Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
L’une des conditions de l’obligation du pèlerinage est la capacité, conformément à la parole d’Allah, le Très-Haut :
« Et c’est un devoir envers Allah, pour les gens qui en ont les moyens, d’aller accomplir le pèlerinage de la Maison » (Coran 3/97).
Le Prophète () a expliqué que la capacité signifie la provision et la monture. Ibn ‘Umar rapporte qu’un homme vint demander : « Ô Messager d’Allah, qu’est-ce qui rend le pèlerinage obligatoire ? » Il répondit : « La provision et la monture. » (Rapporté par at-Tirmidhî, Ibn Mâjah et d’autres).
Par « provision », on entend ce dont le pèlerin a besoin pour l’aller et le retour : nourriture, boisson, vêtements ; à condition que cela soit en surplus de ce qu’il doit à ceux dont il a la charge.
Si l’appartement de votre oncle dépassait ses besoins – puisqu’il n’avait ni épouse ni enfants, et qu’un logement plus petit aurait suffi – et qu’il pouvait financer son pèlerinage avec la différence entre la vente de son grand appartement et l’achat d’un plus petit, il lui incombait alors de vendre son bien pour accomplir le pèlerinage.
De plus, il a été établi dans nos précédentes fatwas que celui qui décède alors que le pèlerinage lui était obligatoire et qu’il ne l’a pas accompli, ses héritiers doivent prélever sur son patrimoine les frais du pèlerinage en son nom – qu’il ait manqué à ce devoir par négligence ou non, qu’il ait laissé un testament ou non. Cela s’appuie sur le hadith rapporté par Ibn ‘Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui et de son père) :
Une femme de la tribu de Juhayna vint trouver le Prophète () et lui dit : « Ma mère avait fait vœu d’accomplir le pèlerinage, mais elle est morte avant de l’avoir accompli. Dois-je le faire pour elle ? » Il répondit : « Oui, accomplis le pèlerinage pour elle. Vois-tu, si ta mère avait une dette, ne l’aurais-tu pas réglée ? La dette envers Allah est plus digne d’être acquittée. » (Rapporté par al-Boukhari).
Un autre hadith, rapporté par an-Nasâ’î d’après Ibn ‘Abbâs, mentionne également qu’une femme demanda au Prophète () au sujet de son père décédé sans avoir accompli le pèlerinage, et il lui répondit : « Accomplis le pèlerinage pour ton père. »
Ainsi, de même que les héritiers ont réglé la dette de leur frère avant de procéder au partage de l’héritage, ils devaient aussi prélever les frais du pèlerinage sur sa succession avant toute répartition, car la dette envers Allah est prioritaire.
Il leur incombe donc maintenant de restituer ce qu’ils ont partagé entre eux après déduction des dettes, puis de mandater quelqu’un pour accomplir le pèlerinage à la place de leur défunt, avec les biens qu’il a laissés – même si les frais du pèlerinage consommaient la totalité de l’héritage.
Et Allah sait mieux.