Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il convient à l’homme de se placer en premier dans les affaires de l’au-delà, telles que l’invocation (du'â’), l’acquisition de la science religieuse et les autres bonnes œuvres. Il est obligatoire également de donner la priorité à ce qu’Allah a ordonné de privilégier, comme le fait de subvenir d’abord à ses propres besoins, puis à ceux des personnes dont il a la charge. Quant aux affaires de ce bas-monde et à ses intérêts matériels, il est préférable d’y pratiquer l’altruisme et de donner la priorité aux autres.
L’imam An-Nawawî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit dans son Sharh Mouslim :
« La parole du Prophète () : ‘Qu’Allah nous fasse miséricorde, à nous et à Moïse’. Lorsqu’il évoquait l’un des prophètes, il commençait par lui-même en disant : qu’Allah nous fasse miséricorde, à nous et à mon frère untel — nos compagnons en ont déduit qu’il est recommandé à l’homme de commencer par lui-même dans l’invocation et dans les affaires de l’au-delà. Quant aux affaires de ce bas-monde, la bienséance veut d’y pratiquer l’altruisme et de faire passer autrui avant soi. » (Fin de citation)
Al-Zarkashî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit dans Al-Manthûr :
« Dans le hadith authentique : ‘Commence par toi-même puis par ceux dont tu as la charge’. Bien que ce texte se rapporte à la dépense, certains l’ont étendu aux affaires de l’au-delà. En résumé, l’altruisme dans les actes de dévotion est interdit, ou répréhensible, ou au moins contraire à ce qui est préférable, selon les avis. En revanche, l’altruisme dans les droits relatifs à soi-même est recommandé selon l’avis le plus juste. Cela inclut également l’invocation, où il est recommandé de commencer par soi-même, conformément à la parole du Prophète () : ‘Qu’Allah nous fasse miséricorde, à nous et à Moïse.’ » (Fin de citation)
Ash-Shawkânî a dit dans Nayl al-Awtâr :
« Ce hadith prouve que l’homme n’est pas tenu de faire passer son épouse ou ses proches avant lui dans ce qui relève de ses propres besoins en matière de subsistance. Une fois ses propres besoins satisfaits, il doit dépenser pour son épouse, et il y a consensus sur l’obligation de subvenir à ses besoins. Ensuite, si un surplus subsiste, il doit subvenir à ceux de ses proches, et s’il reste encore quelque chose, il est recommandé de l’offrir en aumône. » (Fin de citation)
Les preuves du Coran et de la Sunna indiquent clairement que le serviteur doit se mettre en avant dans l’invocation. Allah le Très-Haut rapporte qu’Ibrâhîm (paix sur lui) a commencé son invocation par lui-même avant de prier pour les autres :
« Seigneur, pardonne-moi, ainsi qu’à mes parents et aux croyants, le jour où se dressera le Jugement » (Coran 14/41)
De même, Allah rapporte l’invocation de Nûh (paix sur lui) :
« Seigneur, pardonne-moi, à mes parents et à quiconque entre dans ma maison en croyant ». (Coran 71/28)
Dans les Sunan at-Tirmidhî, d’après Ibn ‘Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui et de son père), d’après Ubayy ibn Ka‘b : « Lorsque le Messager d’Allah () évoquait quelqu’un et faisait une invocation pour lui, il commençait par lui-même. » Abû ‘Isâ at-Tirmidhî a dit : « Ce hadith est bon, rare et authentique », et cheikh al-Albânî l’a jugé authentique.
Dans une autre version rapportée par Abû Dâwûd : « Lorsque le Messager d’Allah () faisait une invocation, il commençait par lui-même. » Cheikh al-Albânî a dit : « Ce hadith est authentique. »
Et Allah sait mieux.