Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce que vous avez mentionné ne constitue pas une question explicite. Il est toutefois possible que vous cherchiez à connaître le jugement relatif au fait qu’une femme demande à son mari de divorcer de sa coépouse. Si telle est bien votre interrogation, alors sachez que cet acte est interdit.
Le Prophète () a formellement proscrit à une femme de solliciter la répudiation de sa coépouse dans le but d’accaparer seule l’attention et la compagnie de son mari. En effet, dans le Sahîh d’al-Bukhârî, selon Abû Hurayra (qu’Allah l’agrée), le Prophète (
) a dit :
« Il n’est pas permis à une femme de demander à son mari de divorcer de sa sœur (coépouse), dans le but de faire vider son plat, car elle n’obtiendra que ce qui lui a été destiné. »
Si, en revanche, votre question concerne la validité d’un divorce prononcé par un mari sous la pression de sa seconde épouse, alors sachez que ce divorce est effectif tant qu’il a été émis de manière consciente et volontaire. Toutefois, s’il a été contraint par une force reconnue par la jurisprudence islamique, alors le divorce ne saurait être valide.
La contrainte légale s’établit lorsqu’il existe une forte probabilité de subir un préjudice grave, tel que le meurtre, des coups violents ou tout autre tort similaire. L’imam al-Mardâwî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a précisé dans Al-Insâf fî Ma‘rifat ar-Râjih min al-Khilâf que trois conditions doivent être réunies pour que la contrainte soit reconnue :
1- Que l’auteur de la menace soit en position de force ou d’autorité, comme un agresseur ou tout autre individu dominateur.
2- Que la menace soit jugée crédible, c’est-à-dire qu’il y ait une forte probabilité qu’elle soit mise à exécution, et que la personne contrainte soit dans l’impossibilité de fuir, de se cacher ou de se défendre.
3- Que la menace implique un tort grave, tel que le meurtre, de lourdes violences, un emprisonnement sévère, des chaînes prolongées ou la confiscation de biens importants.
Fin de citation.
Ce type de situation requiert l’avis d’une instance de justice religieuse, si elle est disponible, ou à défaut, le recours à des savants qualifiés et dignes de confiance, notamment dans les centres islamiques.
Enfin, il convient de rappeler que le divorce n’est pas, en soi, un mal absolu. Il peut parfois être la solution la plus sage. Allah, exalté soit-Il, dit :
« Et s’ils se séparent, Allah accordera à chacun d’eux de Sa largesse. » (Coran 4/130)
L’imam al-Qurtubî a commenté ce verset en ces termes :
« Autrement dit, s’ils ne parviennent pas à se réconcilier et se séparent, qu’ils conservent une bonne opinion d’Allah, car Il peut accorder à l’homme une épouse qui réjouira son cœur, et à la femme un mari qui lui apportera l’aisance. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.