Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’y a pas de contradiction entre l’interdiction mentionnée dans les hadiths au sujet de l’ail et la permission d’en consommer pour ses bienfaits, car l’interdiction n’est pas absolue. Elle concerne uniquement le fait d’entrer dans la mosquée en ayant une odeur qui incommode les fidèles.
En effet, d’après Ibn ‘Umar (qu’Allah soit satisfait de lui et de son père), le Prophète (
) a dit :
« Que celui qui mange de cet arbre — c’est-à-dire l’ail — ne s’approche pas de notre mosquée. » (Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim)
Dans une autre version rapportée par Mouslim : « de nos mosquées ».
Et dans une autre encore :
« Celui qui mange de l’ail, de l’oignon ou du poireau, qu’il ne s’approche pas de notre mosquée, car les anges sont incommodés par ce qui incommode les fils d’Adam. »
Ainsi, s’il veut consommer de l’ail à des fins thérapeutiques ou pour bénéficier de ses vertus nutritionnelles, cela lui est permis. Il ne contredit pas pour autant la parole prophétique, à condition d’éviter d’en consommer avant de prier en groupe, afin de ne pas gêner les fidèles par son odeur.
Les savants ont divergé sur la question de savoir si cette consommation est simplement permise ou permise avec une légère réprobation. Il est recommandé de le cuire et de manger ensuite quelque chose qui en atténue l’odeur (comme la pomme, la salade ou la menthe).
La permission de consommer l’ail est confirmée par les hadiths authentiques où le Prophète (
) a dit : « Celui qui a mangé de l’ail ou de l’oignon, qu’il s’éloigne de nous, ou bien qu’il s’éloigne de notre mosquée et reste chez lui. » (Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim, d’après Jâbir ibn ‘Abdillah)
Il est également rapporté que le Prophète (
) fut amené un plat contenant des légumes, et lorsqu’il sentit leur odeur, il demanda ce qu’il contenait. On l’informa qu’il y avait des plantes potagères, il dit alors :
« Servez-le à l’un de mes compagnons. »
Puis, voyant qu’il hésitait à en manger, le Prophète (
) lui dit :
« Mange, car moi je converse avec Celui avec qui tu ne converses pas. »
De même, ‘Umar ibn al-Khattâb (qu’Allah soit satisfait de lui) dit dans un sermon du vendredi :
« Ô gens ! Vous mangez deux plantes que je considère mauvaises : l’oignon et l’ail. J’ai vu le Messager d’Allah (
), lorsqu’il sentait leur odeur sur quelqu’un dans la mosquée, ordonner qu’on le fasse sortir jusqu’au cimetière d’Al-Baqî‘. Que celui qui en mange les fasse cuire avant de les consommer. » (Rapporté par Mouslim)
Ibn ‘Abd Al-Barr a mentionné plusieurs récits à ce sujet et a conclu à la permission en disant dans At-Tamhîd :
« Ces hadiths démontrent clairement qu’il n’y a pas de mal à consommer de l’ail, et qu’il est permis. Plusieurs compagnons et successeurs l’ont mangé, et la majorité des savants musulmans l’autorisent. »
Al-Tahâwî, dans Sharh Ma‘ânî Al-Âthâr, après avoir rapporté le hadith de ‘Umar, écrit :
« ‘Umar a relaté ce que l’on faisait à l’époque du Messager d’Allah (
) avec ceux qui en mangeaient, et il a permis ensuite d’en consommer une fois cuit. Cela prouve que l’interdiction n’était pas une interdiction de nature prohibitive. »
Puis il rapporta le hadith de Mu‘âwiya ibn Qurra, d’après son père, où le Prophète (
) a dit :
« Que celui qui mange de ces deux plantes à l’odeur détestable ne s’approche pas de notre mosquée. Mais si vous devez en manger, faites-les cuire. »
Et il conclut :
« Ainsi, le Prophète (
) a permis leur consommation après disparition de leur odeur, ce qui montre que son interdiction visait seulement leur odeur désagréable, et non qu’elles soient illicites en elles-mêmes. »
Enfin, l’imam An-Nawawî dit dans son Commentaire sur Sahîh Mouslim :
« Cette interdiction concerne uniquement la présence à la mosquée, non la consommation de l’ail, de l’oignon ou d’autres légumes semblables, qui sont licites selon le consensus des savants dignes de considération. »
Le Qâdî ‘Iyâd a rapporté que les adhérents de l’école littéraliste (Ahl az-Zâhir) en interdisaient la consommation, car elle empêche d’assister à la prière en groupe, qu’ils considèrent comme une obligation individuelle.
Mais la preuve de la majorité est la parole du Prophète (
) :
« Mange, car je converse avec Celui avec qui tu ne converses pas. »
et son affirmation :
« Ô gens ! Il ne m’appartient pas d’interdire ce qu’Allah m’a rendu licite. »
Et Allah sait mieux.