Je suis l’imam d’une mosquée et il m’est arrivé, en faisant la Salât al-`Ichâ’ de commettre une erreur et de m’asseoir après la troisième Rak`a pour le dernier Tachahhûd. Un des fidèles derrière moi a attiré mon attention sur cette erreur en disant :
- « Subhân Allah (Gloire à Allah) ! ».
Or, j’ai cru que j’avais oublié la deuxième prosternation et je l’ai faite tout de suite. Il a dû alors m’expliquer la chose en disant :
- « Il manque une Rak`a »
Je me suis alors levé et j’ai fait la quatrième Rak`a puis je me suis prosterné avant de faire la salutation finale.
Quel est le jugement de la Charia au sujet de la validité de ma Salât ainsi que celle des Musulmans derrière moi ? Qu’Allah vous récompense.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ajouter à la Salât quelque chose qui est de même nature est corrigé par la prosternation de l’oubli. L’on tire argument à cet égard du Hadith narré par `Abd Allah ibn Mass`ûd, qu'Allah soit satisfait de lui :
- « Le Prophète () durant une prière d’al-Dhohr, fit cinq Rak`as »
- « La prière a-t-elle été allongée ? » lui demanda-t-on.
- « Comment cela ? », répliqua-t-il.
- « C'est que tu viens de faire cinq Ra k`as », répondit-on.
Il plia alors les jambes et se prosterna deux fois. (Boukhari et Mouslim)
Quant aux propos du fidèle derrière l’Imam rappelant à celui-ci qu’il y avait une Rak`a en moins, cela n’affecte en rien la validité de sa Salât s’il ignore le jugement relatif au fait de parler pendant la Salât ou s’il a fait cela par oubli, et ce pourvu que ces paroles soient brèves.
A ce sujet, Mu`âwiya ibn al-Hakam al-Salami, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit : « Alors que je priais avec le Messager d’Allah () un homme éternua. Je lui dis :
- ‘ Yarhamuka Allah’ (qu’Allah te fasse miséricorde).
Les gens me jetèrent des regards de réprobation.
- ‘Malheur à moi! ’ dis-je. ‘Qu'avez-vous à me regarder ainsi ?’
Ils se mirent à taper des mains sur leurs cuisses. Quand je compris qu'ils voulaient me faire taire, je me tus. Lorsque le Messager d’Allah () acheva sa prière; et je jure que je n'ai jamais vu avant lui, ni après lui, de meilleur pédagogue que lui, il ne me réprimanda pas, ne me frappa pas et ne m’insulta pas, mais dit tout simplement:
‘Durant la prière, il n'est pas permis de prononcer une seule parole profane. La prière, en effet, n'est faite que de ces paroles : Subhân Allah (Gloire à Allah), Allahou Akbar (Allah est le plus grand), ou de la récitation du Coran.’ » (Mouslim; Ahmad, Abû Dâwûd, al-Nassâ’î)
Le Prophète () ne lui ordonna donc pas de refaire la prière. Il est prescrit de solliciter l’attention de l’Imam qui commet une erreur pendant la Salât, en prononçant le Tasbîh. Si l’Imam ne comprend pas ce que l’homme entend par ce Tasbîih, celui-ci peut prononcer des paroles indiquant l’erreur, pourvu que celles-ci soient concises. Tel est l’avis prépondérant des oulémas. Le cas échéant, si les paroles sont dans l’intérêt de la Salât, elle demeure valide. L’on tire argument pour sa validité du Hadith d’Abû Hourayra, qu'Allah soit satisfait de lui :
« Le Prophète () termina sa prière par les salutations finales après avoir fait deux Rak`as seulement. Un homme appelé Dhûl Yadayn lui demanda :
- ‘Ô Messager d’Allah ! Est-ce un oubli de ta part ou est-ce la prière qui a été raccourcie ?’
- ‘Est-ce vrai ce que vient de dire Dhûl Yadayn?’, demanda-t-il à ses Compagnons.
- ‘Oui’, répondirent-ils.
Le Messager d’Allah () se mit alors debout, s'acquitta des deux autres Rak`as et fit la salutation finale. Ensuite, il prononça le Takbîr et fit deux prosternations d’oubli puis se releva » (Boukhari et Mouslim)
Par conséquent, votre Salât est valide car vous y avez ajouté un acte de même nature, à savoir une prosternation, et vous avez réparé cette faute par la prosternation de l’oubli. La Salât des fidèles derrière vous est également valide et aucun de vous n’a à la refaire.
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