La Zakât sur l’argent bloqué à la banque et restitué uniquement par versements mensuels

9-9-2025 | IslamWeb

Question:

J’ai une somme d’argent que j’avais déposée à la banque, mais qui a été bloquée pendant un certain temps par celle-ci en raison d’une crise économique dans le pays.
Depuis environ un an, la banque a commencé à restituer les fonds bloqués sous forme de versements mensuels, à raison de 800 $ par mois.
Or, le moment de la Zakât est arrivé. Dois-je m’acquitter de la Zakât de toute l’année sur la totalité de la somme détenue par la banque, ou seulement sur le montant annuel que j’ai effectivement reçu (800 $ × 12 = 9 600 $) ?
Et dois-je continuer ainsi chaque année, en acquittant la Zakât sur les 9 600 $ reçus annuellement, puisque je ne peux pas retirer plus que cette somme par an ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :


L’argent bloqué à la banque en raison d’un manque de liquidités est assimilé à une créance détenue sur un débiteur insolvable. Les juristes ont divergé au sujet des fonds dont le propriétaire ne peut disposer, à cause de l’insolvabilité du débiteur ou pour d’autres raisons similaires : doit-on s’en acquitter de la Zakât ou non ?
Il est rapporté dans Al-Mawsû‘a al-Fiqhiyya al-Kuwaytiyya :
•    Selon les hanafites, une version rapportée d’Ahmad, et un avis minoritaire chez les chaféites : il n’y a pas de Zakât à payer, car la propriété n’est pas complète, le détenteur ne pouvant en disposer.
•    Un deuxième avis, retenu comme plus fort par certains chaféites et dans une autre version chez Ahmad : il doit s’en acquitter lorsqu’il en reprend possession, en incluant les années écoulées.
•    L’imam Mâlik a tranché qu’il ne s’acquitte de la Zakât que pour une seule année, au moment où il récupère la somme, même si elle est restée plusieurs années entre les mains du débiteur. Cet avis a également été rapporté d’Omar ibn ‘Abd al-‘Azîz, d’Al-Hasan, d’Al-Layth et d’Al-Awzâ‘î.
L’avis le plus juste est celui des malikites : il n’y a pas de Zakât rétroactive sur les années passées, mais seulement une Zakât d’une année au moment de la récupération. C’est aussi l’avis retenu par Ibn ‘Uthaymîn. Dans son Majmû‘ Rasâ’il, il dit :
« Si la somme est entre les mains d’un débiteur retardataire ou insolvable, il n’y a pas de Zakât à payer, même si elle reste dix ans. Mais lorsqu’il la récupère, il s’en acquitte une seule fois, pour l’année du recouvrement uniquement, et il n’est pas tenu de payer pour les années passées. »
Ainsi, il n’y a pas de Zakât due sur l’argent que vous ne pouvez pas retirer ni gérer. Vous ne devez payer la Zakât que sur ce que vous recevez, et cela une seule fois pour l’année de la réception.
Vous devez donc prélever la Zakât dès que vous encaissez chaque versement, même si ce dernier est inférieur au nissâb, tant que le capital de départ atteignait au moins le nissâb et qu’une année lunaire complète s’est écoulée depuis son acquisition. Il en est de même pour chaque mensualité que vous percevez.
Dans Kashshâf al-Qinâ‘ (avec son texte de base Al-Iqnâ‘), on lit :
« Chaque fois qu’il encaisse une partie de sa créance, il doit en acquitter la Zakât, même si la somme reçue n’atteint pas le nissâb, du moment que le capital de départ l’atteignait, éventuellement en l’additionnant à d’autres biens. »
Telle est donc la règle de la Zakât concernant l’argent bloqué à la banque et restitué par tranches mensuelles.


Et Allah sait mieux.

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