Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Parmi les conditions de validité de la vente figure le fait que la marchandise soit connue dans sa quantité et dans ses caractéristiques.
Al-Kâsânî écrit dans Badâ’i‘ as-Sanâ’i‘ en exposant les conditions de validité de la vente :
« [Parmi elles] figure que la marchandise soit connue et que le prix le soit également, d’une connaissance qui empêche toute contestation. Si l’un d’eux est inconnu d’une ignorance conduisant à une dispute, la vente est invalide. » Fin de citation.
Dans son commentaire de Moukhtasar Khalîl, al-Kharachî (de l’école malikite) dit, à propos des éléments qui rendent la vente invalide :
« L’ignorance de la mesure de la marchandise ou de son prix. » Fin de citation.
Il précise :
« Cela signifie que l’on doit connaître sa mesure, sa quantité, sa nature et ses caractéristiques. »
En d’autres termes, la validité de la vente exige que l’acheteur connaisse la quantité, la mesure, la nature et les caractéristiques de la marchandise.
Ainsi, l’acheteur doit connaître le poids de la marchandise vendue au poids, soit de manière exacte, soit de manière estimée, comme dans le cas d’une vente au jugé (al-jizâf), qui consiste à estimer la quantité sans la peser, ni la mesurer, et qui obéit à des conditions connues.
Il est permis d’acheter une marchandise à un prix global, sans qu’il soit nécessaire de connaître son prix unitaire (par kilogramme, par exemple).
Dans l’Encyclopédie juridique koweïtienne, on lit :
« As-soubra désigne un tas rassemblé de denrées alimentaires ou autres. Lorsque la quantité de ce tas est inconnue mais qu’il est visible, il peut être vendu soit pour un prix global, soit sur la base d’un prix unitaire, comme lorsqu’on dit : “Chaque sâ‘ (mesure) coûte tant.”
Pour le premier cas (prix global), Ibn Qudâma a dit : nous ne connaissons pas de divergence sur sa validité, à condition que les parties soient homogènes. » Fin de citation.
Quant à votre question : « Est-il suffisant de voir la marchandise lors de l’achat ? » — si l’on entend par là que, pour un produit vendu au poids ou à la mesure, sa simple visualisation suffit sans connaître son poids ou sa mesure, alors la réponse est : en principe, non.
Il faut connaître la quantité de la marchandise, soit par pesée, soit par mesure, soit par estimation au jugé (al-jizâf) selon ses conditions.
Et Allah sait mieux.