Des héritiers ignorent si l'argent hérité est licite ou non

23-2-2015 | IslamWeb

Question:

Assalam alaykum,
Une personne a de l'argent à la banque et meurt, et ses héritiers ne savent pas ce qui est licite ou illicite de cet argent que doivent-ils faire ? Notez en plus qu’ils n'ont pas de quoi subvenir à leurs besoins. Qu'Allah vous récompense.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Si les héritiers doutent de la provenance de cet argent, ils ne doivent pas tenir compte de ce doute et l’utiliser. L’imam al-Nawawî a dit : « Celui qui hérite d’une somme d’argent et ignore comment la personne dont il en hérite l’a gagnée, si elle est licite ou illicite, et que rien ne permet de déterminer cela, cette personne a le droit d’utiliser cet argent selon l’unanimité des oulémas [...] » (Al-Madjmû’) Cheikh al-Islâm ibn Taymiyya a dit : « Si l’on ignore l’état d’une chose, alors le principe stipule que ce que l’on ignore n’est pas à prendre en compte tout comme ce qui est inexistant, et en principe, lorsqu’un musulman est en possession de quelque chose, cette chose lui appartient s’il le prétend. Donc, si j’ignore si une somme d’argent que possède un musulman est licite, je dois me baser sur le principe de base, et s’il s’avère que cet argent était en fait volé sans que j’en aie été au courant, je l’ignorais et ce que l’on ignore n’est pas à prendre en compte tout comme ce qui est inexistant. »

Par contre, si l’argent était en dépôt dans une banque donnant des intérêts usuraires et que les héritiers ignorent le montant de ces intérêts, ils peuvent alors demander à la banque quel est le capital de base de ce dépôt, et le surplus représente alors les intérêts qu’il faut dépenser au profit des musulmans en les donnant aux pauvres et aux nécessiteux.
S’il est impossible aux héritiers de savoir quel est le pourcentage d’intérêts de cette somme, ils doivent alors s’efforcer de deviner ce qu’il leur semble être le plus plausible et semble pouvoir couvrir tous les intérêts perçus. L’imam al-Nawawî a dit : « S’il sait qu’une partie de cet argent est illicite, mais doute de la part exacte, il doit alors donner en aumône une estimation de la part illicite. »

Si les héritiers sont pauvres, il leur est alors permis d’utiliser ses intérêts pour combler leurs besoins, puis ils doivent ensuite donner le reste en aumône comme expliqué précédemment.

Et Allah sait mieux.

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