L'interdiction d'élever la voix et de se disputer dans la mosquée

31-8-2025 | IslamWeb

Question:

Dans notre mosquée, il n'y a pas d'imam attitré. Les gens se sont donc mis d'accord pour qu'une personne spécifique dirige la prière, mais celle-ci est souvent absente. Ils m'ont alors proposé de les diriger, étant celui qui récite le mieux le Coran et l'ayant mémorisé. (J'avais alors seize ans ; j'ai refusé pendant une année entière, puis j'ai accepté). Ainsi, chaque fois que cet homme était absent, les gens me mettaient en avant, jusqu'à ce qu'il soit connu de tous que je le remplaçais en son absence. Je suis dans cette situation depuis plus d'un an.
Cependant, un jeune homme de mauvais caractère, connu parmi les gens pour son ignorance, a commencé à faire l'appel à la prière (adhan) puis l'appel à se lever pour la prière (iqama), et il se précipitait alors que j'étais en train d'accomplir une prière surérogatoire (sunna) à l'arrière, afin de diriger les gens pendant que j'étais occupé par ma prière. Je ne me suis jamais opposé à lui ni à quiconque à ce sujet.
Mais hier, je suis entré dans la mosquée et n'y ai trouvé que ce jeune homme et quelques garçons (ceux qui font habituellement l'adhan et l'iqama). Je leur ai dit : « Faites l'iqama », et il l'a entendu. Ils lui ont alors dit : « Fais l'iqama, pour qu'Ahmed nous dirige dans la prière ». Il savait donc que je voulais diriger la prière, que les personnes présentes le demandaient, sans parler des absents, et de plus, c'est moi qui avais ordonné de faire l'iqama. Je me suis tenu derrière lui pendant qu'il faisait l'iqama, et voilà qu'il s'est avancé pour prier comme si je n'existais pas.
J'ai patienté jusqu'à ce que nous ayons terminé, puis je lui ai dit que ce qu'il avait fait était un manque de respect. Nos voix se sont élevées, la sienne et la mienne, devant les personnes présentes. Ai-je commis un péché en cela ? Et ai-je le droit de le réprimander ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :


L'imamat est une fonction d'une grande importance, et il n'est pas permis à celui qui n'en est pas digne de s'avancer pour la remplir. Abou Dawoud, At-Tirmidhi et d'autres ont rapporté d'après Abou Hourayra que le Messager d'Allah () a dit : « L'imam est un garant et le muezzin est un dépositaire. Ô Allah, guide les imams et pardonne aux muezzins. »
Il est mentionné dans At-Tanwir sharh al-Jami' as-Saghir : « Le sens de la garantie ici est la préservation et la diligence, et non la garantie de dédommagement ; car il préserve la prière des gens sous sa responsabilité, et la validité de leur prière est liée à la validité de la sienne. Il se porte donc garant pour eux de sa validité. »
Si les fidèles de la mosquée vous ont accepté comme imam en l'absence de l'imam attitré, et que l'organisation de la prière en groupe s'est établie ainsi, alors vous avez plus le droit de diriger la prière que quiconque tant que vous êtes un bon lecteur, que vous maîtrisez la direction de la prière et que vous en connaissez la jurisprudence. Personne n'a le droit de vous précéder tant que vous êtes présent.
Il est dit dans Lawami' ad-Durar fi Hatk Astar al-Mukhtasar, un ouvrage de l'école malikite : « L'imam attitré (ratib) est celui qui est désigné par le souverain ou son représentant, ou par le fondateur d'un waqf, ou celui sur qui les habitants d'un quartier se sont mis d'accord dans une mosquée ou un lieu où l'on a l'habitude de prier en groupe, même si ce n'est pas une mosquée. Que ce soit pour toutes les prières ou seulement pour certaines. »
Expliquez donc cela à celui qui veut s'avancer pour l'imamat en votre présence, mais faites-le avec sagesse et de bonnes paroles, en soulignant la grande importance de l'imamat et en clarifiant qui y a la priorité. Il n'y a pas de mal à solliciter l'aide des fidèles de la mosquée pour cela, afin que les cœurs s'apaisent et que les disputes cessent.
Quant au fait d'élever la voix et de se disputer dans la mosquée, cela est interdit par la loi islamique, comme le mentionne le hadith rapporté par Mouslim où le Prophète () a dit : « Que se placent derrière moi ceux d'entre vous qui sont doués de maturité et de raison, puis ceux qui viennent après eux – il le répéta trois fois. Et méfiez-vous des clameurs des marchés (hayashat al-aswaq). »
Dans le Musannaf d'Ibn Abi Shaybah, il est rapporté d'après Ibn 'Umar que 'Umar a interdit le vacarme dans la mosquée et a dit : « Dans notre mosquée-ci, on n'élève pas la voix. »
An-Nawawi a dit dans son commentaire du Sahih Mouslim : « Les clameurs des marchés (hayashat al-aswaq) : ce sont leurs agitations, leurs disputes, leurs querelles, l'élévation des voix, le vacarme et les troubles qui s'y trouvent. »
Et il a dit dans Al-Majmu' : « Il est détestable de se disputer et d'élever la voix dans la mosquée. »
Nous espérons que vous n'aurez pas commis de péché en cela, tant que votre intention n'était pas de le faire et que votre but était de désapprouver le fait que quelqu'un qui n'en est pas digne se soit avancé pour l'imamat.


Et Allah sait mieux.
 

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