Un jour de Ramadan, il y a eu une grave dispute entre mon mari et la femme de son frère, il en est résulté un grand vacarme, j’ai eu très peur, j’étais alors enceinte de six mois. J’ai bu un peu d’eau par peur que le fœtus ne soit affecté et qu’il ne soit l’objet d’une fausse couche. Ensuite, j’ai poursuivi évidemment mon jeûne jusqu’au coucher du soleil. Quelle est donc la sentence de la Charia relative à cet acte, comment dois-je le rattraper, sachant que ceci a eu lieu il y a vingt ans et que je suis confuse. Renseignez-moi s’il vous plaît.
Louange à Allah. Paix et Salut sur Son Prophète.
Si votre grande peur était accompagnée de la conviction que si vous n’aviez pas rompu le jeûne, l’enfant aurait été l’objet d’une fausse couche, la rupture du jeûne était pour vous licite. Mais si ceci n’était qu’une impression, rompre le jeûne était illicite dans ce cas de figure et vous avez pour obligation de vous repentir sincèrement. Dans tous les cas, vous devez rattraper ce jour où vous n’avez pas jeûné. Vous devez également nourrir un pauvre pour ce jour, selon l’opinion de nombreux savants parce que votre rupture du jeûne avait pour cause le fait que vous craigniez pour l’enfant. Ibn Qodaamah, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Si elles craignent pour leurs enfants, elles peuvent rompre le jeûne, mais doivent le rattraper et nourrir un pauvre pour chaque jour non jeûné. Ceci est rapporté d’après Ibn ‘Omar et c’est également l’opinion notoire de l’école jurisprudentielle d’Ach-Chaafi‘i ».
Vous devez également nourrir un pauvre selon l’opinion des Malékites, des Chaféites et des Hanbalites, car vous avez retardé le rattrapage de ce jour malgré votre capacité à le faire. De la même manière, nous vous rappelons l’obligation de vous repentir, en effet vous aviez alors le devoir de vous hâter d’interroger les Oulémas et de connaître sans tarder la sentence d’Allah, Exalté soit-Il, à ce sujet, durant cette longue période de temps.