Par rapport aux questions que je vous ai posées concernant les liens de parenté, est-il permis, ou est-ce considéré comme maintenir ces liens, d’envoyer des cadeaux anonymement aux personnes qui ont rompu les liens avec nous, et ce, sans qu’elles nous voient car cela pourrait les irriter ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Le maintien des liens de parenté (ṣilat ar-raḥim) peut s'accomplir par tout ce qui est reconnu comme tel selon les usages. Ibn Ḥajar – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans Fatḥ al-Bārī :
« Ibn Abī Jamrah a dit que le maintien des liens de parenté peut se faire par le biais de l’argent, par l’aide apportée en cas de besoin, par le fait d’écarter un tort, par l’amabilité du visage ou encore par l’invocation. Et la signification globale est : transmettre tout bien possible et repousser tout mal possible, dans la mesure de ses capacités. » Fin de citation.
Il est également dit dans ʿĪānatu ṭ-Ṭālibīn ʿalā Ḥall Alfāẓ Fatḥ al-Muʿīn :
« Maintenir les liens de parenté, c’est-à-dire les liens avec les proches, est également prescrit. Cela consiste à agir envers ses proches de manière à être considéré comme entretenant ce lien. Cela peut se faire par le biais de l’argent, de la satisfaction de leurs besoins, des visites, de l’envoi de lettres, de salutations, ou autres formes similaires. » Fin de citation.
Ainsi, si l’un de tes proches est pauvre ou dans le besoin, il est vraisemblable que lui faire parvenir de l’argent à son insu (sans qu’il sache que cela vient de toi) entre bien dans le cadre du maintien des liens de parenté. En revanche, si la personne n’est pas dans le besoin, lui faire parvenir un cadeau sans qu’il sache qu’il vient de toi ne semble pas relever du maintien de ce lien. En effet, l’objectif du cadeau est de créer l’affection et l’amour, ce qui ne peut se concrétiser dans une telle situation.
Dans al-Adab al-Mufrad d’al-Bukhārī, d’après Abū Hurayrah, le Prophète () a dit :
« Échangez des cadeaux, vous vous aimerez. »
Al-Manāwī – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans at-Tanwīr Sharḥ al-Jāmiʿ aṣ-Ṣaghīr :
« Cela (l’échange de cadeaux) permet d’obtenir ce qu’Allah veut, à savoir l’harmonie entre les cœurs et leur rapprochement mutuel. » Fin de citation.
Sache que si tu ne romps pas les liens de parenté, que tu es soucieuse de les entretenir, mais qu’eux refusent cette relation et persistent à la rompre, alors tu ne portes pas de péché – si Allah le veut. Et si tu continues à vouloir entretenir ce lien et à faire preuve de bienveillance envers eux, tu es en grand bien.
D’après Abū Hurayrah – qu’Allah l’agrée – un homme dit :
« Ô Messager d’Allah, j’ai des proches : je maintiens le lien avec eux, mais ils le rompent ; je leur fais du bien, mais ils me font du tort ; je fais preuve de patience, mais ils font preuve d’ignorance envers moi ! »
Le Prophète () répondit :
« Si tu es comme tu le dis, c’est comme si tu leur faisais manger de la cendre brûlante. Et tu continueras à avoir avec toi un soutien de la part d’Allah contre eux tant que tu continueras à agir avec eux de la sorte. » (Ṣaḥīḥ Muslim)
« Tu leur fais manger de la cendre brûlante » : cela signifie que ton attitude bienveillante leur est douloureuse, comme s’ils consommaient quelque chose de désagréable.
Et Allah sait mieux.
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