Nombreux divorce et pression de la famille pour un retour auprès de l'ex-mari

1-11-2016 | IslamWeb

Question:

Assalamou alaykoum cheikhUne soeur marocaine de France. Je me suis mariée il y a 12 ans et j'ai eu 4 enfants depuis. Pendant la vie commune avec mon mari à chaque fois où il y avait une dispute il me disait (raki mtalqa mouthaleth - ÑÇßí ãØáÞÉ ãËáË) en dialect marocain et il quittait le foyer et s'absentait de la maison pendant quelques semaines puis revenait avant la fin de la période de viduité. Cette situation s'est produite plusieurs fois (au moins une dizaine de fois) tout au long de ces années de mariage ; ignorant les conséquences de ses paroles et les règles du divorce je pensais que tant qu'il revenait avant la fin de la période de viduité on pouvait reprendre la vie commune comme s'il ne s'était rien passé.Depuis un an et demi et suite à la lecture sur les règles du divorce en islam j'ai expliqué mon cas à un imam marocain en france qui avait étudié à l'université de Médine et après m'avoir entendue moi et mon mari il avait jugé que j'étais divorcée définitivement (baynunah kubra) et qu'il n'était plus possible de revenir à mon mari qu'après que je me marie avec un autre homme un vrai mariage et il nous a dit de régler notre situation devant les autorités en enregistrant le divorce sur les papiers officiels.J'ai donc demandé le divorce civil au tribunal. Mon mari ne voulant pas accepter ce jugement il cherchait à me reprendre par tous les moyens en prétextant des fois qu'il n'avait vraiment pas l'intention de divorcer en prononçant ses formules, des fois en disant qu'il était en état de colère (malgré qu'il était conscient de tout ce qu'il faisait et disait). Dernièrement il a même osé dire que vu qu'il ne faisait pas la prière régulièrement il était considéré mécréant et par conséquent ses divorces ne comptaient pas!!D'autre part ma famille n'arrêtait pas d'exercer une forte pression sur moi pour revenir à mon mari pour le bien des enfants et malgré que j'ai expliqué à plusieurs reprises qu'il m'est devenu illicite de revivre avec lui, ma famille ne voulait rien comprendre et disait que le divorce par la parole n'est plus d'actualité de notre époque et que tant qu'il n'y a pas de divorce sur le papier j'étais pour eux toujours considérée comme mariée.Ces derniers jours mon mari est venu voir mon père avec un groupe de gens pour qu'il revienne à notre maison pour le bien des enfants en disant qu'il a changé, qu'il fait la prière assidûment et qu'il regrette tout ce qui s'est passé dans le passé et qu'il y a des gens (que je ne connais pas) qui lui ont dit qu'il pouvait me reprendre.Mon père et toute ma famille n'arrêtent pas de me faire pression et je suis vraiment perdue et désorientée et je ne supporte plus leur pression.Je suis même prête à accepter qu'il revienne à la maison pour ne plus subir toute cette pression familiale.Veuillez me répondre très rapidement qu'Allah vous récompense.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
 

Nous ne pouvons pas vous donner une fatwa précise concernant cette affaire car conformément à ce que vous avez mentionné dans la question l’autre partie ne reconnait pas tous les faits que vous lui attribuez. Tous ce que nous pouvons vous affirmer pour le moment sont les points suivants :

- Si le mari est pleinement conscient et de son plein gré répudie sa femme pour la troisième fois son divorce est définitif (bâin) et elle ne sera plus licite pour lui tant qu’elle n’aura pas été remariée avec un autre époux -par un mariage légal fondé sur le désir et non sur la volonté de la rendre licite à son premier mari- et que ce dernier la répudie ou meurt après avoir consommé le mariage avec elle et qu’elle termine sa ‘idda.
- L'inscription ou l'enregistrement du divorce n'est pas une condition pour qu’il soit effectif. Car le divorce devient effectif dès sa prononciation même s’il n’a pas été enregistré.
- L’argument avancé par votre mari selon lequel son divorce n’est pas compté parce qu’il n’accomplissait pas la prière au moment où il l’a prononcé est une énorme absurdité de sa part car pour les oulémas qui taxent de mécréance celui qui délaisse la prière, son mariage est à la base nul.


Vu la complexité de votre situation et les pressions qui sont exercée sur vous par votre famille nous vous conseillons si vous résider dans l’un des pays où il n’existe pas de système juridique islamique de vous orienter vers le centre islamique le plus proche et de poser votre question directement aux oulémas qui s’y trouvent.

Et Allah sait mieux.

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