Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
De telles questions qui comportent des divergences, en particulier celles qui sont liées au divorce, ne conviennent pas à une fatwa à distance. Il incombe plutôt au mari de les exposer directement et oralement à des savants fiables et qualifiés pour la fatwa, afin qu’ils puissent l’interroger, clarifier les détails et connaître la réalité de ce qui s’est produit.
Du point de vue juridique général, nous attirons l’attention sur les points suivants :
• Les savants ont divergé quant au jugement du divorce prononcé par un homme en état d’ivresse volontaire. La majorité estime que son divorce est effectif. D’autres savants, en revanche, considèrent que si l’ivresse l’a mené au point d’abolir sa raison et de lui faire perdre toute conscience, alors son divorce n’a pas lieu. Mais s’il n’est pas totalement privé de sa raison, son divorce est valide. C’est cet avis qui est le plus juste selon nous.
• Celui qui prononce explicitement le divorce à trois reprises, en visant par cette répétition l’effectivité des trois, se voit appliquer trois divorces selon la majorité des savants. Mais s’il répète les mots uniquement pour insister, confirmer ou faire comprendre, alors une seule répudiation est retenue. Ibn Qudâma – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans Al-Mughnî : « S’il dit à une épouse consommée : “Tu es répudiée, tu es répudiée”, deux répudiations lui incombent, sauf s’il avait voulu, par la seconde, lui faire comprendre que la première avait eu lieu ; dans ce cas, une seule répudiation est retenue. » Fin de citation.
• Si trois divorces se sont effectivement produits de la manière susmentionnée, l’épouse devient séparée de lui par un divorce irrévocable majeur (baynouna kubrâ), elle devient étrangère à son égard, et il ne peut plus la reprendre. Le mari ne pourra l’épouser de nouveau que si elle se marie avec un autre homme – dans un vrai mariage et non dans un mariage de complaisance – que ce dernier consomme l’union, puis divorce d’elle ou décède, et qu’elle observe ensuite la période de viduité. À noter que certains savants estiment que lorsque deux ou trois divorces sont prononcés en une seule fois, cela ne compte que comme une seule répudiation. C’est l’avis de Cheikh al-Islâm Ibn Taymiyya.
• Si le divorce a eu lieu sans atteindre le nombre de trois, le mari peut reprendre son épouse durant sa période de viduité (‘idda). La reprise se fait soit par une déclaration verbale telle que : « J’ai repris mon épouse », soit par le rapport conjugal.
• Enfin, il convient de rappeler que la consommation de l’alcool fait partie des plus grands péchés et des plus graves interdits, car le vin est « la mère de tous les vices ».
Et Allah sait mieux.