Règles relatives à l’achat d’une maison autrefois appelée “Maison du waqf” et à la manière d’en disposer

12-9-2025 | IslamWeb

Question:

J’ai hérité avec mes frères et sœurs (quatre filles et deux garçons) de trois maisons. Parmi elles, se trouve une maison qui, autrefois, était appelée “Maison du waqf” avant que mon père ne l’achète. Nous ignorons l’origine de cette appellation ou sa réalité.
Le mari de ma sœur a acheté ma part de cette maison pour m’aider financièrement. Or, j’ai entendu une fatwa stipulant que tout bien immobilier qui a été un waqf reste un waqf, même s’il passe ensuite aux héritiers ou à d’autres acquéreurs.
Dès lors, un bien qui a été à l’origine un waqf conserve-t-il ce statut, qu’il passe à des héritiers ou à des acheteurs ?
Si la réponse est oui, quel est le jugement religieux concernant la vente ou l’achat de ce bien sans en connaître la nature ?
Le simple doute quant à son statut de waqf (basé uniquement sur l’ancienne appellation) suffit-il à interdire d’en disposer, ou faut-il une certitude établie ?
Et si l’on découvre que ce bien est encore un waqf, quelle est la conduite légale à adopter ? Serait-il permis d’affecter le montant de la vente à un autre waqf, comme je l’avais envisagé ?
Qu’Allah vous récompense en bien.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :


En principe, un bien de waqf ne se vend pas et ne s’hérite pas. On doit s’en tenir à la condition posée par le fondateur du waqf, sauf si ses utilités disparaissent complètement et qu’il devient impossible de le rénover ou de le rendre fonctionnel. Tel est l’avis de la majorité des savants.
Cependant, certains savants ont autorisé sa vente et l’achat d’un autre bien à sa place, lorsque l’intérêt l’exige.
Ainsi, si un waqf qui n’était pas censé être vendu l’a malgré tout été, et que la vente a eu lieu sans possibilité d’annulation, le prix de la vente doit alors être investi dans un bien équivalent ou similaire. Tout cela vaut dans le cas où le caractère de waqf est avéré.
Quant au cas mentionné dans la question, il ne prouve nullement que cette maison ait réellement été un waqf du seul fait qu’on l’appelait autrefois “Maison du waqf”. Le principe est l’absence de waqf, et ce principe ne peut être écarté sans preuve.
Al-Chawkânî a dit dans Al-Sayl al-Jarrâr : « Le principe est l’absence de waqf et l’absence de mise en dotation. » Fin de citation.
Et même si l’on supposait que cette maison ait été un waqf avant que le père de la consultante ne l’achète, cela n’implique pas nécessairement qu’elle ait conservé ce statut ni que son achat soit illicite. Comme nous l’avons mentionné, il se peut que l’administrateur du waqf ou l’autorité compétente l’ait vendue pour un intérêt manifeste.


Et sait mieux.
 

www.islamweb.net