Est-il permis a celui qui a manqué la prière du vendredi d'accomplir le zuhr en quatre rak‘ât avant l’entrée de son temps ?

29-9-2025 | IslamWeb

Question:

Assalam aleykoum Je suis étudiant à Lille et malheureusement je n’ai qu’une mosquée à ma disposition pour la prière du vendredi. En effet, ma pause étant de 12h à 13h30, seule la mosquée Omar, qui débute la prière à 12h30 et dure jusqu'à 13h, et qui se trouve à 15min, me permet de faire cette prière. Néanmoins, celle-ci est presque toujours complète dès 12h05 et même en courant je ne peux y arriver. Comme d’autres le font, ai-je le droit de prier 4 rak’aas après la fin, alors que le dhohr est à 14h ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Nous disons d’emblée : si l’heure du zuhr entre à 14h00, alors la question de la validité de la prière du vendredi avant cette heure fait l’objet d’une divergence entre les juristes. La majorité des savants considère que le temps de la prière du vendredi correspond à celui du zuhr ; il n’est donc pas valable de la célébrer avant. Quant aux hanbalites, ils estiment que le temps de la prière du vendredi correspond à celui de la prière de l’‘Aïd ; ainsi, elle est valide même avant l’entrée du temps du zuhr. Selon cette opinion, la prière du vendredi célébrée dans la mosquée mentionnée est donc valable. Cependant, il ne fait aucun doute que l’avis de la majorité est plus prudent et plus sûr pour s’acquitter de l’obligation. Dès lors, si vous avez la possibilité de prier le vendredi dans un autre lieu où la prière est célébrée après le zénith, cela est préférable. Si cela vous est impossible, alors priez avec eux si vous parvenez à les rejoindre. La position adoptée par nos jurisconsultes est qu’il est permis de suivre l’opinion hanbalite sur la validité de la prière du vendredi avant l’heure du zuhr, car il s’agit d’un avis reconnu, fondé sur des arguments solides, et adopté par de nombreux pieux prédécesseurs.
Quant à la question : devez-vous accomplir le zuhr en quatre rak‘ât avant l’entrée de son temps si vous avez manqué la prière du vendredi dans cette mosquée ? La réponse est : non. Vous devez attendre l’entrée effective du temps du zuhr et ne l’accomplir qu’après. Même selon les hanbalites, qui considèrent que le temps du vendredi est celui de la prière de l’‘Aïd, il est stipulé que celui qui a manqué la prière du vendredi avec un imam qui l’a accomplie avant le zénith, ne peut prier le zuhr qu’après le zénith. Ibn Mufliḥ, le hanbalite, dit dans Al-Inṣāf : « Si l’imam a célébré la prière du vendredi avant le zénith, celui qui l’a manquée n’est pas autorisé à prier le zuhr avant le zénith, et s’il le fait, sa prière ne sera qu’une prière surérogatoire. »
Ainsi, si vous manquez la prière du vendredi – que ce soit avec excuse ou sans excuse – il vous incombe d’accomplir la prière du zuhr après l’entrée de son temps.
Par principe, il vous est obligatoire de vous empresser vers la prière du vendredi à l’appel de l’adhân lorsque l’imam monte en chaire. Ibn Qudâma dit dans Al-Mughnî : « Car Allah – Exalté soit-Il – a ordonné de se hâter et interdit la vente après l’appel, dans Sa parole : “Ô vous qui croyez ! Quand on appelle à la prière du vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout commerce.” L’appel, à l’époque du Messager d’Allah (), était effectué au moment où l’imam s’asseyait sur la chaire. Quant à celui qui réside loin et qui ne peut attraper la prière du vendredi en partant au moment de l’appel, il doit s’y rendre à un moment qui lui permette de la rattraper, car la prière du vendredi est obligatoire, et ce sans quoi l’obligation ne peut être accomplie devient lui-même obligatoire. »
Par conséquent, vous devez vous diriger vers la prière du vendredi au moment où vous savez que vous pourrez l’accomplir si vous partez. Vous ne devez pas l’abandonner pour la simple raison de vos études, sauf si vous craignez un préjudice réel pour celles-ci, car les juristes ont mentionné parmi les excuses valables de l’abandon du vendredi et de la prière en congrégation la crainte d’un dommage dans les moyens de subsistance. Le Cheikh Ibn ‘Uthaymîn a d’ailleurs donné une fatwa concernant les étudiants vivant dans des pays non musulmans : ils sont excusés de l’abandon de la prière du vendredi s’ils n’entendent pas l’appel et que la mosquée est trop éloignée, au point que cela leur cause une gêne d’y aller. Il dit : « Je considère que si la personne entend l’appel, il lui est obligatoire d’assister à la prière du vendredi… Mais si la mosquée est éloignée et qu’il lui est pénible de s’y rendre, alors il n’est pas tenu de le faire. »

Et Allah sait mieux.

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