Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les savants de l’école Malikite divisent le temps de prière en deux temps : le temps préférentiel de la prière (Mukhtâr) (c’est le temps durant lequel la prière doit être accomplie en absence d'excuses valables) et le temps de nécessité (Dharûrî) (temps qui est réservé aux gens qui ont des excuses valables et/ou des contraintes qui les ont empêché de faire la prière en son temps dit « Mukhtâr ».
Il est bien entendu permis d’accomplir la prière librement au début du temps dit Mukhtâr, à son milieu ou à sa fin. En revanche, il n’est pas permis de laisser passer le temps dit « Mukhtâr » et ne faire la prière qu’au temps dit « Darûrî » si on ne dispose pas d’une excuse pour ce faire. Nous résumons ici les propos des savants Malikites concernant ces deux temps selon ce qu’ils ont mentionné dans leurs livres :
Premièrement : la prière du Sobh :
1- Le temps dit « Mukhtâr » de cette prière débute dès la levée de l’aube véridique et sa fin est marquée par la clarté brillante (Isfâr bayyin) qui est marquée par la disparition des étoiles et la vision claire par l'œil des visages des gens. (N.T : L'aube véridique (al-fajrou as-Sâdiq) est la lueur blanche transversale à l’horizon Est, qui apparait fine puis s’élargit et se répand. En précisant « l’aube véridique », on exclut « l’aube trompeuse » (al-fajrou al-kâdhib), qui est une lumière verticale dont l’apparition à l'horizon Est n’indique pas le début du temps de la prière du Sobh).
2- Le temps dit « Dharûrî » de cette prière commence après la clarté brillante (Isfâr bayyin) et se termine au lever du soleil.
Deuxièmement : la prière du Dhohr :
1- Le début du temps dit « Mukhtâr » de cette prière commence au moment où le soleil décline vers le couchant et où l’ombre commence à augmenter et sa fin est marquée par le moment où l’ombre de chaque objet devient égale à la longueur de cet objet plus la longueur de son ombre au point de culmination (le point de culmination étant le moment où le soleil arrive au milieu du ciel et c’est à ce moment que l’ombre d’un objet arrive à longueur minimale de la journée). C’est exactement le moment où l’ombre de l’homme est égale à sa longueur plus la longueur de son ombre à la culmination (la longueur de chaque homme correspond à sept fois la longueur de l’un ses pieds).
2- Le temps dit « Dharûrî » de cette prière débute quand la longueur de l’ombre d’un homme commence à dépasser la longueur de sa taille plus la longueur de son ombre à la culmination et s’étend jusqu’au coucher du soleil.
Troisièmement : la prière du ‘Asr :
1- Le temps dit « Mukhtâr » débute quand l’ombre de chaque chose correspond à sa taille plus la longueur de son ombre à la culmination et s’étend jusqu’à le jaunissement ou pâleur du soleil (Isfirâr).
2- Le temps dit « Dharûrî » commence à l’Isfirâr et se prolonge jusqu’au coucher du soleil.
Quatrièmement : la prière du Maghrib :
1- Le temps dit « Mukhtâr » de cette prière commence après le coucher du soleil, c'est-à-dire après la disparition de la totalité du disque solaire, et se prolonge jusqu’au temps nécessaire pour accomplir la prière après avoir réuni toutes les conditions de purification.
2- Le temps dit « Dharûrî » de cette prière débute après le temps nécessaire pour l’accomplir et se prolonge jusqu’à l’apparition du Fajr (l’aube véridique).
Cinquièmement : la prière du ‘Ishâ’ :
1- Le temps début du temps dit « Mukhtâr » de cette prière est marqué par la disparition de la lueur crépusculaire rouge dite Chafaq et prend fin à la fin du premier tiers de la nuit.
2- Le temps dit « Dharûrî » débute au début du deuxième tiers de la nuit et se prolonge jusqu’à l’apparition du Fajr.
Pour les tenants de l’école Hanbalite, seules les prières du ‘Asr et du ‘Ishâ’ possèdent un temps Mukhtâr et un temps Darûrî. Pour le ‘Asr, le second commence juste après l’Isfirâr (le jaunissement (pâleur) du soleil). Pour le ‘Ishâ’, le temps dit « Dharûrî) débute après le premier tiers de la nuit ou après la moitié de la nuit. Ainsi, qui retarde sans excuse l’accomplissement de la prière jusqu’à son temps dit « Dharûrî alors il a commis un péché. Il aura tout de même accompli sa prière durant l’heure légale. Celui qui dispose d’une excuse n’a commis aucun péché.
Pour les tenants de l’école Shâfi’ite, le temps imparti pour la prière ne se divise pas en deux temps comme précité. Ils permettent d’accomplir la prière du ‘Asr même après l’Isfirâr tout en considérant que cela est réprimandable. Ils affirment qu’il est permis d’accomplir la prière du ‘Ishâ’ après la moitié de la nuit tant que le jour ne s’est pas levé. Cela dit, ils considèrent que le fidèle laisse échapper un grand mérite en la retardant à cette heure.
Nul doute qu’agir en fonction de l’avis des Malikites revient à s’empresser à accomplir la prière au début de son heure légale. C’est ce qu’enjoint la religion et même les tenants des autres écoles. Agir selon leur avis a donc plus de mérite et c’est plus prudent.
Et Allah sait mieux.