avis des oulémas et des gens avisés.
Et Allah sait mieux.