Le jugement concernant l’achat par l’entreprise au nom des clients et le prélèvement d’une commission

9-9-2025 | IslamWeb

Question:

Il existe une entreprise qui se présente sous forme de plateforme électronique destinée à l’exposition et à la vente de produits alimentaires, tels que les légumes. Le rôle de cette entreprise est de fournir un service d’agence d’achat au nom de l’acheteur, par l’intermédiaire de son équipe d’achats.
L’opération se fait auprès de vendeurs partenaires contractés avec l’entreprise, moyennant une commission, calculée en pourcentage du prix total du produit acheté. L’entreprise paie comptant le vendeur, puis celui-ci expédie le produit à l’acheteur.
L’entreprise prélève une commission de l’acheteur pour chaque opération qu’elle effectue en son nom, cette commission représentant un pourcentage du prix total du produit qu’elle a acheté pour lui. L’acheteur rembourse ensuite à l’entreprise le prix du produit en plusieurs échéances convenues, de sorte que le montant total équivaut exactement à celui payé par l’entreprise au vendeur.
Il n’y a pas de pénalités de retard en cas de non-paiement des échéances. Toutefois, pour protéger ses droits, l’entreprise peut suspendre le compte de l’acheteur ou porter l’affaire en justice en cas de non-paiement.
Il convient de préciser que la plateforme est entièrement électronique, et que toutes les transactions (achat et vente) s’effectuent en ligne. Un relevé électronique est généré pour chaque opération, et chaque partie (l’acheteur, l’entreprise, le vendeur) reçoit une copie conforme, qu’il s’agisse du montant payé par l’entreprise au vendeur, de la commission prélevée par l’entreprise sur le vendeur, ou de celle prélevée sur l’acheteur, afin de garantir la transparence et la clarté des opérations.
La question est donc la suivante : la commission prélevée sur le vendeur est-elle licite ? La commission prélevée sur l’acheteur est-elle licite ? Et s’il y a quelque chose de non conforme dans cette transaction, nous vous prions de nous l’expliquer et de nous orienter vers ce qui est correct selon la loi islamique.
Merci beaucoup.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :


Le fait que l’entreprise paie au vendeur le prix comptant en tant que mandataire de l’acheteur, puis récupère ensuite ce prix de son mandant (l’acheteur) par paiements échelonnés, fait qu’elle est assimilée à un prêteur vis-à-vis de l’acheteur. Elle tire en effet un profit de ce prêt, à travers la commission qu’elle perçoit du vendeur et de l’acheteur. Or, tout prêt qui génère un bénéfice est considéré comme de l’usure (ribâ).
De plus, il n’est pas permis de combiner un prêt et un contrat d’échange commercial, conformément à la parole du Prophète () :
« Il n’est pas licite de combiner un prêt et une vente, ni deux conditions dans une vente. »
(Rapporté par Ahmad et d’autres, authentifié par Al-Albânî).
En conséquence, la méthode décrite consistant pour la plateforme à acheter pour le compte de ses clients, à payer le prix à leur place, puis à le récupérer en y ajoutant une commission, n’est pas permise. Cela revient à combiner le prêt et l’agence rémunérée, et implique du ribâ.
La manière conforme à la Charia — puisque l’entreprise dispose de liquidités — est d’organiser l’opération selon le schéma de la murâbaha à l’ordre d’achat. Dans ce cas, son bénéfice provient de la différence entre le prix auquel elle achète auprès du vendeur initial et le prix auquel elle revend au client.
La condition correcte est que l’entreprise achète d’abord le produit pour elle-même, sans que l’acheteur ne soit obligé de l’acquérir, mais seulement sur la base d’une promesse d’achat. Une fois qu’elle en est propriétaire et qu’elle en assume la garantie, elle peut ensuite le revendre au client dans le cadre d’une vente à terme, à un prix déterminé et payable par échéances.


Et Allah sait mieux.

www.islamweb.net