Assalam alaykum,
Mon papa a travaillé pratiquement toute sa carrière dans une boucherie, il vendait de la viande de Rungis aujourd’hui il est en fin de carrière, est-ce que l’argent qu’il percevra de sa retraite sera licite et pourra-t-il se payer un hajj avec, qu’Allah lui pardonne et nous pardonne nos péchés passés et à venir, et dois-je le soutenir à prendre sa retraite et l’aider dans son dossier administrative de retraite ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les animaux qui n’ont pas été égorgés selon les rites islamiques sont considérés comme des bêtes mortes dont il est illicite de vendre la viande. Djâbir, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit l’année de la conquête de La Mecque, alors qu’il se trouvait à La Mecque : « Allah et Son Messager ont interdit la vente des idoles, du vin, de la viande de bêtes mortes et de la viande de porc.
– Ô Messager d’Allah, que dis-tu de la graisse de bêtes mortes, on en enduit les bateaux et les cuirs, et les gens l’utilisent comme combustible pour les lampes ? demanda-t-on alors.
– Non, cela est illicite, répondit-il. » (Boukhari, Mouslim)
L’imam al-Nawawî a dit : « Les oulémas sont unanimes sur le fait qu’il est interdit de vendre des bêtes mortes, du vin et des porcs. »
Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Quant à l’interdiction de vendre des bêtes mortes, cela concerne tout ce qui est désigné comme bête morte ou une partie de celle-ci, et cela, que la bête soit morte naturellement ou qu’elle n’ait pas été égorgée comme il se doit. » (Zâd al-Ma’âd)
Par conséquent, le travail de votre père dans la vente de cette viande est illicite, et cela, même si les gens à qui il la vend ne sont pas musulmans. En effet, la question suivante fut posée au Comité permanent pour la consultation juridique : « Est-il permis de faire commerce de l’alcool et du porc si l’on ne les vend pas à un musulman ? » Le Comité répondit comme suit : « Il est interdit de faire commerce de ce qu’Allah a rendu illicite comme nourriture et autre, tels l’alcool et le porc, et cela, même avec les mécréants. »
L’argent perçu de ce travail est sale et il faut s’en débarrasser en le dépensant dans l’intérêt public des musulmans ou en le donnant aux pauvres et aux nécessiteux. Celui qui possède un tel salaire ne peut l’utiliser à des fins personnelles, ni pour accomplir le Hadj ou autre chose de ce genre sauf si la personne est pauvre et a besoin de cet argent. L’imam al-Nawawî a dit : « Il peut toutefois le dépenser pour lui-même et ses enfants s’il est pauvre, car si ses enfants sont pauvres, ils sont donc caractérisés par ce qui leur permet de recevoir cet argent et ils sont plus en droit que quiconque de recevoir cette aumône. Quant à la personne en elle-même, elle a également le droit de l’utiliser dans la mesure de ses besoins parce qu’elle est également pauvre. » (Al-Madjmû')
Quant à la pension gagnée de ce travail, il s’agit également d’un argent sale qui doit être dépensé comme nous venons de le mentionner sans la laisser à la boucherie, car elle a déjà profité du gain de cette chose illicite, c’est-à-dire de la viande de bêtes mortes, et il est donc interdit de retourner cet argent lui donnant ainsi le beurre et l’argent du beurre. Il faut au contraire prendre l’argent de cette pension et s’en débarrasser comme nous l’avons indiqué.
Enfin, il n’y a pas de mal à ce que vous l’aidiez dans ses démarches administratives pour toucher sa pension. Ibn al-Qayyim, , a donné la raison de ne pas laisser ce genre de chose par le fait que : « […] l’employeur a perçu sa compensation illicite et il ne lui est pas permis d’avoir le beurre et l’argent du beurre en lui rendant son argent. » Il en est donc de même pour les propriétaires de la boucherie.
Et Allah sait mieux.
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