Les avis des savants concernant le statut de la prière en groupe et leurs preuves

15-9-2024 | IslamWeb

Question:

Nous souhaiterions de Votre Éminence l’explication des avis des savants concernant le statut de la prière en groupe et est-ce qu’il est obligatoire de la faire à la mosquée ? Et si possible, de mentionner les preuves de chaque partie, accompagnées de la réponse de chacune d’elle sur les arguments des autres, en expliquant l’avis pour lequel vous optez sur cette question. Qu’Allah vous récompense par un bien.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La prière en groupe à la mosquée est un des rites manifestes de l’islam et fait partie des voies de la bonne direction (huda). La prière en groupe recèle des mérites et des utilités pour l’individu et la communauté, ce qui n’échappe à personne. Les textes à ce sujet sont légion.
Ce que nous venons de dire ne fait l’objet d’aucune divergence entre les savants. En revanche, les savants divergent pour statuer sur le caractère obligatoire ou recommandé de la prière en groupe, tout en étant d’accord sur le fait qu’elle est légiférée pour les hommes.
Un ensemble de savants est d’avis que la prière obligatoire en groupe est une sunna fortement recommandée. C’est un avis des Hanafites, celui de l’école Malikite, un des avis émis par les Shâfi’ites et une version rapportée des Hanbalites.
Les Shâfi’ites, selon le plus juste des avis émis par les tenants de leur école, que la prière en groupe est une obligation solidaire (Fard Kifâya : si une partie de la communauté s’en charge, cela dispense les autres, mais si personne ne s’en charge, l’ensemble commet un péché). Cet avis est aussi un de ceux émis par les Malikites.
Pour la plupart des savants Hanafites, celui des tenants de l’école Hanbalite, de l’école Dhahirî, la prière en groupe est une obligation individuelle.
Voici leurs avis extraits de leurs ouvrages de référence :
L’école Hanafite :
Ibn Nujaym – qu’Allah lui fasse miséricorde – dans Al-Bahr Al-Râ’iq Sharh Kanz Al-Daqâ’iq, a dit : « La caractéristique de cette prière, comme le dit l’auteur, est que c’est une sunna fortement recommandée, c'est-à-dire qu’elle est si recommandée que son statut ressemble à ce qui est obligatoire. L’avis le plus juste émis par les savants de notre école est que c’est obligatoire. C’est ce que rapporte l’auteur du livre Al-Badâ’i’ de la plupart des savants de notre école. Lui et d’autres soutiennent que lorsqu’un savant de notre école affirme que c’est une sunna fortement recommandée, cela ne contredit pas les autres savants (indiquant qu’elle est obligatoire) si ce n’est qu’il le formule en des termes différents. En effet, la sunna fortement recommandée a la même valeur que l’obligation, surtout pour ce qui concerne les rites de l’islam. La preuve sur laquelle ils fondent leur avis est que c’est une sunna constamment appliquée sans jamais être délaissée tout en réprimandant celui qui la délaisse sans excuse. » Fin de citation.

L’école Malikite :
Khalîl – qu’Allah lui fasse miséricorde – dit dans son Mukhtasar : « La prière obligatoire en groupe autre que la prière du vendredi est une sunna. » Fin de citation.
Dans le livre Mawâhib Al-Jalîl Fî Sharh Mukhtasar Khalîl, il est dit : « Le statut de la prière en groupe : c’est une sunna. C’est l’avis de la plupart des Cheikhs. La plupart d’entre eux affirment : c’est une sunna fortement recommandée. Al-Mâzirî rapporte de certains des tenants de notre école que c’est une obligation solidaire (Fard Kifâya). Il dit dans Al-Talqîn : elle est recommandée et ses mérites sont fortement avérés. Dans Al-‘ârida, il dit : elle est recommandée et on doit inciter les gens à la faire en groupe. Ibn Rushd a concilié entre les différents avis en disant : C’est une obligation solidaire de façon générale, une sunna pour chaque mosquée, un mérite pour le fidèle particulièrement. » Fin de citation.

