J’ai une dette envers l’état que je paie par mensualités. J’ai également de l’argent à la banque depuis plus d’un an. Cet argent en banque est supérieur au seuil d’imposition, dois-je m’acquitter de la Zakât sur cet argent ? Sachant que ma dette est de 3000Euros et que je dispose de la même somme en banque. Qu’Allah vous récompense par un bien.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Tant que le montant en votre possession équivaut à celui de votre dette alors vous n’avez pas de Zakât à payer. Ceci en se basant sur l’avis de la majorité des oulémas. Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « En résumé : une dette empêche de devoir s’acquitter de la Zakât des biens et c’est le seul avis émis par notre école (hanbalite) sur ce point, qu’il s’agisse des biens de valeur (or, argent, monnaies) ou des marchandises commerciales. C’est l’avis de ‘Atâ, Sulayman ibn Yasâr, Maymûn ibn Mihrân, Al-Hasan, Al-Nakha’î, Al-Layth, Malik, Al-Thawrî, Al-Awzâ’î, Ishâq, Abou Thawr, Les Hanafites. Mais d’autres savants ont un autre avis : Rabî’a, Hammâd ibn Abi Sulaymân, Shâfi’i selon le nouvel avis qui lui est attribué considèrent qu’une dette n’empêche pas d’avoir à s’acquitter de la Zakât puisque le musulman est de condition libre et dispose d’un montant supérieur au seuil d’imposition qu’il a gardé plus d’un an il lui est donc obligatoire de la payer au même titre qu’un musulman dans les mêmes conditions mais qui n’est pas endettée. » Fin de citation
Al-Kasânî Al-Hanafi a dit dans les conditions de l’obligation de la Zakât : « Que le fidèle ne soit pas endetté et que les fidèles lui réclament cette dette. Si c’est le cas cela l’empêche de payer cette Zakât en proportion de sa dette, que cette dette soit due comptant ou à terme. » Fin de citation.
Al-‘Adawî Al-Maliki a dit dans ses annotations d’un ouvrage de jurisprudence Malikite : « Si le fidèle est endetté il n’a pas à payer de Zakât sur les biens matériels que cette dette concerne des biens matériels ou de la marchandise, qu’il doive la régler comptant ou à terme. Ceci parce qu’il n’est pas complétement propriétaire des biens en sa possession. » Fin de citation.
Un des arguments auquel se réfère ceux qui sont d’avis de la majorité des oulémas est le hadith suivant dans lequel le Prophète () a dit : « Sache qu’il n’y a pas de meilleure aumône que celle donnée de l’excédent de tes biens. » Rapporté par Boukhari. Et une personne endettée ne dispose pas d’excédent de biens.
Ils se référent aussi à ce que rapporte Abou ‘Ubayd dans le livre Al-Amwâl avec une chaine de transmission jugée authentique par Al-Albânî selon Uthman qui a dit : « C’est le mois de votre Zakât. Celui qui a une dette qu’il la règle afin qu’il puisse payer la zakât sur le reste de ses biens. » Et dans une version : « Que celui qui a une dette la règle et qu’il prélève la Zakât sur le reste de ses biens. »
L’avis de la majorité des savants est celui en fonction duquel nous délivrons nos Fatwas sur ce site : une dette fait que le fidèle n’a pas à s’acquitter de la Zakât sur les biens propres qui sont : l’or, l’argent, l’argent (le métal), l’argent (les billets de banque), les marchandises commerciales – si ces dettes sont d’un montant supérieures au seuil d’imposition ou ramène le différentiel à un montant inférieur au seuil d’imposition. Ceci si vous ne possédez pas d’autres bien soumis à la Zakât – en dehors du montant évoqué – qu’il s’agisse de voitures, d’habitations ou autre qui pourrait être pris en compte par rapport à la dette.
Partant, si vous ne possédez pas d’autres biens concernés par la Zakât alors vous n’avez pas à payer la Zakât sur ces 3000 euros puisque vous êtes endettées de la même somme auprès de l’état comme vous l’avez dit.
Et Allah sait mieux.
Vous pouvez rechercher une fatwa à travers de nombreux choix