Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce hadith signifie que celui qui aura vécu jusqu’à soixante ans n’aura pas d’excuse pour ne pas s’être repenti et ne pas s’être dirigé vers Allah. Parce que la fin de sa vie est proche. La force de sa jeunesse n’est plus. C’est elle qui l’appelait aux infantilités et à se conformer à ses passions. Al-Munâwî explique dans son livre Fayd Al-Qadîr au cours de l’explication de ce hadith : « Allah lui ôte toute excuse, il ne lui en restera aucune à présenter. C’est comme si l’homme disait : Si je vis jusqu’à tel âge je ferais ce qui m’est demandé. Allah l’a donc excusé autant que possible et ne l’a pas châtié puisqu’Il lui a permis de vivre jusqu’à atteindre l'âge de soixante ans. C'est un âge qui l'approche beaucoup de la fin de sa vie. C’est un âge où l’homme est supposé revenir à Allah, se repentir, attendre la fin de ses jours qui est censé être proche. L’homme devrait donc implorer le pardon divin, obéir à Allah, se diriger vers l’au-delà de tout son être. Disons aussi que cette expression est à prendre au sens figuré. Car Allah n’est pas contraint d’accepter les excuses des hommes, ce sont plutôt eux qui ont à en présenter à leur Seigneur.
Au final, le véritable sens du hadith est qu’Allah n’a laissé à cet homme aucune excuse à laquelle il pourrait s’attacher. C’est à partir de ce principe que le juge ne laisse aucune chance à l’encontre de qui Il prononcera Son jugement. » Fin de citation.
Suite à cette explication, il apparaît clairement que ce hadith ne signifie pas qu’une personne ayant moins de soixante ans a une excuse pour ne pas croire en Allah et Lui désobéir comme bon lui semble -à Allah ne plaise ! Ce n'est sûrement pas le sens de ce hadith.
Pour ce qui est de la question relative à l’excuse par l’ignorance, c’est une question complexe et qui a de nombreuses ramifications. Les savants y ont consacré de longues recherches. Cette fatwa n’est pas le lieu pour les citer. Il suffit au fidèle de savoir que toute personne qui adhère à une autre religion que l’Islam est un mécréant. On doit appliquer le concernant les règles relatives aux non-musulmans en ce monde. Par contre, pour ce qui est de l’au-delà, son sort revient à Allah. C’est Le Juge, Le Juste, Celui qui juge en toute équité et qui ne lèse personne.
Il est obligatoire d’avoir pour foi qu’Allah châtie uniquement les personnes auxquelles sont parvenus les arguments exposant l’obligation de la foi et qui ne disposent plus d’aucune excuse. Il faut aussi croire qu’Allah aime les excuses plus que quiconque comme il est rapporté par Sa’d ibn ‘Ubâda, qu’Allah soit de lui, qui rapporte que le Prophète () a dit : « Personne n’aime plus les excuses qu’Allah. C’est pourquoi Il a envoyé des Prophètes pour annoncer la bonne nouvelle du Paradis et avertir contre l’Enfer. » (Boukhari et Mouslim).
Dans son livre Tarîq Al-Hijratayn, alors qu’il aborde le sujet des différentes catégories de personnes qui devront répondre de leurs actes dans l’au-delà, Ibn Al- Qayyim a dit : « Le Jour de la résurrection, Allah appliquera entre Ses serviteurs Son jugement et Sa justice. Il ne châtiera que ceux qui auront reçu les arguments de la foi à travers les Prophètes. C’est quelque chose d’acquis et qui ne fait aucun doute chez l’ensemble des gens.
Quant à savoir si une personne en particulier a reçu ou non les arguments en faveur de la foi, c’est une chose qui nous ne sommes pas en mesure de savoir puisqu’il n’est pas possible de savoir ce qui se passe entre Allah et Ses serviteurs. Ce qu’il est obligatoire de croire, c’est que toute personne qui adhère à une autre religion que l’Islam est mécréante. Et qu’Allah ne châtie personne avant que ne lui soient parvenus les arguments en faveur de la foi via le Prophète. Ceci de façon générale. Par contre, le cas de chaque personne en particulier doit être renvoyé au savoir d’Allah et à Son jugement. Ces points concernent la récompense et le châtiment de l’au-delà.
Pour ce qui est des règles en vigueur dans ce bas monde, on doit se référer aux faits apparents. Les enfants des mécréants et les fous des nations mécréantes sont soumis en ce monde au même statut que celui auquel sont soumis leurs tuteurs mécréants. Le développement de cette question met fin à la problématique. » Fin de citation de l’auteur relative à notre argumentation.
Celui qui veut en savoir davantage pourra consulter la source en question. Ce que nous venons de citer est suffisant pour répondre à cette question. En traiter les détails complexes n’est lié à aucune œuvre requise par la religion et personne n’est tenu de les connaître.
Et Allah sait mieux.