Ma question est bien précise : J’ai une fille qui est née paralysée du cerveau, parmi les conséquences de cette maladie, elle entend mais ne peut parler, ne peut ni bouger ni s’asseoir et ce en raison d’une défaillance d’une partie du cerveau.
Pour être bref on peut dire qu’elle est mentalement différente et ce car malgré qu’elle ait douze ans et quelques mois, son âge mental est beaucoup moins réel que cela. Plus particulièrement, je ne sais pas comment lui expliquer la présence d’Allah, Exalté soit-Il, ni le fait que l’on est dans l’obligation de L’adorer, ni comment L’adorer, c’est pourquoi il m’est impossible de lui expliquer le jeûne ainsi que ces règles.
Maintenant, chers messieurs, ma question est : compte-elle parmi les aliénés mentaux qui ne sont pas concernés par les obligations religieuses et qui sont exemptés de jeûne ou est-elle considérée comme atteinte d’une maladie incurable et par conséquent son tuteur doit nourrir un pauvre par jour non jeûné ?
Louange à Allah. Paix et Salut sur Son Prophète.
Il est notoire qu’il n’y a pas d’obligations religieuses avant l’âge de la puberté et que le fait d’être doté de raison est la condition sine qua non de ces obligations car le Prophète, , a dit : « Trois catégories de personnes ne sont pas responsables de leurs actes : le dormeur jusqu’à ce qu’il se réveille, l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne la puberté et le malade mental jusqu’à ce qu’il reprenne conscience. » (Rapporté par Al-Hakim et considéré fiable car répondant aux critères d'authenticité établis par Boukhari et Mouslim).
Si votre fille a atteint l’âge de raison, elle est donc concernée par les obligations, et le fait qu’elle ne parle pas et ne bouge pas n’est pas une preuve de l’absence de raison. Nous devons maintenant analyser sa raison. Si l’on trouve des preuves qu’elle comprend les paroles qu’on lui adresse et qu’elle répond correctement par les gestes, elle est donc douée de raison et par conséquent, concernée par les obligations religieuses, entre autres le jeûne. Si elle est capable de jeûner on doit lui enjoindre cela et lui en faire comprendre le sens, les sagesses et la façon de faire.
Si elle n’en est pas capable et que cette incapacité paraît irrémédiable, elle doit donc nourrir un pauvre par jour non jeûné. Ceci est obligatoire pour elle, si elle a les moyens. Si elle n'a pas les moyens de nourrir un pauvre pour chaque jour non jeûné, elle en est dispensée et son tuteur n'est absolument pas tenu de le faire à sa place.
Mais si on a des preuves qu’elle ne comprend pas les paroles qu’on lui adresse ou qu’elle répond de manière erronée, elle n’est donc pas douée de raison et n’est pas obligée de jeûner ni de compenser son jeûne dans la mesure où elle n’est pas concernée par les obligations religieuses. Il revient aux médecins spécialistes de déterminer ce que l’on vient de mentionner car ils connaissent mieux que personne la portée de sa santé mentale. Qu’Allah la guérisse de manière définitive et qu’il vous récompense pour l’épreuve que vous subissez et la patience dont vous faites preuve.
Et Allah sait mieux.
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