L’école Shâfi’ite :
Al-Shirbînî – qu’Allah lui fasse miséricorde – dit dans Mughnî Al-Muhtâj : « En dehors de la prière du vendredi, la prière en groupe concernant les prières obligatoires est une sunna fortement recommandée… certains avancent que c’est une obligation solidaire (Fard Kifâya) pour les hommes…
Me concernant [c’est l’imam Al-Nawawî qui s’exprime ici] je dis : Le plus juste des avis ayant été énoncé est que c’est une obligation solidaire (Fard Kifâya) pour les hommes de condition libre se trouvant sur leur lieu de résidence… certains affirment que c’est une obligation individuelle lorsque les conditions requises sont réunies mais qu’elle n’est pas une condition de validité de la prière. » Fin de citation en résumé.
L’école Hanbalite :
Al-Mardâwî -qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans Al-Insâf : « La prière en groupe est une obligation pour les hommes pour ce qui est des prières obligatoires, mais elle n’est pas une condition de validité de la prière. Cet avis est celui de l’école Hanbalite. Point de doute sur ce point. C’est l’avis adopté par la majorité des savants de notre école (Hanbalite). Nombre d’entre eux sont catégoriques sur ce point et c’est ce qui a été énoncé…
Il dit aussi : La prière en groupe est une sunna. Certains avancent qu’elle est une obligation solidaire (Fard Kifâya) … Selon lui, la prière en groupe est une condition de validité de la prière… Son avis sur question est étrange ; ce qui n’a pas empêché Ibn Abi Moussa tout comme Ibn ‘Aqîl et Cheikh Taqî al-Dîn d’opter pour cet avis.
Pour ces derniers si le fidèle prie seul sans excuse, sa prière n’est pas valide. » Fin de citation.
Les preuves de ceux qui sont d’avis que la prière en groupe est une obligation individuelle : Des preuves tirées du Coran. Parmi ces preuves, ce verset :
« … et inclinez-vous humblement avec les musulmans. » (2/43).
Dans Al-Badâ’i’, Al-Kâsânî – qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit : « Pour ce qui est de la preuve tirée du Coran, ce verset : « et inclinez-vous humblement avec les musulmans. » (2/43). Allah intime l’ordre de s’incliner avec les fidèles qui le font et ceci peut se faire en s’associant à eux quand ils sont en position inclinée. C’est donc un ordre d’accomplir la prière en groupe, et un ordre absolu comme celui-ci indique que c’est une obligation. » Fin de citation.
Autre verset : « Lorsque tu t’apprêtes à diriger la prière en commun, qu’un groupe de combattants, en armes, se place derrière toi. » (Coran4/102).
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Nous avons pour argument ce verset : « Lorsque tu t’apprêtes à diriger la prière en commun, qu’un groupe de combattants, en armes, se place derrière toi. » (Coran4/102).  Et si la prière en groupe n’était pas obligatoire, il aurait accordé une dérogation en cas de peur, mais Il n’a pas permis que soient négligées les obligations de la prière de façon à ce qu’elles puissent être accomplie en groupe. » Fin de citation.
L’argument le plus célèbre de la sunna sur lequel ils ont pu se référer est ce hadith : « D’après Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : « J’ai songé donner l’ordre que du bois me soit apporté, puis que l’appel à la prière soit lancé, et désigner un homme pour diriger la prière à ma place afin d’aller brûler avec leurs occupants les maisons de ceux qui n’assistent pas à la prière en commun. » Rapporté par Boukhari.
Al-Kâsânî – qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit dans Al-Badâ’î’ : « Une telle menace ne peut être attribuée qu’au délaissement d’un acte obligatoire. » Fin de citation.
D’après Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) : « Un aveugle se présenta au Prophète () et lui dit : « Messager d’Allah ! Je n’ai personne pour me conduire à la mosquée », avant de lui demander la permission de prier chez lui. Le Prophète () accéda à sa requête, mais lorsque l’homme se fut éloigné, il le rappela et lui demanda : « Entends-tu l’appel à la prière ? » L’homme répondit par l’affirmative. « Alors réponds-y », lui ordonna-t-il. Rapporté par Mouslim.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma – qu’Allah lui fasse miséricorde - dit : « S’il n’a pas accordé de dérogation à un aveugle qui n’avait personne pour le conduire à la mosquée, alors il n’y en a d’autant moins pour une personne saine. » Fin de citation.
Pour la majorité des savants qui sont d’avis que la prière en groupe n’est pas une obligation individuelle, l’un des arguments les plus forts auquel ils se réfèrent est le hadith rapporté par Mouslim, selon Ibn Omar, le Messager d’Allah () a dit : « La prière en commun est vingt-sept fois supérieure à celle que vous accomplissez individuellement. »
Al-Shâfi’i – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans son livre Al-Umm : « Je préfère que personne ne délaisse la prière en groupe, même s’il la prie avec ses femmes, son domestique, sa mère ou ses enfants chez lui.
