Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
L’histoire d’al-Khidr avec Mûsâ (Moïse, ) se trouve sans mention de son nom dans la sourate al-Kahf (la Caverne). Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Ils trouvèrent l’un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous » (Coran 18/65).
C’est la sunna qui nous a informés qu’il s’appelait al-Khadhir. Le Prophète () a dit :
« Il fut appelé al-Khadhir, parce qu’il s’assit une fois sur une fourrure blanche qui remua derrière lui et devint verte » (Khadrâ) (Boukhari).
Les oulémas affirment qu’il était un Prophète. Ibn Kathîr a indiqué : « Le contexte de l’histoire dans le Coran démontre, par plusieurs preuves, qu’il était un Prophète. Premièrement, Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
“Ils trouvèrent l’un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous” (Coran 18/65). Deuxièmement, Mûsâ lui demanda (sens du verset) :
“Puis-je te suivre, à la condition que tu m’apprennes de ce qu’on t’a appris concernant une bonne direction ?” (Coran 18/66).
S’il avait été un simple homme pieux et non pas un Prophète, Mûsâ ne lui aurait pas parlé de cette manière, et al-Khadhir n’aurait pas donné à Mûsâ cette réponse. Mûsâ rechercha sa compagnie pour apprendre le savoir dont Allah, exalté soit-Il, l’avait exclusivement comblé. S’il n’avait pas été un Prophète, il n’aurait pas été infaillible et Mûsâ – ce Prophète éminent et ce noble Messager infaillible – n’aurait pas eu le désir ardent d’apprendre le savoir d’un simple homme vertueux faillible. Troisièmement, al-Khadhir tua un enfant, d’après une révélation du Souverain Omniscient. C’est là une preuve robuste de sa prophétie et de son infaillibilité. En effet, un simple homme vertueux n’aurait pas tué une âme, par simple envie, parce qu’il n’est pas infaillible et peut commettre une faute, selon le consensus unanime des oulémas. Quatrièmement, lorsqu’al-Khadhir expliqua à Mûsâ la raison pour laquelle il avait accompli ces actes, il conclut ainsi (sens du verset) : “Par une miséricorde de ton Seigneur. Je ne l’ai d’ailleurs pas fait de mon propre chef” (Coran 18/82), c’est-à-dire : Allah, exalté soit-Il, m’a révélé de me comporter ainsi. Ces preuves démontrent donc qu’il était un Prophète. Ceci dément l’avis qui en fait un simple homme vertueux, capable de voir au-delà des choses, et pulvérise leur argument » (Al-Bidâyatu wal-Nihâya).
Est-ce qu’il est encore en vie ? Selon certains oulémas spécialistes, dont Boukhari, Ibrâhîm al-Harbi, Abul-Husein Ibn al-Manâwi, Abul-Faradj ibn al-Djawzi, Ibn Taymiya et Ibn Kathîr, il n’est plus en vie. Ils ont argué de preuves nombreuses et claires, comme :
1- (Sens du verset) : « Et Nous n’avons attribué l’immortalité à nul homme avant toi » (Coran 21/34). Puisqu’al-Khadhir était un être humain, il relève du sens général de ce verset, et il ne faut pas lui consacrer une disposition particulière, à moins qu’il y ait une preuve. Donc selon la règle de base, il est mort, sauf preuve du contraire.
2- (Sens du verset) :
« Et lorsqu’Allah prit cet engagement des prophètes : “Chaque fois que Je vous accorderai un Livre et de la Sagesse, et qu’ensuite un messager vous viendra confirmer ce qui est avec vous, vous devez croire en lui, et vous devrez lui porter secours” » (Coran 3/81).
Ibn 'Abbâs, et de son père, expliqua : « Allah n’a jamais envoyé un Prophète sans prendre de lui l’engagement que si Mohammed () était envoyé comme Prophète de son vivant, il devrait croire en lui et l’aider. Ainsi, al-Khadhir en tant que Prophète, était concerné par cet engagement. S’il avait donc été vivant au temps du Prophète (), il aurait dû venir le rencontrer, croire en ce qui lui a été révélé, et l’aider contre ses ennemis. En effet, s’il était un allié d’Allah, exalté soit-Il, Abû Bakr avait un statut plus élevé que le sien, et s’il était un Prophète, alors le statut de Mûsâ était plus élevé que le sien ». Le Prophète () a dit : « Par Allah, si Mûsâ (Moïse) avait été encore en vie, il n’aurait pu que me suivre » (Ahmed).
Et Ibn Kathîr de renchérir : « Il est établi qu’aucun récit avec une chaîne de transmission authentique ou plausible n’a rapporté le fait qu’al-Khadhir ait un jour rencontré le Prophète (), ni assisté à l’une de ses batailles (). Certains peuvent se demander : “Ne pouvait-il pas être présent dans ces situations, mais invisible ?”. Nous répondrons ainsi : “Selon la règle de base, cette supposition qui implique que de simples suppositions peuvent restreindre des sens généraux est exclue. Et puis pourquoi serait-il caché, alors que son apparition aurait été plus récompensée et aurait davantage confirmé le prodige du Prophète (). Et s’il avait existé après le Prophète (), il aurait, par le savoir reçu du Prophète (), désapprouvé les hadiths apocryphes, les narrations fausses, les idées hérétiques et les passions fanatiques. Il aurait aussi pris part aux batailles menées par les musulmans, aurait dirigé vers le bien les oulémas et les gouverneurs, et aurait entériné les preuves et les dispositions. Et ainsi, cela aurait été mieux que ce qui est dit de lui, à propos de sa dissimulation dans les villes et les villages, de ses périples dans les déserts, de sa rencontre avec des gens dont nous ignorons la situation de nombre d’entre eux et du fait qu’il ait été leur représentant et interprète ? Une réflexion sur ce que nous venons de dire amène à abandonner cette idée. Et Allah, exalté soit-Il, guide qui Il veut vers le droit chemin ».
3- La preuve dans la sunna : un jour, le Prophète () accomplit la prière d’al-'Ichâ’, puis dit :
« Voyez-vous cette nuit que voici ? Dans cent ans, il ne restera plus sur la face de la terre aucun des hommes parmi ceux qui y vivent aujourd’hui » (Boukhari et Mouslim).
Ibn 'Umar, et de son père, dit : « Il faisait allusion à la disparition de sa génération ». Et Ibn al-Djawzi, qu’Allah lui fasse miséricorde, martela : « Ces hadith authentiques répliquent aux allégations, disant qu’al-Khadhir était toujours en vie. Si al-Khadhir avait été contemporain du Prophète (), le hadith prouve qu’il n’aurait pas été vivant cent ans plus tard, et serait donc mort ». Voici quelques preuves qui démontrent son décès, selon les oulémas.