Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
L’imam Ahmad et An-Nassâ’î ont rapporté, d’après Abû Dharr Al-Ghifârî (qu’Allah satisfait de lui), que le Prophète () a dit :
« Il n’est pas un cheval arabe sans qu’il ne lui soit accordé chaque jour deux invocations : “Ô Allah ! Comme Tu m’as confié à celui à qui Tu m’as confié, fais de moi le bien le plus aimé à ses yeux parmi ses biens et sa famille.” »
Al-Albânî a authentifié ce hadith. Al-Hâkim l’a également rapporté dans Al-Mustadrak en le déclarant authentique, et Adh-Dhahabî l’a approuvé.
Ahmad l’a rapporté à la fois sous forme de hadith marfû‘ (attribué au Prophète, ) et mawqûf (attribué à Abû Dharr). Plusieurs savants vérificateurs ont jugé la version mawqûf plus authentique. Ad-Dâraqutnî a mentionné que la version mawqûf sur Abû Dharr est la préservée, ce qu’ont confirmé Al-Arna’ût et ses collègues dans leur vérification du Musnad de l’imam Ahmad.
Quant à l’invocation mentionnée dans le hadith, elle concerne le cheval lui-même : il demande à être la possession et la créature la plus chère aux yeux de son maître et de sa famille. Ce n’est donc pas une invocation directement en faveur de son propriétaire.
Concernant l’exaucement de cette invocation, certains pieux prédécesseurs parmi les Compagnons y croyaient, comme Abû Dharr (qu’Allah soit satisfait de lui). Dans le même hadith, Mu‘âwiya ibn Hudayj passa près de lui alors qu’il se tenait auprès de son cheval et lui dit :
« Pourquoi prends-tu autant soin de ce cheval ? »
Il répondit : « J’imagine que ce cheval a vu son invocation exaucée. »
Mu‘âwiya rétorqua : « Quelle invocation peut faire une bête parmi les bêtes !? »
Sa remarque témoigne de son étonnement quant à la prière des animaux.
Cependant, le récit de la fourmi que Sulaymân (paix sur lui) vit lever ses pattes vers le ciel prouve que les bêtes invoquent bel et bien, et que leurs invocations peuvent être exaucées.
En effet, ‘Abd Ar-Razzâq, dans son Musannaf, et Ahmad, dans son Kitâb Az-Zuhd, rapportent d’après Abû As-Siddîq An-Nâjî que Sulaymân ibn Dâwûd sortit pour l’imploration de la pluie (istiqsâ’). En chemin, il vit une fourmi couchée sur le dos, les pattes levées vers le ciel, disant :
« Ô Allah, nous sommes une créature de Tes créatures. Nous ne pouvons nous passer de Ta subsistance. Soit Tu nous donnes à boire, soit Tu nous fais périr. » Sulaymân dit alors : « Rentrez chez vous, car vous avez été abreuvés par l’invocation d’un autre que vous. »
Ibn Al-Amîr As-San‘ânî, dans Subul As-Salâm, rapporte ce récit d’après Ahmad et le juge authentique selon Al-Hâkim.
Ce hadith atteste que certains animaux invoquent effectivement Allah – ici, une fourmi – et que leurs invocations peuvent être exaucées.
Ibn Al-Amîr, commentant ce hadith, ajoute :
« Il démontre que l’imploration de la pluie (istiqsâ’) est une pratique ancienne, qu’il est permis d’y faire sortir les bêtes, et qu’elles ont une forme de perception qui inclut la connaissance d’Allah, la conscience de Son rappel et la demande de leurs besoins auprès de Lui. »
Par ailleurs, le Coran mentionne le tasbîh des oiseaux, c’est-à-dire leur glorification d’Allah, ce qui fait partie de l’invocation. Allah dit :
• « Et Nous avons assujetti, avec Dâwûd, les montagnes pour célébrer Nos louanges, ainsi que les oiseaux. » (Coran 21/79)
• « Et Nous avons certes accordé à Dâwûd une grâce de Notre part : “Ô montagnes et oiseaux, répétez avec lui [les louanges d’Allah] !” » (Coran 34/10)
• « Nulle bête sur terre ni oiseau volant de ses ailes qui ne forment des communautés comme vous. » (Coran 6/38)
Abû ‘Ubayda Ma‘mar ibn Al-Muthannâ dit dans Majâz Al-Qur’ân :
« Le sens est : ce sont des espèces qui adorent Allah et Le connaissent. »
At-Tabarî commente également :
« Allah les a créées en espèces et catégories distinctes. Elles connaissent comme vous connaissez, elles se comportent selon ce pour quoi elles ont été assujetties, et leurs actes sont consignés dans le registre préservé. »
En revanche, s’agissant d’animaux invoquant spécifiquement en faveur de leurs propriétaires humains, nous n’avons trouvé aucun texte (Coran ou Sunna) ni aucun récit qui l’atteste.
Et Allah sait mieux.