Ce qui m’empêche d’affirmer qu’il n’est pas permis à un homme de prier seul alors qu’il peut la faire en groupe, est le fait que le Prophète () a dit que la prière en groupe a plus de mérite que celle accomplie individuellement, et il n’a pas dit que l’accomplir seul est insuffisant pour la valider. Aussi, nous avons su que certains hommes qui se trouvaient avec lui ont loupé une prière en groupe et l’ont ensuite accompli chacun individuellement alors qu’ils pouvaient la faire ensemble, tout cela, le Prophète () en avait connaissance. Et aussi, des fidèles avaient loupé la prière en groupe et, une fois arrivés à la mosquée, chacun la pria de son côté, alors qu’ils pouvaient la faire ensemble à la mosquée. » Fin de citation.
Le cadi Abd Al-Wahhâb Al-Baghdâdî le Malikite – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans son livre Al-Ishrâf ‘Ala Nukat Masâ’il Al-Khilâf : « Il a statué que la prière en groupe avait un grand mérite. Et il a cité conjointement la prière en groupe et celle accomplie seul puisqu’on ne peut dire qu’une chose a plus de mérite qu’une autre que si elles ont un élément en commun et accorder à l’une d’elles une distinction par rapport à l’autre. De ce fait, il n’est pas possible d’affirmer que la prière en groupe est obligatoire. » Fin de citation.
Al-Qortobî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans Al-Mufhim Lima Ashkala Min Talkhîs Mouslim : « La plupart des savants sont d’avis que c’est une sunna fortement recommandée comme nous l’avons indiqué en mentionnant le hadith : « La prière en commun est vingt-sept fois supérieure à celle que vous accomplissez individuellement. » et il en ressort que la prière accomplie individuellement est valide et que la faire en groupe est plus méritoire. » Fin de citation.
Il dit aussi : « Et il n’est pas possible d’argumenter par le fait qu’en langue arabe, le superlatif utilisé dans le hadith (Afdal sur la forme Af’al) peut affirmer une caractéristique d’un point de vue et l’infirmer d’un autre, et qu’en l’occurrence, ce serait le cas ici. Nous affirmons qu’un tel argument ne peut être valable uniquement si le superlatif n’est pas lié à une entité, comme c’est le cas dans ce verset : « Béni soit Allah, le meilleur Créateur. » » Fin de citation.
Les savants qui sont d’avis que la prière en groupe est obligatoire ont répondu à ce hadith en disant que la supériorité du mérite de la prière en groupe sur celle accomplie seul ne prouve en rien que la prière en groupe n’est pas obligatoire, mais uniquement que celle accomplie seul est valide.
Dans le livre Sharh Muntaha Al-Irâdât d’Ibn Najjâr, il est dit : « Les textes indiquant que la prière en groupe est mieux récompensée que celle accomplie seul prouvent uniquement que la prière est valide dans les deux cas et rien d’autre. En effet, la raison pour laquelle la récompense est plus importante peut être due au fait qu’elle est une sunna comme au fait qu’elle soit obligatoire. » Fin de citation.
Les savants qui ne sont pas d’avis que la prière en groupe est obligatoire ont répondu aux arguments de leurs antagonistes de plusieurs façons. Et notamment, concernant ce verset : « Lorsque tu t’apprêtes à diriger la prière en commun, qu’un groupe de combattants, en armes, se place derrière toi. » (Coran4/102).  
Al-Mawârdî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Pour ce qui est de notre réponse à ceux qui s’appuient sur ce verset : « Lorsque tu t’apprêtes à diriger la prière en commun, qu’un groupe de combattants, en armes, se place derrière toi. » (Coran4/102).  Nous disons que ce qui est voulu ici est d’enseigner la prière de la peur et ses modalités lorsqu’on rencontre l’ennemi, parce que cela est plus à même de les protéger. En effet, s’ils priaient seuls, chacun serait préoccupé par son propre cas et ne se sentirait pas à l’abri d’une attaque ennemie à la moindre occasion étant donné que chacun serait occupé. Et s’Il avait ordonné aux combattants de prier tous ensemble, cela aurait conduit à ce que l’ennemi prenne le dessus sur eux. Il a donc ordonné à son Prophète () de séparer les fidèles en deux groupes de sorte qu’un accomplisse la prière pendant que l’autre le surveille. Ce verset ne constitue donc pas une preuve de l’obligation de la prière en groupe. » Fin de citation.
