Comment se comporter avec son propre frère qui nuit à ses parents ?

31-10-2024 | IslamWeb

Question:

Je suis un jeune homme de 21 ans. J’ai un frère plus âgé, il a 24 ans. Il se comporte mal avec mes parents. Il leur tient des propos inconvenants, ne les écoute pas respectueusement, il parle quand eux sont en train de parler et ne garde pas le silence.
Sa façon de parler est provocatrice. Il agace mon père et ma mère. Quant à moi, il m’énerve et je sens qu’à n’importe quel moment je peux lui tomber dessus et le frapper. Je ne sais pas quoi faire.
Dois-je le frapper ou le délaisser ?
Qu’Allah vous bénisse.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Le droit des parents sur leurs enfants est immense. Faire preuve de bonté à leur égard est l’une des obligations les plus avérées, un des meilleurs actes d’obéissance. Leur désobéir est un des plus grands péchés.
Il fait partie de la bonté envers les parents de s’adresser à eux selon la bienséance, avec douceur et humilité.
Allah dit : « [...] mais adresse-leur des paroles délicates. » (Coran 17/23). Dans l’exégèse de ce verset, Al-Qortobî, qu’Allah lui fasse miséricorde, dit : « Soit, des paroles douces et agréables, comme : cher père, chère mère ou autre, sans les appeler par leur prénom ou leur surnom. ‘Atâ rapporte que Ibn Al-Bidâh Al-Tujîbî demanda à Said ibn Al-Musayyab : j’ai pris connaissance de tout ce qui concerne la bonté envers les parents dans le Coran, sauf ce verset : « mais adresse-leur des paroles délicates. » Qu’est-ce que cela signifie ? Ibn Al-Musayyab lui dit : les mêmes paroles qu’un serviteur dit à un maitre dur et grincheux… en raison de ce verset, il convient à un homme de faire preuve d’humilité envers ses parents, dans ses propos, son attitude et son regard. » Fin de citation en résumé.
Si votre frère cause du tort à vos parents et leur nuit par son mauvais comportement et ses propos, vous devez lui interdire de commettre cet acte blâmable et lui ordonner d’adopter un bon comportement, lui rappeler le droit de ses parents à son égard. Mais vous n’avez pas le droit de le punir en le frappant puisque vous n’avez pas d’autorité pour ce faire.
Et si vous lui interdisez de commettre ce mal et qu’il ne s’y plie pas, alors vous avez le droit de le délaisser si vous considérez que cela peut être utile pour le dissuader d’agir ainsi. Mais si cela ne fait qu’accroitre son mauvais comportement, alors cela n’est pas permis.
Comme cela est mentionné dans le Majmû’ Al-Fatâwa, Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Si délaisser une personne conduit à un bien ou permet de repousser un mal, alors il est permis d’agir ainsi. Mais si le mal qui en résulte est supérieur au mal du péché initial, alors il n’est pas permis de le faire. » Fin de citation.
Sachez également qu’il convient d’ouvrir son cœur aux fidèles qui commettent des péchés en faisant preuve de miséricorde et de compassion à leur égard. Nourrir l’espoir qu’ils soient guidés et se repentent. Et ceci ne s’oppose pas au fait de proscrire le mal et détester le péché. En effet, on ne déteste pas un pécheur en soi, mais pour le péché qu’il a commis.
Dans son livre Tarîq Al-Hijratayn, Ibn Al-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit au sujet des fidèles qui commettent des péchés : « Il faut leur trouver des excuses et avoir le cœur suffisamment large pour leur faire miséricorde, tout en appliquant les règles de la religion les concernant. C’est d’ailleurs par miséricorde à leur égard qu’on applique les règles de la religion les concernant, pas par dureté ou méchanceté. » Fin de citation.
Le principe de base qui régit la notion de proscription du mal est d’agir avec douceur, sans violence. D’après Aisha, qu’Allah l’agrée, le Prophète () a dit : « Allah est clément et Il aime la clémence. Il donne à celui qui fait preuve de clémence ce qu’Il ne donne pas à celui qui montre de la dureté ou toute autre qualité. » Rapporté par Mouslim.
Dans son épître Al-‘Amr Bi Al-Ma’rûf Wa Al-Nahî ‘An Al-Munkar, Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya a dit : « Dans une citation attribuée à un prédécesseur, et qui a aussi été attribuée au Prophète () comme l‘a rapporté le cadi Abu Ya’la dans Al-Mu’tamad : ‘’ Personne ne doit prescrire le bien et proscrire le mal, sauf un homme qui a une parfaite connaissance de ce qu’il prescrit, une parfaite connaissance de ce qu’il proscrit, fait preuve de clémence dans ce qu’il prescrit, fait preuve de clémence dans ce qu’il proscrit, fait preuve d’indulgence dans ce qu’il prescrit, fait preuve d’indulgence dans ce qu’il proscrit. » Fin de citation.
Adressez un conseil sincère à votre frère et invoquez Allah pour qu’Il accepte son repentir et le guide vers le meilleur des comportements.
Et Allah sait mieux.

www.islamweb.net