Je veux investir mon argent dans une société dont l’activité consiste à ensemencer un type d’algue appelé spiruline. On peut tirer profit de cette algue dans de nombreux domaines – médicaux, alimentaires, cosmétiques et autres – en important les semences de pays européens. Et il est possible que la marchandise soit effectivement remise au moment de l’achat. Le lien entre l’investisseur et la société est que ce dernier finance le projet avec la monnaie de son pays alors que la société gère le projet. Je ne sais pas si la société achète les semences avec l’argent de l’investisseur après la conclusion du contrat ou est-ce qu’ils disposent déjà de ces semences en stock. Le statut est-il différent ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La problématique de la question ne nous apparait pas clairement.
Mais nous pouvons dire de façon générale :
Il n’est pas une condition de validité de l’achat des semences que l’acheteur en prennent effectivement possession. Il est possible de les acheter en remettant à plus tard le paiement comme il est possible de les payer en avance et de les récupérer plus tard comme c’est le cas de la vente dite Al-Salam.
Récupérer le bien lors de l’achat est une condition s’il s’agit des biens concernés par l’interdiction usuraire. C’est le cas pour les monnaies, l’achat d’or et d’argent, l’achat de nourriture qui se mesure ou se pèse en fonction de leur nature. Dans son ouvrage Al-Kâfî, Ibn Qudâma a dit : « Tous les biens qui sont concernés par l’usure liée à la quantité (Riba Al-Fadl) – comme ce qui est mesuré ou pesé, ou deux nourritures selon l’autre version – il n’est pas permis d’en vendre une contre une autre en accordant un délai à une des deux parties pour remettre sa part tout comme il n’est pas permis que les deux parties se séparent avant que chacune d’elle n’ait récupérée sa part. Ceci en raison du hadith : « Si ces biens sont de nature différentes alors vendez-les comme vous voulez de main en main. » Et selon Omar ibn Al-Khattâb (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : «Vendre de l’or contre de l’argent c’est de l’usure sauf si l’échange se fait de main en main. Vendre du blé contre du blé est de l’usure sauf si l’échange se fait de main en main. Vendre de l’orge contre de l’orge est de l’usure sauf si l’échange se fait de main en main. »
Le fait que la société qui investit l’argent achète les semences avec l’argent de l’investisseur, qu’elle dispose déjà des semences dans ses stocks, qu’elle investisse l’argent dans tout ce qui est en lien avec l’activité – que ce soit médical, alimentaire ou autre – tout cela n’a aucune influence sur le statut juridique de la transaction et ne pose aucun problème. L’important est que la société investisse l’argent dans une activité qui est permise.
Quant au fait que la société importe des produits avec la monnaie de son pays qui est différentes de la monnaie du pays de l’investisseur ceci est une chose évidente. L’échange d’argent dans ce genre de situation ne peut être remis de main en main concrètement, que ce soit entre la société et la banque centrale de votre pays ou entre elle et la banque du pays duquel elle va importer les produits. Ce genre de transaction a lieu par le biais des transferts bancaires et l’échange de main en main n’est que statutaire.
Et Allah sait mieux.
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