Assalam alaykum,Je souhaiterais savoir comment agir dans une situation très difficile pour moi actuellement. Je suis marié et j’ai deux enfants en bas âge. Ma femme est victime de sihr de possession. On lui a fait une roqya, conformément à la méthode prophétique et elle suit son traitement pour se protéger de ce mal. Ma femme accuse ma mère de lui avoir fait ce mal et tout porte à croire qu’elle a raison (lors de plusieurs roqya, le djinn ou elle a dit que c’est ma mère qui lui a fait cela, même si je sais que la plupart sont des menteurs, ma mère n’aime pas ma femme et était opposée à notre mariage et je ne vois personne d’autre qui pourrait en vouloir à ma femme). Mais je ne dispose pas de preuves tangibles avérées au sens shariah de cette accusation (en disposerais-je seulement un jour puisqu’il s’agit de l’occulte ?) et il s’agit de ma mère que j’aime malgré tout et à qui je souhaite la guidée incha Allah d’autant qu’elle a commencé d’après ce qu’elle me dit à faire ses prières quotidiennes. Du coup, ma femme refuse de voir ma mère à tout jamais et elle a déjà fait des efforts malgré les tensions en accueillant ma famille suite à la naissance du deuxième enfant, et refuse qu’elle voie nos enfants. D’autant que l’ainé a commencé lui aussi à faire des crises mais on ne peut pas être sûr s’il s’agit de sihr pour lui ou simplement de crises liées à son développement social (2 ans). De son coté, ma mère a développé une maladie de vitiligo et de souffle au cœur suite à la mort de sa mère et à mon mariage contre son gré et sans sa présence malgré mon invitation. Aujourd’hui je suis perdu, et je ne sais pas comment agir car l’islam nous recommande la piété filiale, mais d’un autre côté, je dois assumer ma responsabilité de chef de famille conformément à l’islam (pour m’occuper de l’éducation de mes enfants). Cette situation est-elle le fruit de mes erreurs ? Pas un seul jour ne passe sans disputes et sans parler de divorce, chose que nous ne voulons pas mais qui reviens sans cesse (je suppose lié à l’effet de sihr). Comment agir conformément à l’islam ? Je patiente mais cette patience fait souffrir ma femme puisqu’elle me reproche de ne pas la croire dans le mal qu’elle a subi venant de ma mère et de la défendre sans cesse malgré l’acte de kufr qu’elle aurait commis et ma mère puisque à ses yeux je ne l’aime pas en l’empêchant de voir ses petits-enfants ce qui lui ajoute à sa maladie. Dans toute cette affaire, je ne cherche nullement, mon bonheur mais au moins celui de mes enfants.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Cette situation n'est pas forcément la conséquence de vos péchés. Cela peut-être une épreuve d'Allah, exalté soit-Il, visant à élever le rang et à effacer les mauvaises actions de celui qui l'endurera. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
« Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint : "Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons." Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les biens guidés. » (Coran 2/155-157)
Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit : « Le croyant ou la croyante ne cessent d'être éprouvés par des malheurs touchant leurs personnes, leurs enfants et leurs biens jusqu'à ce qu'ils rencontrent Allah sans avoir aucun péché à leur passif. » (al-Tirmîdhî)
La règle de base concernant votre mère est de la considérer innocente de toute pratique de sorcellerie envers votre femme et il est interdit de l'accuser de sorcellerie sans preuve. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« O vous qui avez cru ! évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. [...] » (Coran 49/12)
Quant à ce qu'a révélé le djinn lors de la ruqiya de votre femme et concernant la désapprobation de votre mariage par votre mère et la colère de cette dernière contre votre femme, tout cela ne prouve en rien qu'elle ait pu ensorceler votre femme.
Votre devoir est de remplir vos devoirs envers votre mère en lui obéissant et en étant bon envers elle. D’un autre côté, vous devez aussi remplir vos devoirs envers votre femme et vos enfants en subvenant à leurs besoins, en les traitant bien, en veillant sur eux et en accordant à chacun ses droits.
Si vous faites tout cela, ne vous souciez alors pas de ce que peuvent vous accuser votre mère et votre femme, surtout que la jalousie et l'inimitié peuvent être à la source de tout cela.
Votre femme n'est pas obligée de rendre visite à votre mère, mais elle ne peut toutefois pas interdire à votre mère de voir vos enfants, car ce serait une rupture des liens de parenté alors qu'elle est responsable de l'éducation de ses enfants. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« [...] Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. [...] » (Coran 5/2)
Nous attirons ici votre attention sur une chose importante qui est que vous devez faire en sorte, avec votre femme, de faire plaisir à votre mère et de l’influencer, et ceci en la traitant bien, car cela peut transformer l'inimitié présente entre elle et votre femme en affection. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. » (Coran 41/34)
Enfin, concernant votre enfant, il se peut que ce qui le touche ne soit pas dû à de la sorcellerie et vous devriez consulter des médecins spécialistes. Ensuite, si aucune cause apparente n'est trouvée à sa situation, pratiquez alors la ruqya sur lui, car cette dernière lui sera de toute façon bénéfique par la grâce d'Allah.
Et Allah sait mieux.
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