Mon ex-mari refuse de payer la pension alimentaire pour notre enfant. Mon fils a 5 ans et cela fait plus de 4 ans que nous sommes divorcés. Il dit que c'est ma punition. Il m'a répudié et ne m’a pas assumée, il m'a demandée de passer les 3 mois durant notre séparation chez mon père. Il ne m’a rien donné. Il a refait sa vie et assume sa nouvelle famille. Je voudrais couper les ponts, mais la religion m'interdit de couper les liens entre lui et mon fils. Quels sont mes droits ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Puisque votre mari vous a divorcée et que votre période de viduité (ʿidda) est terminée, il n'est plus un mahram pour vous et vous devient un homme étranger. Toutefois, cela ne l’empêche pas d’avoir le droit de voir son enfant et de s’en enquérir. Ce droit est reconnu par la loi islamique, et vous n’avez aucun fondement légitime pour l’en priver.
Si l’enfant ne dispose pas de ressources propres, il revient au père de pourvoir à sa subsistance, conformément aux usages, et ce, sans divergence parmi les savants. Ibn Al-Mundhir rapporte dans son ouvrage Al-Ijmâʿ :
« Les savants sont unanimes sur l’obligation faite à l’homme de subvenir aux besoins de ses enfants mineurs dépourvus de biens. »
Il est interdit au père de cesser de subvenir aux besoins de son enfant dans le but de punir la mère. Ibn Qudâma a mentionné dans Al-Mughnî, à propos du cas d’une femme désobéissante (nâshiz) :
« En ce qui concerne l’enfant qu’il a eu avec elle, la pension alimentaire lui reste due. Car celle-ci est un droit de l’enfant, et il n’est pas annulé par l’insubordination de sa mère — tout comme c’est le cas pour un adulte. Et s’il est sous la garde de cette dernière ou qu’elle l’allaite, il doit lui verser cette pension. »
Négliger les obligations financières envers sa famille constitue un péché majeur. Le Prophète () a dit, selon un hadith authentique rapporté par Mouslim :
« Il suffit à une personne comme péché de négliger ceux dont elle a la charge. »
Si votre divorce est de type révocable, votre époux n’avait pas le droit de vous expulser du domicile conjugal durant la ʿidda. Allah — exalté soit-Il — dit dans le Coran :
«Ô Prophète ! Quand vous divorcez d’avec les femmes, divorcez-les conformément à leur période prescrite, et comptez-la bien. Et craignez Allah, votre Seigneur. Ne les faites pas sortir de leurs maisons, et qu’elles n’en sortent pas, sauf en cas de turpitude prouvée. Telles sont les limites d’Allah. Et quiconque transgresse les limites d’Allah se fait du tort à lui-même. Tu ne sais pas si Allah ne suscitera pas ensuite une situation nouvelle. »
(Coran 65/1)
Durant cette période, votre mari avait l’obligation de subvenir à vos besoins. Ibn Qudâma rapporte dans Al-Mughnî :
« La femme divorcée de manière révocable a droit à un logement et à une pension alimentaire, en vertu du verset, du hadith et du consensus. »
La majorité des juristes estiment que la femme peut réclamer la pension alimentaire relative à la période de la ʿidda. Ibn Qudâma dit à ce sujet :
« Si un homme ne verse pas à son épouse ce qu’il lui doit comme pension alimentaire pendant une période déterminée, cela reste une dette à sa charge, qu’il ait été excusé ou non. C’est l’avis de Al-Hasan, Mâlik, Al-Shâfiʿî, Isḥâq et Ibn Al-Mundhir. »
Si vous avez assumé les dépenses de l’enfant avec l’intention préalable d’en demander le remboursement au père, vous avez le droit de lui en réclamer le montant, à condition d’en avoir pris à témoin.
Al-Subkî mentionne dans Al-Ashbâh wa An-Naẓâʾir :
« Parmi les règles : si le père refuse de dépenser pour l’enfant et que la mère le fait à sa place, avec l’intention de se faire rembourser et en prenant témoin, alors elle a droit au remboursement. »
Conclusion
Si vous souhaitez faire valoir vos droits, ainsi que ceux de votre enfant, adressez-vous à un centre islamique digne de confiance ou à des savants qualifiés afin qu’ils vous accompagnent dans la voie la plus conforme à la loi islamique.

Et Allah sait mieux.