Louange à Allah. Paix et Salut soit sur Son Prophète.
Celui qui émet l’intention de jeûner alors qu’il est résident puis voyage de gré ou de force durant la journée peut rompre son jeûne et le rattraper plus tard. C’est l’un des deux avis de l’école jurisprudentielle de l’Imam Ahmed, qu'Allah lui fasse miséricorde, et il est le plus étayé des deux. C’est aussi l’avis d’al-Muzanî et d’autres disciples de l’école jurisprudentielle de l’Imam Châfi'î, qu'Allah lui fasse miséricorde. Ils s’appuient pour cela sur plusieurs preuves dont :
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « […] Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d'autres jours. […] » (Coran 2/184).
Djâbir, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Le Prophète () se rendit à La Mecque le jour de sa conquête. Il jeûna et les gens firent de même jusqu’à arriver à Kurâ’ al-Ghamim. On lui demanda alors : ‘Les gens ont des difficultés à jeûner, mais ils observent ce que tu fais.’ Après la prière d’al-'Asr, le Prophète () demanda qu’on lui apporte une coupe d’eau. Il en but alors que les gens le regardaient. Certains rompirent le jeûne et d’autres continuèrent à jeûner. On informa le Prophète () que certains Compagnons ont poursuivi leur jeûne et il dit : Ceux-là ont désobéi.’ » (Mouslim).
Ibn 'Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Durant le mois de Ramadan, le Prophète () se rendit à Hunayn. Parmi les gens, certains jeûnaient et d’autres pas. Lorsque le Prophète () se mit sur sa monture, il ordonna qu’on lui apporte un récipient contenant du lait ou de l’eau et le mit sur sa monture puis regarda les gens. Ceux qui ne jeûnaient pas dirent alors à ceux qui jeûnaient : ‘Rompez le jeûne.’ » (Boukhari).
On rapporta qu’Anas ibn Mâlik, qu'Allah soit satisfait de lui, voulut partir en voyage. Il ordonna qu’on lui donne de la nourriture et en mangea puis dit : « C’est une Sunna. » (al-Albânî : sahîh).
La majorité des savants sont d'avis que la personne que vous mentionniez dans votre question n’a pas le droit de rompre le jeûne et qu’elle doit compléter ce jour-là, car la règle de la personne résidente prévaut ici. Cette personne n’a rien à expier selon Abû Hanîfa et selon l’avis le plus connu de l’Imam Mâlik, qu'Allah leur fasse miséricorde. Quant à l’avis le plus connu de l’Imam Châfi'î, qu'Allah lui fasse miséricorde, il stipule que cette personne n’a pas le droit de rompre le jeûne et que, si elle le fait en ayant un rapport charnel, elle doit faire une expiation (Kaffara).
Mais l’avis de l’Imam Ahmed précédemment cité est nous semble-t-il l’avis le plus étayé.
Et Allah sait mieux.