1- Quel est le statut des bains à l’eau tiède pour les jeunes garçons et filles à la maison dans le but d’ôter les peaux indésirables du visage et du corps en appliquant des compresses ou des matières naturelles comme le citron, le café ou autre. Ceci dans le but d’être plus beaux et adoucir la peau.
2- Quel est le statut des masques du visage pour les garçons et les filles, masques que l’on peut poser sur n’importe quel autre endroit du corps dans le but d’éradiquer les peaux mortes ou adoucir davantage la peau. Ceci de façon régulière, une fois par semaine ou plus, toujours dans le but d’être plus beau.
3- Dans le cas où cela est licite, quel est le critère à respecter et qui permet de définir que cela n’entre pas dans le cadre du gaspillage et de l’excès ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’y a aucun mal à ce qu’une femme utilise des produits naturels ou des crèmes pour se nettoyer la peau, l’embellir et la rendre plus douce. Ou pour en enlever les cellules mortes ou les taches sur la peau.
En revanche, pour ce qui est des hommes, il leur est permis de faire ce que nous venons de dire tant que cela n’est pas spécifique aux femmes puisque la religion interdit aux hommes d’imiter les femmes dans ce qui leur est spécifique. Et il ne convient pas à un homme ni ne lui sied d’exagérer dans la coquetterie et s’en préoccupé outre mesure. Au contraire, il devrait plutôt se préoccuper en premier lieu de ce qui relève des caractéristiques d’un homme abouti. L’objet de notre propos n’est pas de négliger l’attention à apporter à son aspect extérieur car cela est contraire à ce qu’exige la religion. Notre but en disant cela est de délaisser tout excès en ce sens. Plus encore, un homme peut avoir besoin de rudesse pour être prêt à affronter les vicissitudes de la vie. C’est la raison pour laquelle Omar (qu’Allah soit satisfait de lui), comme il a été rapporté par Ibn Al-Ja’d dans son Musnad selon Uthman Al-Nahdî : « Nous avons reçu un courrier de Omar ibn Al-Khattâb alors que nous étions en Azerbaïdjan avec Utba ibn Farqad. Il y était écrit : « Ceci étant dit : portez des pagnes, des capes et des sandales. Laissez de côté vos chaussons et vos pantalons. Confrontez-vous au soleil car c’est le bain des arabes. Tâchez de porter les vêtements de votre père Ismâ’îl. Prenez garde à ne pas être coquet, à avoir l’apparence des étrangers. Soyez capables de résister à une vie rustique et de rudesse. »
Dans son livre Al-Farûsiyya Al-Muhammadiyya, Ibn Al-Qayyim a dit : « Ces propos font partie de son enseignement en rapport aux aptitudes du cavalier, à entrainer son corps à faire des sacrifices et ne pas se laisser aller au confort et à la coquetterie. Et aussi, à se tenir à l’apparence qui était celle de Ismâ’îl le fils d’Ibrahim. Il leur a donc intimé l’ordre de porter pagnes, capes et sandales et laisser de côté les chaussons afin d’habituer ses pieds à la chaleur et au froid pour qu’ils soient plus résistants et se renforcent pour supporter toute nuisance …
Il a dit : « Prenez garde à ne pas être coquet. » puisque ceci participe à féminiser un homme et à lui en donner les caractéristiques. Cela le pousse également à la paresse et son corps le trahira au moment où il aura le plus besoin de compter sur sa propre personne. Et quiconque tient à obtenir le succès ne se préoccupe pas d’être coquet.
Il a dit : « Soyez capables de résister à une vie rustique et de rudesse. » C’est-à-dire habituez-vous à agir de façon à être capable de supporter la rudesse de la vie, d’accroitre la capacité de résistance du corps, de lui permettre de patienter face au chaud et au froid, à la fatigue et aux peines. Un homme doit pouvoir compter sur sa propre personne et il pourra alors constater qu’il est capable de supporter la rudesse, qu’il est fort et patient. Qualités qu’on ne trouvera pas chez un homme coquet et habitué au confort. Ce dernier succombera plus rapidement aux difficultés que le premier.
Pour ce qui est de déterminer quand est-ce que ce genre de pratique est considérée comme de l’excès : les limites pour ce qui est des actes permis diffèrent en fonction de la situation des gens qu’ils soient riches ou pauvres. Ce qui peut être considéré comme de l’excès pour les pauvres peut ne pas l’être pour les riches qui ont plus de moyens.
De plus, les savants ont divergé pour déterminer le statut de l’excès pour des actes permis. Certains considèrent que cela est réprimandable et d’autres que cela est interdit. Dans le livre Matâlib Ulî Al-Nuha Sharh Ghâyat Al-Muntaha, De son auteur Al-Ruhaybânî, il est dit : « Il est réprimandable de faire preuve d’excès pour ce qui est des actes permis parce qu’il n’y a aucun intérêt à le faire. Le cheikh Taqî Al-Dîn a dit : l’excès consiste à dépasser les limites et fait partie de la transgression qui est interdite. Ceci en raison du verset :
« Mais évitez tout excès, car Allah n’aime pas les êtres excessifs. » (Coran 6/141).
L’avis qui est le plus juste selon notre école est que cela est réprimandable. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.