Je souhaite que vous nous informiez sur la sentence de la Charia concernant celui qui effectue un Hadj de type Tamatto‘ se désacralise après l’accomplissement de la ‘Omra puis va à Tâ’if, Djedda ou Médine et retourne à la Mecque, quel sera son Mîqàt, sachant qu’il se peut qu’il retourne à la Mecque plusieurs jours avant le jour de Tarwiya (le huit de Dhoul Hidjah). Son Ihrâm (entrée en état de sacralisation) devant être fait au Mîqât, devra-t-il demeurer en état d’Ihrâm pendant tous ces jours (avant le huit) ? Peut-il retourner à la Mecque sans entrer en état d’Ihrâm puis retourner au Mîqât le septième ou huitième jour de Dhoul Hidjah pour y entrer en état d’Ihrâm ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Les oulémas ont deux avis différents concernant celui qui accomplit la ‘Omra du Hadj de type Tamatto‘ puis parcourt avant le jour de Tarwiya une distance suffisamment longue pour permettre le Qasr de la Salat (de raccourcir la prière) : son Hadj reste-t-il toujours considéré comme Tamatto‘ ou non ? De même, lui incombe-t-il de se sacraliser (au Mîqât) lors de son retour à la Mecque ou non ?

Certains oulémas disent que son Hadj n’est plus considéré comme un Hadj de type Tamatto‘, qu’il ne lui incombe plus de sacrifier la bête que doit obligatoirement sacrifier celui qui effectue ce type de Hadj et qu’il lui incombe de se sacraliser au Mîqât lors de son retour à la Mecque, et c’est l’avis des Hanbalites.

Ibn Qodâma, qu’Allah lui fasse miséricorde, dit en citant les conditions caractéristiques du Hadj Tamatto‘ : « Que le pèlerin ne doit pas parcourir entre la ‘Omra et le Hadj une distance qui permet de raccourcir la prière, car on rapporta qu’Ibn ‘Omar, et de son père, dit : ‘S’il accomplit la ‘Omra pendant les mois du Hadj, puis reste (à la Mecque), il est Motamatti‘ (pèlerin qui accomplit le Hadj Tamatto‘), mais s’il sort de la Mecque puis y retourne, il n’est plus Motamatti‘, parce que quand il voyagera, il lui incombera en rentrant à la Mecque de se sacraliser au Mîqât ou à l’endroit où il se trouve s’il est entre le Mîqât et la Mecque ».

D’autres oulémas disent : « Il reste en état de Motamatti‘ et il ne lui incombe pas de se sacraliser jusqu’au jour de Tarwiya, jour où il se sacralise à la Mecque». C’est l’avis du Cheikh Ibn ‘Othaymîn, qu’Allah lui fasse miséricorde, quand on lui posa la question concernant celui qui va visiter la mosquée du Prophète () ou celui qui part pour Tâ’if après avoir accompli la ‘Omra et en attendant le Hadj alors qu’il est Motamatti‘ : lui incombera-t-il de se sacraliser à son retour à la Mecque ? Le Cheikh, qu’Allah lui fasse miséricorde, répondit qu’il ne lui incombera pas de se sacraliser, c'est-à-dire que quand le pèlerin Motamatti‘ accomplit la ‘Omra puis sort de la Mecque pour aller à Médine, Tâ’if ou Djedda et retourne à la Mecque, il ne lui incombe pas de se sacraliser pour le Hadj à son retour à la Mecque car il retourne chez lui. Il se sacralise plutôt pour le Hadj à la Mecque, le jour de Tarwiyah, comme s’il faisait partie des habitants de la Mecque et s’il est allé à Médine pendant les mois du Hadj, puis retourne de Médine et rentre à la Mecque alors qu’il a l’intention d’accomplir le Hadj cette année, il ne lui incombe d’entrer en état d’Ihrâm qu’à la Mecque... ».

Ibn Bâz, qu’Allah lui fasse miséricorde, émit une Fatwa dans ce sens quand il dit : « Celui qui vient (à la Mecque) pour le Hadj et accomplit la ‘Omra puis reste à Tâ’if ou à Djedda alors qu’il ne compte pas parmi leurs habitants, et se sacralise pour le Hadj, est considéré comme Motamatti‘ car son voyage à destination de Djedda, Tâ’if ou Médine ne le fait pas sortir de l’état de Motamatti‘ puisqu’il est venu pour les accomplir tous les deux ensemble (la ‘Omra et le Hadj) et qu’il est parti pour Djedda ou Tâ’if pour un besoin particulier ; il en est de même pour celui qui voyage à destination de Médine pour visiter la Mosquée du Prophète () tout cela ne le fait pas sortir de l’état de Motamatti‘ selon l’avis prépondérant et le plus probable, donc il lui incombe de sacrifier le Hady dû à son état de Motamatti‘.