Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Il n'y a pas de mal à louer un terrain pour y faire des choses licites comme le fait de le cultiver, d’y semer certains végétaux ou encore d’y faire des constructions.
L'imam Ibn al-Mundhir, qu'Allah lui fasse miséricorde, dit : « Les savants s'accordent sur le fait qu'il est permis de louer un terrain pour une période définie contre de l'or ou de l'argent. Tâwûs et al-Hasan ont toutefois estimé que cela était détestable. » (Al-Idjmâ')
Cependant, lorsqu’on loue un terrain agricole ou un terrain de construction on doit mentionner dans le contrat de location la manière dont le terrain sera utilisé.
L'imam al-Nawawî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Si un terrain est propice à la construction ou à l'agriculture la manière de l’utiliser doit être mentionnée. Concernant l'agriculture, il suffit de mentionner le type de culture. Il est aussi permis au propriétaire de dire simplement : "[...] pour l'utiliser comme tu le souhaites." ou "[...] pour y cultiver les récoltes que tu souhaites." » (Al-Manâhidj)
Il n'y a donc aucun mal à louer un terrain contre une somme d'argent ou contre une quantité d'or ou d'argent. La preuve en est le hadith dans lequel Handhala ibn Qays interrogea Râfi' ibn Khadîdj, , au sujet de la location des terrains et où ce dernier dit : - « Le Messager d'Allah () interdit la location des terrains. » - « En échange d'or et d'argent ? », demanda Handhala. - « Il l'interdit en échange de ce qui en est récolté, mais en échange d'or et d'argent, cela est permis. », répondit Ibn Khadîdj. (Boukhari, Mouslim)
Il est permis d'accepter, par analogie à l'or et à l'argent, tout ce qui est connu comme la nourriture et autres. Tel est l'avis des écoles hanéfite et chaféite ainsi qu'un des avis de l'école hanbalite. Comme chacun le sait, on loue une chose afin d’en tirer profit et le profit tiré d'un terrain est connu et mesurable.
Quant à la location d'un terrain en échange d'une partie des récoltes qu’il produit, la plupart des savants ont déclaré que cela est interdit et tel est l'avis prédominant en raison du caractère inconnu de la récolte au moment du contrat de location. Par conséquent, l'interdiction dans le hadith rapporté par Mouslim, qu’Allah lui fasse miséricorde, concerne le contrat d'exploitation agricole et celle dans les deux recueils authentiques concerne l'échange.
Et Allah sait mieux.