Au sujet du hadith : « J’ai songé donner l’ordre que du bois me soit apporté, puis que l’appel à la prière soit lancé, et désigner un homme pour diriger la prière à ma place afin d’aller brûler avec leurs occupants les maisons de ceux qui n’assistent pas à la prière en commun. » 
Al-Mawârdî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Quant à notre réponse à ceux qui prennent pour argument le hadith : « et désigner un homme pour diriger la prière à ma place afin d’aller brûler avec leurs occupants les maisons de ceux qui n’assistent pas à la prière en commun. » La raison pour laquelle il souhaitait brûler leurs maisons est leur hypocrisie, non pas parce qu’ils se sont absentés de la prière en groupe. Si ce n'est qu’il s’est appuyé sur leur absence à la prière en groupe pour prouver leur hypocrisie. » Fin de citation.
Au sujet du hadith de l’aveugle, Al-Mâzirî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans Sharh Al-Talqîn : « Certains ont répondu à cet argument en indiquant qu’il y avait un non-dit dans la phrase qui doit donc être comprise ainsi : je ne trouve aucune excuse qui puisse permettre de dire que la prière que tu effectues seul n’est pas défectueuse. Et il est possible que cela se déroulât au début de l’islam et que les musulmans avaient besoin de se soutenir et de se retrouver en nombre. » Fin de citation.
Dans son ouvrage Sharh Sahih Mouslim, Al-Nawawi – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « La teneur de ce hadith est une preuve pour ceux qui soutiennent que la prière en groupe est obligatoire. Mais la majorité des savants soutiennent que l’aveugle a demandé s’il avait une dérogation pour prier seul chez lui et obtenir le même mérite que ceux qui prient en groupe en raison de l’excuse qu’il a avancé. Et d’autres ont dit que non. Et cet avis est appuyé par le fait qu’assister à la prière en groupe n’est pas obligatoire si on a une excuse, et ce point est l’objet du consensus des musulmans. La preuve à ce sujet est tirée de la sunna, le hadith de ‘Atbân ibn Malik cité après. » Fin de citation.
Quant au fait que le Prophète () lui ait d’abord donné l’autorisation de ne pas prier en groupe avant de revenir sur ses propos et lui dire, du fait qu’il entend l’appel à la prière : « Alors réponds-y », il est possible que ce soit dû au fait qu’il ait reçu une révélation à ce moment. Il est aussi possible qu’il ait changé d’avis après son effort de réflexion pour rendre un jugement, si on soutient l’avis indiquant qu’il peut le faire. Et l’avis de la majorité des savants est qu’il peut le faire. Il est aussi possible qu’il lui ait permis de prier chez lui dans un premier temps en voulant signifier qu’il n’est pas obligatoire d’assister à la prière en groupe parce qu’il a une excuse, ou alors parce que cette obligation solidaire était assumée au vu de la présence d’autres fidèles, ou alors, pour ces deux raisons à la foi. Il l’a ensuite incité à faire ce qu’il y a de mieux en lui disant que ce qui lui assurerait une plus grande récompense serait d’assister à la prière en groupe, raison pour laquelle il conclut en disant que s’il entend l’appel à la prière, il devrait y répondre. Et Allah sait mieux que quiconque ce qu’il en est ? » Fin de citation.
Al-Zayla’î dans Nasb Al-Râya a dit : « Al-Bayhaqî a dit : le sens de ses propos est : je ne te trouve pas de dérogation pour obtenir le mérite de la prière en groupe si tu n’y assistes pas. Le sens voulu n’est pas d’imposer à l’aveugle la prière en groupe alors qu’il en a accordé la dérogation à ‘Atbân ibn Mâlik. » » Fin de citation.
Ibn Daqîq Al-‘Îd emprunte une autre voie pour affirmer que la prière en groupe à la mosquée n’est pas obligatoire. Il s’appuie sur le hadith suivant : « Que celui qui a mangé de l’ail ou de l’oignon s’éloigne de nous (ou de notre mosquée) et qu’il reste chez lui. »
Et il dit : cela implique que la prière en groupe à la mosquée n’est pas une obligation individuelle. Pour en établir le statut, nous disons : manger ces aliments est permis comme nous l’avons dit. Or, cela implique de ne pas prier à la mosquée après les avoir mangés. Or, si un fait permis implique un autre fait, ce dernier est permis également. Ainsi, ne pas prier en groupe est permis pour celui qui a mangé ces aliments. Et ceci s’oppose au fait que ce soit obligatoire le concernant. » Fin de citation.
