Un patient est arrivé aux urgences souffrant de vomissements et de fièvre. J'ai pris ses antécédents médicaux, mais son jeune fils ne m'a pas donné tous les détails. Quelques minutes plus tard, avant de commencer le traitement, le patient a demandé à aller aux toilettes, puis son état s'est soudainement détérioré.
Nous avons appelé le médecin de garde en soins intensifs, mais le patient est décédé. Pendant la réanimation, son fils aîné est arrivé et nous a informés que son père avait subi une opération pour la pose de stents cardiaques et qu'il prenait des anticoagulants. Ai-je commis un péché ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Vous n'avez commis aucun péché tant que vous n'avez pas intentionnellement cherché à nuire au patient. Allah le Très-Haut a dit :
« Il n’y a pas de péché sur vous en ce que vous faites par erreur, mais [il y a péché] en ce que vos cœurs font délibérément. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 33/5)
Concernant le prix du sang (diya) et l'expiation (kaffara) : le principe de base est que l'équipe médicale est exonérée de ces obligations, et le simple doute d'un médecin quant à une négligence ou une erreur de sa part ne lui impose rien.
Al-Juwayni a dit dans son livre Ghiyath al-Umam :
« Pour toute obligation douteuse, le principe est l'exonération, comme mentionné précédemment pour les droits des individus spécifiques. »
Ibn Hazm a dit dans Al-Muhalla :
« Si elle doute que sa mort soit due à son action ou à une autre cause, il n'y a pas de diya ni de kaffara dans ce cas, car nous sommes certains de son innocence quant à son sang, et nous doutons s'il est mort de son fait ou non. Or, la prise des biens (comme la diya) est interdite sauf en cas de certitude. »
Al-Izz ibn Abd al-Salam a dit dans son livre Qawa'id al-Ahkam :
« Allah a créé tous Ses serviteurs exonérés, dans leurs obligations et leurs corps, de Ses droits et des droits des serviteurs, jusqu'à ce que les causes de leur obligation soient confirmées. »
Al-Alawi ash-Shinqiti a dit dans ses Nawazil :
« Quiconque se consacre à émettre des fatwas doit s'abstenir de contraindre à une compensation, sauf sur une base explicite ou évidente. Autrement, il lui est obligatoire de s'en tenir au principe d'exonération. »
Et Allah sait mieux.
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