Je vis en Angleterre depuis 22 ans et je suis mariée depuis sept ans. Nous avons de nombreux différents en termes de mentalité, d’éducation. Je suis à priori agréable et sociable alors que lui c’est tout le contraire. Il s’énerve souvent sur moi sans raison. Nous n’avons pas d’enfants. J’ai 50 ans et mon niveau matériel et scolaire est supérieur à celui de mon mari. J’apprécie certaines de ses qualités mais je ne veux pas qu’il change d’avis sur certains accords au sujet desquels nous nous sommes entendus. Avant le mariage je lui ai dit que je voulais retourner en Algérie pour y vivre avec nos familles et que je voulais éduquer des enfants dans le cas où nous n’en aurions pas. Ayant exprimé son accord, nous nous sommes mariés. Deux ans après, je lui ai dit qu’il fallait faire des efforts pour retourner en Algérie mais il m’a dit qu’il ne voulait pas quitter l’Angleterre parce qu’il n’a pas de bonnes relations avec sa famille et la mienne. Il n’aime pas le pays. Il m’a donc menti à l’époque. Nous vivons dans ma maison et c’est lui qui subvient aux dépenses du foyer. M’est-il permis de demander le divorce parce qu’il ne veut pas rentrer en Algérie et parce qu’il est nerveux ? S’il vient avec moi en Algérie dans ma maison il fera beaucoup de problème et il me veut pour lui tout seul.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il est religieusement défendu à une femme de demander le divorce de son mari sans une raison religieusement valable. Ahmad, ainsi que Abou Daoud et Ibn Mâjah rapportent de Thawbân que le Prophète () a dit : « L'odeur du Paradis est interdite à toute femme qui demande le divorce alors qu'elle ne subit aucune nuisance. »
Le simple fait que vous aspirez à rentrer au pays et que votre mari soit nerveux, ne constitue pas un motif justifiant une demande de divorce sauf si vous en subissez un préjudice conséquent. Dans ce cas, il vous est possible de demander le divorce en raison du tort que vous subissez. Ceci dit, le divorce n’est pas forcément ce qu’il y a de mieux pour vous. C’est pour cette raison que vous devez instaurer un dialogue avec votre mari, vous entendre et poser les bases d’une relation dans le cadre du respect mutuel. Vous êtes tous les deux tenus de vous comporter convenablement avec votre conjoint et de l’aider à accomplir ce qui relève de ses intérêts sur les plans mondains et religieux. Allah dit :
« Les femmes ont sur leurs maris des droits équivalents à leurs devoirs envers eux, conformément aux usages. Les hommes ont cependant une certaine prééminence sur elles. Allah est Tout-Puissant et infiniment Sage. » (Coran 2/228).
Le fait que vous lui avez demandé avant le mariage que vous souhaitiez retourner dans votre pays et qu’il vous ait dit oui n’a pas été formulé comme étant une condition du mariage pour affirmer aujourd’hui qu’il est dans l’obligation de respecter cette clause parce qu’il l’a acceptée. Ce n’est qu’une promesse qu’il vous a faite parce que vous en aviez émis le souhait. Or, s’il est recommandé de tenir ses promesses, mais cela n’est pas une obligation – selon le plus juste des avis émis par les savants sur cette question.
Nous insistons à nouveau sur les propos tenus précédemment : il est important d’établir un dialogue entre vous et votre mari et d’agir selon l’intérêt commun. Nous attirons également l’attention sur la nécessité d’œuvrer pour réconcilier votre mari avec sa famille et la vôtre. Les disputes ont de fâcheuses conséquences et notamment l’éventualité qu’elles soient une cause de rupture des liens du sang, surtout entre les proches parents, dont la gravité est celle qu’on sait.
Et Allah sait mieux.
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