La plupart des savants qui sont d’avis que la prière en groupe est obligatoire n’obligent pas à la faire à la mosquée, mais considèrent qu’il est recommandé de la faire en cet endroit.
Dans le livre Al-Nahr Al-Fâ’iq Sharh Kanz Al-Daqâ’iq, il est dit : « Il n’y a pas de différence que la prière soit faite à la mosquée ou ailleurs, même s’il prie avec sa femme chez lui, il obtient le mérite de la prière en groupe. » Fin de citation.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma – qu’Allah lui fasse miséricorde - dit : « Il est permis de la faire à la maison ou dans un endroit désert. Mais il y a une autre version attribuée à notre école : il serait obligatoire d’y assister à la mosquée. » Fin de citation.
Al-Mardâwî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans Al-Insâf : « L’avis le plus juste attribué à notre école (Hanbalite) est que faire la prière en groupe à la mosquée est une sunna… il est aussi rapporté qu’il est obligatoire de la faire à la mosquée pour quiconque habite proche de celle-ci… D’autres soutiennent : la prière qui n’est pas accomplie à la mosquée n’est pas valide si le fidèle a la capacité de la faire là-bas. Quant à moi, je dis que cet avis est improbable. » Fin de citation en résumé.
Pour Ibn Hazm, il est obligatoire à chaque fidèle d’accomplir la prière en groupe à la mosquée.
Dans Al-Muhalla, il dit : « La prière obligatoire d’un fidèle (homme) – qui entend l’appel à la prière – n’est suffisante pour être validée que s’il la prie à la mosquée avec l’imam. S’il la délaisse volontairement sans excuse, sa prière est invalide. » Fin de citation.
Après avoir mentionné tous ces propos des savants, il apparait clairement que la divergence sur cette question est bien marquée. Selon nous, l’avis le plus juste de ces avis est que la prière en groupe – sans poser comme condition de la faire à la mosquée – est obligatoire pour les hommes, et il n’est pas permis de la délaisser sans excuse. Ceci en raison des textes de la religion accordant une importance particulière à la prière en groupe et à la condamnation de quiconque la délaisse. Ceci, parce que l’avis soutenant que la prière en groupe est obligatoire et non une condition de validité est plus prudent et plus à même de concilier entre les preuves juridiques.
Avec ceci, nous signalons que veiller à accomplir assidûment la prière en groupe à la mosquée – même si la faire à la mosquée n’est pas une obligation comme nous l’avons dit – est fortement recommandé et requis par la religion. Il ne convient pas de faire preuve de négligence à ce sujet. C’est un des plus grands moyens de se tenir aux préceptes de la religion et de la vertu. Et de nombreuses sagesses pour lesquelles la prière en groupe a été instituée ne se réalisent que si elle est faite à la mosquée. Et qui ne se rend pas à la mosquée pour y accomplir la prière en groupe sans excuse alors il s’est privé d’un grand bien. Il a été rapporté du Prophète () des paroles incitant à faire la prière à la mosquée qui, ceci étant, ne permettent pas à quiconque aspire à la récompense promise par Allah à ceux qui prient à la moquée, de la délaisser par paresse ou négligence.
Parmi ces paroles, les hadiths suivants :
« Voulez-vous que je vous indique certaines œuvres par lesquelles Allah efface vos péchés et vous élève en degrés ? » « Oui, Messager d’Allah ! » Répondirent les compagnons. Il dit : « Accomplir soigneusement les ablutions malgré les désagréments, multiplier les pas vers la mosquée et y attendre la prière suivante : voilà la meilleure manière de lutter pour la cause d’Allah. » Rapporté par Mouslim.
« L’homme qui est le mieux récompensé pour sa prière est celui qui marche le plus longtemps pour se rendre à la mosquée, puis chacun en fonction de la distance qui l’en sépare. Par ailleurs, celui qui attend dans la mosquée jusqu’à accomplir la prière de la nuit avec l’imam est mieux récompensé que celui qui prie seul, puis va dormir. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Et Allah sait mieux.

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