Est-il permis à un homme musulman de violer une promesse qu'il a faite à une femme ? En effet, un homme a juré par Allah, exalté soit-Il, à une femme qu’il l’épouserait et lui a donné un cadeau en guise de dot, puis a vécu avec elle. Ensuite, environ un an plus tard, la première femme de cet homme et ses enfants, ont découvert sa relation avec cette femme et ont fait pression sur lui afin qu'il la quitte. Ils lui ont dit qu'ils n'accepteraient jamais son deuxième mariage. Sa première femme a même menacé de se suicider et dit qu’elle demanderait le divorce s'il ne mettait pas un terme à sa relation avec cette femme. Cette dernière est éprise de cet homme et n'a d'autre solution que de rester avec lui. Elle a beaucoup souffert par le passé et n’était pas très religieuse avant d'être avec lui bien qu'elle ait été musulmane. En effet, lorsqu'elle a vécu avec lui, elle a commencé à pratiquer l'Islam et à prier. Aujourd'hui cet homme souhaite qu'elle épouse quelqu'un d'autre, bien qu'il l’aime énormément car il ne veut pas offenser ses enfants et sa première femme. Quel est le verdict ? Est-il permis à cet homme d'abandonner cette femme de la sorte ? L'Islam accepte-t-il pareille chose ? Est-il permis à un homme qui occupe la tête d'une organisation islamique, de tromper et d’abandonner sa femme?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Nous ne savons pas si le mariage de cet homme avec la femme en question a respecté les conditions de validité requises par la Charia, dont la présence du Walyie (tuteur) et des témoins. Mais à supposer qu'ils aient conclu un mariage en bonne et due forme, cette femme est donc devenue l'épouse de cet homme.
Dans ce cas, sa première femme n'a pas le droit de lui demander de répudier sa seconde épouse. Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit : « Qu’aucune femme ne cherche à faire divorcer sa sœur pour prendre sa place (auprès de son époux). » (Boukhari) C’est-à-dire qu'elle obtienne ce que sa coépouse possède comme subsistance et autres. Sa première femme n'a pas non plus le droit de demander le divorce pour cette raison. Quant au fait de le menacer de suicide, il s'agit là d'une folie.
Concernant sa deuxième femme, elle doit s'efforcer de le convaincre de la garder et de ne pas divorcer d’elle, mais s'il s'obstine à la répudier, elle doit alors accepter cette décision et s'y soumettre, car il se peut que ce soit un bien pour elle et qu'Allah, exalté soit-Il, lui procure quelqu'un de meilleur. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Si les deux se séparent, Allah de par Sa largesse, accordera à chacun d'eux un autre destin. Et Allah est plein de largesses et parfaitement Sage. » (Coran 4/130) Elle peut aussi demander l'aide de certains Musulmans de confiance afin de trouver un autre mari pieux.
Tout cela en supposant qu'ils se sont mariés selon les règles de la Charia. Mais s'il ne s'agissait que d'une promesse de mariage, leur union n'est pas valide, car il n'y avait ni Walyie ni témoins alors que le Walyie est une condition impérative, sans laquelle le mariage n'est pas valide selon la majorité des savants. Il en va de même pour les témoins dont la présence est l’une des conditions de validité du mariage. Les savants qui n'imposent pas cette condition au moment de la conclusion du contrat de mariage, l'imposent avant la consommation du mariage.
Nous conseillons à cette femme de préserver sa religion même si cet homme décide de se séparer d'elle. Le musulman est certes éprouvé en fonction de sa foi. Le Prophète () a dit : « Quand Allah aime un peuple, il le met à l’épreuve. Celui d’entre eux qui l’accepte avec satisfaction, verra Allah satisfait de lui, et celui qui s’exaspère encourra le courroux d’Allah. » (al-Tirmidhî)
Suhayb, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit : « La situation du croyant est étonnante ! Il ne lui arrive que du bien, et ceci est exclusivement réservé au croyant. Lorsqu’une bonne chose lui arrive, il remercie Allah et cela est un bien pour lui, et lorsqu’il lui arrive un malheur, il fait preuve d’endurance ce qui est un bien pour lui. » (Mouslim)
Et Allah sait mieux.
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